

Chaque jour...
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Chaque jour...
Chaque jour, je prends la navette pour parcourir les terres désolées. Chaque jour, je prends les airs pour survoler ce qu'il reste de l'humanité. À bord de cette montgolfière, nous sommes entassés, tous condamnés. Condamnés à vivre un enfer. Travailleurs enrôlés pour une industrie vérolée. Nous vivons pour bosser. Nous survivons pour déprimer.
Chaque jour, je prends la navette pour parcourir les terres désolées. Chaque jour, je prends les airs pour survoler ce qu'il reste de l'humanité. À bord de cette montgolfière, je me surprends à rêver de ciel bleu et de monts luxuriants. Les yeux perdus dans la brume, je cherche inlassablement un petit coin de verdure.
Chaque jour, je prends la navette pour parcourir les terres désolées. Chaque jour, je prends les airs pour survoler ce qu'il reste de l'humanité. À bord de cette montgolfière, nous chérissons ces quelques instants de liberté. Personne ne se risque à parler. Seules quelques toux et respirations rauques viennent gêner nos pensées vagabondes, nous renvoyant irrémédiablement au moment présent.
Chaque jour, je prends la navette pour parcourir les terres désolées. Chaque jour, je prends les airs pour survoler ce qu'il reste de l'humanité. À bord de cette montgolfière, je refais le monde. Celui de nos ancêtres, enterrés là quelque part. Avant les guerres. Avant cette nouvelle ère. Je suis né dans un cloaque, d'une mère morte en couches et d'un père absent. J'ai grandi sans savoir comment et aujourd'hui, je pars pour la ville. Je pars accomplir un boulot avilissant pour que d'autres vivent insouciants.
Texte de L. S. Martins (15 minutes chrono, sans relecture).
Image par Pete Linforth de Pixabay


Alexandre Leforestier 1 anno fa
Texte très actuel !
Alexandre Leforestier 1 anno fa
Sublime cette image
Jackie H 1 anno fa
C'est la dernière phrase qui dit tout...