

LES AILES DU DERNIER SOUFFLE
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LES AILES DU DERNIER SOUFFLE
Les sirènes s’étaient tues. Depuis douze jours exactement. Plus personne ne comptait les heures, pourtant. Le ciel, d’un jaune rouillé, pendait sur la ville comme un torchon oublié. On n’entendait plus que les râles des conduits à vapeur, les pulsations des générateurs intestins, et, parfois, les cris d’un nourrisson qu’on croyait imaginaire.
Isidor n’avait pas rêvé. Il l’avait entendu, cette nuit-là, entre deux spasmes de lumière dans les néons de la rue basse. Un cri fluet, aigu, venu de la fissure d’un mur. Il s’était approché, contre la volonté de son instinct. Là, dans l’interstice bétonné, suintait une sorte de gousse, à peine grosse comme une citrouille malade, vibrante, palpitante. Et dedans, un œil. Un œil d’enfant.
Il avait reculé, tituba


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