L'un des maîtres-mots dans le processus d’individuation proposé par Carl Jung : la « désidentification ».

Je ne suis pas certain que le terme existe en soi, mais c’est l’action de se détacher des choses, des concepts, des éventuels groupes auxquels on "appartient" pour que ces "identifications" ne fassent plus obstacle à l’émergence du « Soi. »

Le « Soi » étant ce que nous sommes au plus profond de nous. Cette personnalité cachée derrière les dizaines, voire centaines d’idées, de concepts, de conformismes qui façonnent notre masque social, « La Persona » comme l’appelle Jung (À savoir que, même en privé : dans la famille, dans notre couple ou autres, il reste souvent une partie de ce « masque social.»)

La plupart des gens n’ont aucune conscience des nombreuses « identifications » qui forment leur « Persona » ; certaines personnes ont conscience d’une partie de leurs identifications ; plus rares sont celles qui connaissent une grande partie de celles-ci… Enfin, quelques-unes ont conscience de toutes.

Quelques exemples d’identifications que l’on peut avoir acquises au fil de notre construction :

L’identification à une religion, une nationalité, un métier, un parti politique, une mode, une marque, un nom, un sport…

On a tous une nationalité évidemment, tout comme on a tous un nom, une orientation sexuelle et différents goûts.

La première étape consiste donc à prendre conscience de ces « identifications », la deuxième étant de s’en détacher… L’idée n’est bien sûr pas de renier ces aspects-là de nous qui forment ce que nous sommes.

On parle d’identification à ces aspects quand ceux-ci ont une influence sur nos comportements.

Un exemple personnel : j’ai la nationalité belge (vous remarquerez que je n’ai pas dit « Je suis belge » qui est clairement une formulation d’identification.)

Si je m'identifiais à cette nationalité, je me sentirais offensé, voire insulté si quelqu’un dirait du mal de la Belgique ou des Belges en général ; et ce, parce que le « belge » ferait partie intégrante de ma personnalité, et donc, si on insulte les Belges, je me sens insulté.

N’étant pas identifié à cette nationalité (qui apparaît pourtant sur ma carte d’« identité »), je me moque éperdument de ce qu’on peut en dire. C’est juste une information administrative à mes yeux, c’est tout.

J’ai donné un exemple avec la nationalité, car c’est un aspect dans lequel la grande majorité des gens s’identifie (le racisme omniprésent le démontre bien) ; mais vous pouvez faire le même constat pour votre religion, votre parti politique, votre marque préférée, votre sport préféré, votre métier (très présent aussi cette identification dans notre société) et tout ce qui concerne vos goûts, vos idéologies, etc.

La première étape est donc celle-ci : prendre conscience de ces « identifications » qui forment notre «Persona »… La deuxième étant de s’en détacher.

L’avantage de cet exercice, c’est qu’à partir du moment où vous ne vous identifiez plus à l’un de ces aspects, on ne peut plus vous blesser en passant par celui-ci.

D’ailleurs, le fait que de nos jours, il y ai autant de conflits et qu’il y ait autant de personnes qui s’identifient à tout (et parfois à n'importe quoi) est, à mon sens, totalement lié…

Le fait que les médias encouragent ou même créent de nouvelles formes d’identification (des nouveaux « genres » auxquels s’identifier, par exemple) participe à cet âge sombre où les conflits sont omniprésents.

Car réfléchissez-y : quelles sont les grandes causes de conflits à travers le monde ? Une nationalité contre une autre, les hommes contre les femmes, un parti politique contre les autres… Tout des aspects auxquels les gens s’identifient et, par conséquent, se lancent dans des conflits inutiles…

Et vous ? Savez-vous à quoi vous vous identifiez ?