Partie 5 final :

Annita se redressa, les yeux écarquillés.

— Non… non… ce n’est pas possible, dit-elle d’une voix blanche.

Oscar tourna la tête. Au loin, un autre duo sautait de joie, acclamé par une poignée de moines. Ils brandissaient une fiole semblable à la leur, sous les applaudissements.

— On a perdu, dit-elle. À deux doigts… c’est injuste !

Elle fit un pas en arrière, blessée dans sa fierté, la gorge serrée. Mais Oscar, lui, observait Dublon, toujours concentré.

Le moine ne cilla pas.

Il avait toujours le gobelet en main, l’examinant sous la lumière filtrée de la tonnelle. Il inspira longuement, goûta à nouveau… puis rouvrit lentement les yeux.

— Le signal n’a pas d’importance pour moi, dit-il calmement.

Il reposa la coupe, ses yeux plongés dans ceux d’Oscar et d’Annita.

— Il y a ceux qui courent… et ceux qui comprennent. Vous avez saisi quelque chose que bien d’autres n’ont pas vu.

Annita, encore sous le choc, demanda à voix basse :

— Alors… ça compte ?

Dublon esquissa un sourire énigmatique.

— Vous n’avez peut-être pas gagné le prix… mais vous avez trouvé la voie.

Il leur tendit un parchemin scellé du sceau vert. Ils ne le savaient pas encore, mais à l’intérieur se trouvait une photo fictive, semblable à une illustration ancienne, prise à leur arrivée, comme figée dans le temps.

— Gardez ceci. Il ne donne pas accès à un musée, ni à une récompense dorée… mais il ouvre des portes que seuls les curieux franchissent.

Oscar le prit sans un mot, touché.

Ce n’est qu’après leur départ qu’ils apprendraient que la pièce médiévale, dans leurs bourses , était en réalité un indice dissimulé. Un sésame pour accéder à cette ultime étape. Mais cela, ils l’ignoraient encore.

Le moine Dublin les félicita une dernière fois, un sourire malicieux dans la barbe.

— Merci… moine Dublon.

Le vieux moine s’éloigna, laissant derrière lui un parfum d’herbes anciennes et de secrets oubliés.

Annita regarda son frère. Elle sourit malgré elle.

— Tu sais quoi ? On est peut-être venus pour un jeu…

— Mais on repart avec une légende, termina Oscar.

Ils rangèrent doucement leurs affaires, pendant qu’au loin, la fanfare des gagnants résonnait… un peu plus creuse qu’avant.

Fin du jeu de piste

Après la dernière épreuve, Annita et Oscar furent invités à retourner dans la grande salle, désormais réaménagée pour l’occasion. Une longue table de banquet les attendait, décorée de fleurs séchées et de bougies vacillantes. Au fond, le chevalier Marcoux, en personne, les attendait.

Il s’avança, un sourire franc aux lèvres.

— Mes chers amis, commença-t-il, avant tout, je tiens à remercier chacun d’entre vous pour votre participation. Ce jeu n’est pas seulement une épreuve de vitesse, mais aussi de réflexion, d’écoute, de complicité.

Il marqua une pause et poursuivit :

— Nous avons nos vainqueurs… mais nous avons aussi une équipe coup de cœur. J’aimerais qu’Annita et Oscar nous rejoignent !

Surpris, frère et sœur s’avancèrent. Des applaudissements les accueillirent. Marcoux leur tendit chacun un sac en toile contenant… un t-shirt sérigraphié « Chartreuse 2e place » et des lunettes vertes aux verres teintés, un clin d’œil aux couleurs de la célèbre liqueur.

— Parce que l’essentiel, ce n’est pas toujours de gagner. Vous avez su faire preuve d’écoute, de stratégie, d’émotion, sans utiliser la pièce médiéval qui étais le joker… et de beaucoup de complicité. Bravo à vous.

Touchés, Oscar et Annita remercièrent chaleureusement. Ils embrassèrent les gagnants avec sincérité. Annita, qui quelques minutes plus tôt bouillonnait intérieurement, se sentait désormais fière, émue et légère. Ce jeu l’avait bousculée… et elle y avait aussi découvert chez son frère une assurance qu’elle ne lui connaissait pas.

— Je suis fier de toi, tu sais, dit Oscar en posant sa main sur son épaule.

Elle le regarda, sourit, et l’embrassa sur la joue.

Le banquet s’ouvrit ensuite sur un festin étonnant : foie gras à la myrtille et crème, terrine de grenouilles et escargots aux herbes de la Chartreuse, légumes anciens rôtis, chèvre fondu sur pain chaud, le tout accompagné de chocolats sombres parfumés aux épices et d’un vin chaud aux plantes.

Les participants riaient, échangeaient leurs impressions, leurs erreurs, leurs éclats de génie. L’ambiance était joyeuse, presque magique.

Marcoux, galant et joueur, ne manqua pas de flirter gentiment avec Annita. Il finit même par lui demander son numéro avec un sourire complice, qu’elle accepta avec un petit rire. Oscar, témoin discret de la scène, leva les yeux au ciel sans cacher sa fierté pour sa sœur.

Pour clore cette journée mémorable, chaque binôme repartit avec une petite bouteille de Chartreuse. Mais Annita et Oscar, en récompense de leur parcours, reçurent une édition très spéciale : une mini-bouteille de Chartreuse blanche, une édition qui n’existe plus depuis 1902, remise exceptionnellement… pour eux.

En quittant la salle, Oscar passa son bras autour des épaules de sa sœur.

— Alors… on va où maintenant ?

Annita leva les yeux vers lui, souriante.

— À ta forêt, comme promis. Tu le mérites.

— Yes !, répondit-il avec enthousiasme.

Ils montèrent dans leur van, complices, prêts pour la suite de leur aventure.

Et vous, chers lecteurs… avez-vous pris le bon chemin ?

Cette fois, le bon choix était le 2 : la forêt. Mais qui sait ? Les détours réservent parfois les plus belles découvertes…

Vous pouvez lire le choix 2 ou attendre le chapitre 3 qui est cours d’écriture.

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Barbara Wonder

31/07/25

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