J’ai pas mal joué sur les réseaux, ces derniers temps. Une barbe de 15 jours. Me suis converti en super-beautiful-young-woman : j’ai de l’ambition, moi. Tout s’est déployé rapidement, j’ai même créé quelques NFT, une collection de cartes virtuelles en référence au cosmos, un peu déjantées, un cosmos surréaliste, qui convient bien à la demande torturée de tous les trentenaires en mal de mystère.

Ça m’a rapporté pas mal d’Ethereums, et surtout, je me fais un nom dans le métavers, ils me connaissent tous, sans savoir qui je suis.

Parmi mes fidèles acheteuses, il y a Lady Panthera. Son avatar est canon. Dans les espaces estivaux inspirés de Rome, elle se balade, mini string rose fluo, avec un sourire à la Demi Moore, qui me fait penser à ma voisine, la vieille édentée.

La semaine dernière, j’ai croisé un de ses admirateurs, virtuel of course, il m’a décoché un « Salut Lara ma beauté ! », ça m’a fait rire derrière mon écran. Je me suis dit que celui-là, j’allais lui vendre ma dernière collection de fléchettes dorées, que tu peux planter direct dans le cœur des filles que tu convoites.

-Salut Ivan, tu fais quoi ?

En deux clics, j’ai changé de couleur d’yeux et de tenue, et j’ai mis une robe noire sexy à mon avatar, histoire de l’appâter.

-Tu savais que Lady Panthera avait été amochée la semaine dernière ? Elle a coincé son avatar dans un espace noir !

-Pas possible ? Je l’ai croisée il y a un mois, elle allait bien.

Il en revenait pas. Je lui ai proposé mes fléchettes, une promo, tiens

et je l’ai quand même laissé mater mes fesses, après la vente, histoire de.