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Les États-Unis tournent-ils vraiment le dos aux énergies renouvelables ? Par Karl-Alexandre Pinot, président de l'Alliance

Les États-Unis tournent-ils vraiment le dos aux énergies renouvelables ? Par Karl-Alexandre Pinot, président de l'Alliance

Published Oct 28, 2025 Updated Oct 28, 2025 Environment
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Les États-Unis tournent-ils vraiment le dos aux énergies renouvelables ? Par Karl-Alexandre Pinot, président de l'Alliance

Depuis quelques mois, la tentation est grande d’affirmer que Washington a « lâché » la transition verte. Reprise des forages offshore, feu vert à de nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), rabotage annoncé des crédits d’impôt de l’Inflation Reduction Act : les signaux politiques semblent clairs. L’Amérique serait revenue au pétrole et au gaz, après un intermède climatique. Mais la réalité, comme souvent, est plus nuancée.



Le retour assumé du fossile


Depuis le début de 2025, l’administration a relancé les baux pétroliers et gaziers dans le golfe du Mexique, en invoquant la « sécurité énergétique nationale ». L’Agence de protection de l’environnement (EPA) a assoupli plusieurs normes sur les émissions des centrales au charbon et au gaz. Et la pause décidée l’an dernier sur les nouvelles exportations de GNL a été levée : le projet Port Arthur Phase 2, au Texas, a même obtenu un feu vert définitif au printemps.


En parallèle, le Congrès discute d’un affaiblissement de plusieurs mesures phares de l’Inflation Reduction Act, notamment les crédits d’impôt pour le solaire et l’éolien, qui devaient soutenir les investissements jusqu’à la fin de la décennie. Si ces reculs se confirment, ils pèseront sur la rentabilité des projets à partir de 2027. Politiquement, le message est clair : le fossile reprend des couleurs à Washington.



Mais la transition verte ne s’est pas arrêtée


Les chiffres, eux, racontent une autre histoire. Selon l’Agence américaine de l’énergie (EIA), la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité a continué d’augmenter : 23 % en 2024, 24 % en 2025, et la tendance reste à la hausse. Loin d’un effondrement, le pays continue de verdir son mix électrique, porté par le solaire utilitaire et les batteries.


Pourquoi ? Parce que les projets décidés pendant les années Biden se concrétisent maintenant. Des usines de panneaux solaires ont ouvert, les carnets de commandes sont pleins et les raccordements au réseau s’accélèrent. De plus, la flambée de la demande, dopée par l’intelligence artificielle, les data centers et la réindustrialisation , pousse les opérateurs à diversifier leurs sources d’énergie pour éviter la dépendance au gaz.


Enfin, de nombreux États, de la Californie au Texas, maintiennent leurs objectifs locaux de neutralité carbone et leurs propres incitations fiscales. La dynamique industrielle est lancée, et elle dépasse le seul volontarisme fédéral.


Entre pragmatisme et ambiguïté


La stratégie américaine est donc moins un revirement qu’un rééquilibrage. Sur le plan géopolitique, miser sur le gaz exporté permet aux États-Unis de renforcer leur influence, notamment en Europe et en Asie. Sur le plan intérieur, la hausse de la consommation électrique justifie le maintien d’une base fossile pour éviter les coupures.


Mais cette logique a un coût. En affaiblissant les signaux de long terme pour les renouvelables, Washington prend le risque d’un ralentissement d’investissement dès la fin de la décennie et d’une perte d’avance industrielle face à la Chine.


Une Amérique à deux vitesses énergétiques


En 2025, les États-Unis n’abandonnent pas la transition, ils la compliquent. L’électricité devient plus verte, les industries se transforment, mais la politique fédérale envoie des signaux contradictoires.


D’un côté, la diplomatie du gaz redevient centrale. De l’autre, l’économie du solaire et de l’éolien reste dynamique.

En somme, l’Amérique avance sur deux jambes : l’une ancrée dans le pétrole, l’autre propulsée par le soleil. Reste à savoir laquelle des deux finira par imposer le rythme...


Par Karl-Alexandre Pinot

Président de l'Alliance

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