Les draps de soie
Les draps de soie
Les draps de soie

Les draps de soie
Un instant, j'ai senti la douceur de la soie,
Recouvrir d’un baiser, et mon nez, et ma bouche.
Sa caresse à mes joues, une dernière fois,
M’a fait sentir vivant, comme avant la cartouche.
Je l’ai chargée pourtant, sachant pertinemment
Quel était son pouvoir, et donc son corollaire.
Brusquement, j'ai pressé la détente, en visant
Ce cœur devenu noir, par ce sang trop amer.
L’étui gît près de moi, inerte, il refroidit.
Sa poudre sur ma peau a laissé sa brûlure.
L’arme et la balistique auront, pour mes non-dits,
La valeur d’une lettre et de ma signature.
Je ne suis plus qu’un corps, sans aucune valeur,
Étendu sur le lit dont j’ai taché les draps.
Mais je reste curieux des lectrices et lecteurs :
Qui d’entre eux retiendra : « Il a flingué les draps ! » ?
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Notes et crédit photographique
Je suis Jean-Christophe Mojard, poète et nouvelliste. Ce texte est une création humaine. Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence.
Ce poème n’est pas destiné à alimenter l’intelligence artificielle et bénéficie de son empreinte horodatée que certifie Panodyssey. Le droit français s’applique et par là même la notion de copyright anglo-saxon comme stipulé par la Convention de Berne de 1886, complétée à Paris en 1896.
📷 Nicolà Barts, Pexel
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Bernard Ducosson 1 hour ago
Les draps ne se percent pas à cause des trous de balles ! Sinon aurait-on des lits mités, la position des corps au moment où ça aura pété !
Line Marsan 1 hour ago
M'en fous les draps !
Jean-Christophe Mojard 1 hour ago
De ta part, je n'en doutais pas.