À Beltane, c’est l’élément Terre qui s’éveille. Une nouvelle énergie entre dans le système : dense, épaisse, sombre (non pas en termes de bien ou mal, mais vibratoirement). C’est l’énergie de l’utérus, de Yin originel, celle qui absorbe toute étincelle pour en faire naître la vie. Tout ce qui arrive en ces jours a un sens mystique. C’est le moment de l’épanouissement de la puissance féminine naturelle et sorcière, le droit et le devoir de la femme de choisir sa destinée.

Durant la nuit de Beltane, toute femme pouvait entrer en communion avec la Grande Mère et absorber sa force, acquérir le droit au libre choix. Chacune devenait une sorcière – celle qui connaît sa nature, qui vit selon les lois anciennes, qui porte en elle la force fertile de la terre.

À Beltane, la Déesse appelle son époux – le Grand Dieu Cornu, seigneur des forêts et des champs. En s’unissant au dieu, la Terre donne naissance au feu qui s’embrasera à Litha.

Cette célébration de la vitalité, de l’union des forces anciennes, de l’incarnation de tout ce qui doit naître cette année, fut interprétée par la conscience religieuse médiévale comme un sabbat. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai (jour de sainte Walpurge), les femmes «montaient sur leurs balais et s'envolaient au sabbat sur la Montagne Chauve pour des orgies débridées et des rituels de sorcellerie». Eh bien, tout cela, c’est vrai, en quelque sorte. Mais non, elles ne volaient pas littéralement au sabbat ni sur des balais : c’est la force vitale en elles qui s’éveille à ce moment-là, et qui demande à sortir.

C’est un temps de liberté naturelle, un temps de mille feux, un temps où le corps devient intensément vivant. L’énergie de libido, l’énergie de Vie, l’énergie de la continuation. C’est une énergie naturelle qui circule constamment dans un corps sain et équilibré. Elle imprègne tout le Vivant, et il est parfaitement naturel de vouloir, d’aimer, de créer, de se livrer aux plaisirs charnels, et, en général, de désirer vivre à fond. C’est la norme pour cette période — elle existe précisément pour cela.

C’est pourquoi, s’il vous plaît, toutes celles qui en ont la possibilité : prenez vos partenaires (hommes , femmes et plus si affinités), célébrez l’amour sous toutes ses formes. Et essayez de voir cet acte, comme une union de deux êtres, comme quelque chose de plus profond qu’un simple processus physiologique.

A cette époque de l’année, toute femme devient, dans une certaine mesure, le prolongement des forces élémentaires. C’est le principe féminin qui transmet tout cela, car — je le rappelle — la Terre est l’élément dominant en ce moment, le ventre féminin, l’essence féminine, cette nature profonde et obscure d’où tout naît. Obscure, pas dans le sens de quelque chose de mauvais ou de terrifiant, mais dans le sens de profondeur.

Et celles d’entre vous qui n'ont pas la possibilité de célébrer l’amour à deux, pour des raisons objectives — ne vous inquiétez pas.

Premièrement, votre propre corps est aussi un excellent outil. Je pense que tout le monde comprend ce que je veux dire. Deuxièmement, il n’y a rien de plus puissant que la connexion avec la nature. Et là, toute forme de liberté que vous pouvez vous permettre, et que votre environnement vous permet, est valide et juste.

Allez dans un parc, allongez-vous dans l’herbe, restez en silence et ressentez que vous faites partie de cet espace naturel infini.

Si vous en avez la possibilité, si vous n’êtes pas freiné·e·s par vos complexes, que vous pouvez sortir nue du sauna et plonger dans un lac sans vous soucier du regard des autres — eh bien là, c’est carrément la célébration des forces élémentaires, encore mieux !

Chacune trouvera sa propre façon d’exprimer cette énergie.

Si vous êtes en ville, que vous ne pouvez ni vous envoler nue sur un balai ni courir dans les bois — pas de panique. Au minimum, prenez un bain, restez sous la douche, allumez des bougies. Mettez de la musique et dansez — mais de façon sauvage, instinctive. Imaginez cette légèreté inexplicable dans le corps, cette liberté totale, cette puissance naturelle immense qui parle à travers vous.

Éveillez au maximum votre conscience, votre libido, votre force de vie physique. Et même si vous êtes dans une période difficile, ou malade, essayez au moins de le faire à un niveau minimal. Tout ce qui augmente votre tonus, votre désir physique, votre soif de vie — même si c’est simplement de la nourriture — faites-le. Mais choisissez-en de la vraie, celle qui vous fait saliver rien qu’en y pensant. Celle dont l’envie vous coupe le souffle tellement vous en avez envie. Même si c’est quelque chose que vous vous interdisez d’habitude — autorisez-vous une fois. Trouvez cette source de plaisir physique et utilisez-la absolument.

Rappelez-vous : ce n’est pas seulement une fête païenne, c’est l’essence de la nature, c’est inscrit en chacun de nous — et encore plus chez les femmes. Alors essayez de diriger cette énergie là où elle apportera un réel bénéfice. Essayez de ne pas la disperser. C’est le moment, pour chacun, de créer sa propre réalité. Créez votre réalité.

^{créée avec Microsoft Bing}