Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
Frédérique (Piegros La Clastre)

Frédérique (Piegros La Clastre)

Published May 11, 2020 Updated Sep 29, 2020 Visual arts
time 2 min
1
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comment
lecture 68 readss
1
reaction

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

Frédérique (Piegros La Clastre)

La pluie qui tombe efface les traces et les pourtours des branches. Je ne sais plus très bien si j’ai un tilleul à quatre pattes ou plusieurs arbres. Pareil pour le bosquet de chênes en surplomb. La pluie a fait taire tous les oiseaux, elle règne en maîtresse des lieux qui absorbe les sons, les contours et aussi, doucettement, la lumière. Je ne vois déjà plus les contreforts du synclinal, ni même le bout du jardin. L’ancien chemin charretier, un peu bouché par les figuiers, a disparu dans un brouillard de gouttelettes. Un brouillard dense qui me coupe peu à peu de mon environnement. Un brouillard qui me confine et me privera tout à l’heure de l’insolent spectacle du coucher de soleil.

Les branches sont vides d’oiseaux, vides des geais qui sillonnaient l’horizon de leurs allers-retours au cerisier. L’eau coule et rince l’écorce de tous les pollens odorants de ces derniers jours, venus des pins sylvestres des alentours. Bientôt les tilleuls exsuderont à leur tour leur miellat parfumé. Ballet d’abeilles à venir. Pour l’instant tout est suspendu au bruit doux de la pluie, en attente, entre jour et nuit, dans une lumière blafarde.

Je distingue à peine les godets des plants qui attendent que je les dispose au jardin. Je ne vois plus non plus le céphalenthère qui termine sa floraison blanche ; la pluie a avalé les orchidées singes qui pontillaient de rose le talus escarpé sous les chênes. Seule la voiture semble indifférente à cette agitation aqueuse autour d’elle. Elle garde sous son ventre un tapis de graviers blancs, au sec, dans lequel les graminées peineront à s’épanouir, faute d’eau.

Alors tout près de moi, au bout de mes yeux, je regarde le petit pêcher qui se tient vaillamment près du mur, pour conserver toute la chaleur possible pour faire mûrir ses pêches. Là, elles sont encore de la taille d’une amande, mais déjà délicatement colorées, couleur soleil levant pour l’instant. Promesses sucrées.

 

 

lecture 68 readings
thumb 0 comment
1
reaction

Comments (0)

Are you enjoying reading on Panodyssey?
Support their independent writers!

Prolong your journey in this universe Visual arts
Marque et Logo “Mœckers”
Marque et Logo “Mœckers”

Transmettre du levain et donner des formations m’a amené au constat qu’il y a plus de candidats pour ache...

Daniel Muriot
1 min
Retour au Bercail
Retour au Bercail

Elle avait laissé sa voiture un peu en contrebas, le long de la falaise surplombant la mer turquoise et...

Patricia Bohic
4 min
Logo et Mascotte "Chef Matthias"
Logo et Mascotte "Chef Matthias"

Transmettre du levain pour permettre à d'autre de gagner en autonomie, c'est bien. Y ajouter une touche de fun, c'est...

Daniel Muriot
1 min
VOEUX (du nouvel an)
VOEUX (du nouvel an)

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie.

Bernard Ducosson
1 min

donate You can support your favorite writers