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Case 23 : 🌉 Karl et la brume de l’ouest.

Case 23 : 🌉 Karl et la brume de l’ouest.

Publié le 23 déc. 2025 Mis à jour le 23 déc. 2025 Conte
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Case 23 : 🌉 Karl et la brume de l’ouest.


🌉 Karl et la brume de l’ouest.


Alicia s’assit sur le banc du parc, les doigts encore tremblants. Quelqu’un avait pris son livre, soigneusement choisi, pour le remplacer par un autre, posĂ© lĂ  comme une offrande. La couverture, lĂ©gĂšrement usĂ©e, reprĂ©sentait une silhouette se fondant dans la brume, avec ce titre intriguant : Karl et la brume de l’Ouest. Un post-it jauni en dĂ©passait, sur lequel Ă©tait Ă©crit d’une Ă©criture fine : « Merci Alicia pour le livre mystĂšre. Voici le mien, j’espĂšre qu’il vous captivera. Bonne lecture, Karl. »

Le mĂȘme prĂ©nom que le personnage du livre
 CoĂŻncidence ?

Elle ouvrit les premiĂšres pages et fut immĂ©diatement happĂ©e par l’histoire. Le rĂ©cit parlait d’un marin solitaire, Karl, dont le navire avait sombrĂ© au large de San Francisco. L’ocĂ©an, touchĂ© par son vƓu de ne jamais quitter la ville des yeux, l’avait transformĂ© en brume, en gardien Ă©ternel du Golden Gate.

Un frisson parcourut l’échine d’Alicia. L’air semblait soudain plus froid, plus lourd. Ses paupiĂšres s’alourdirent
 et elle s’endormit.


Dans son rĂȘve, elle survola des forĂȘts, des menhirs, puis la mer. Un homme, sur un bateau, chantonnait. Pas le marin trapu et barbu des lĂ©gendes, mais un jeune homme aux cheveux blonds, vĂȘtu d’une salopette et d’un bĂ©ret bleu marine. Elle le vit lutter contre les vagues, s’accrocher au pont, puis
 se dissoudre en brume. « C’est donc lĂ  ma destinĂ©e, murmura-t-il. Je serai celui qui protĂšge ce pont et ses habitants. »

Alicia se rĂ©veilla en sursaut. Le livre Ă©tait tombĂ© Ă  ses pieds, ouvert Ă  une page centrale. Un mot y Ă©tait soulignĂ© : cuvĂ© sea. Elle sourit. Elle savait oĂč aller.


La cuvĂ© sea Ă©tait un lieu oĂč l’air sentait le sel et le poisson frais, oĂč les cris des mouettes se mĂȘlaient aux rires des pĂȘcheurs. Elle chercha des yeux, puis le vit : un homme de dos, le mĂȘme bĂ©ret bleu marine, la mĂȘme salopette. Il se retourna. « Vous cherchiez quelqu’un ? » Sa voix Ă©tait douce, lĂ©gĂšrement teintĂ©e d’un accent chantant. Sur son badge, un seul mot : Karl.

« C’est vous
 » murmura-t-elle, le cƓur battant. « Oui, c’est moi. Enfin, presque. » Il sourit, comme s’il partageait un secret. « Mon arriĂšre-arriĂšre-grand-pĂšre Ă©tait un certain Karl, marin perdu en mer. La lĂ©gende dit qu’il est devenu la brume. Moi, je dis qu’il veille toujours, d’une maniĂšre ou d’une autre. »

Ils parlĂšrent longtemps, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Karl lui raconta comment il avait toujours senti la prĂ©sence de son ancĂȘtre, comme une ombre bienveillante. Alicia lui avoua qu’elle avait toujours Ă©tĂ© fascinĂ©e par les lĂ©gendes et les histoires qui dĂ©passent la rĂ©alitĂ©.


Les jours suivants, ils se croisĂšrent souvent, comme par hasard. Un cafĂ© prĂšs du port, une librairie, un quai brumeux. À chaque fois, Karl semblait savoir oĂč elle serait, comme s’il Ă©tait guidĂ©. Ils Ă©changĂšrent des mots, des livres, des confidences. Et chaque fois, la brume s’épaississait autour d’eux, comme pour les protĂ©ger.


Le 24 dĂ©cembre, la brume Ă©tait si Ă©paisse qu’on aurait dit que San Francisco flottait entre ciel et mer. Alicia attendit Karl sur le quai, lĂ  oĂč ils s’étaient donnĂ©s rendez-vous. Il arriva avec un sourire, les mains dans les poches de sa veste de marin, comme s’il avait toujours Ă©tĂ© lĂ .

« J’ai quelque chose pour toi, » dit-il en lui tendant un Ă©crin. À l’intĂ©rieur, un pendentif brillait faiblement : une goutte de verre transparent, remplie d’une brume mouvante, avec un point rouge vif au centre. « Le Golden Gate, » murmura-t-elle.« Oui. Pour que tu portes un peu de la baie avec toi, oĂč que tu ailles. » « Et toi, tu seras lĂ  pour me la montrer ? »demanda-t-elle, les yeux brillants. « Toujours, Joyeux NoĂ«l Alicia! » rĂ©pondit-il en lui passant le pendentif autour du cou.

Et tandis qu’ils s’étreignaient, la brume dans le mĂ©daillon bougea lĂ©gĂšrement, comme vivante, comme si elle dansait pour eux.


Fin

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🎧 Cette musique accompagne la lecture de « Karl et la brume de l’Ouest ». Elle en est le souffle. Faite avec Suno.


https://suno.com/s/1C2O9ES7wWsc78WL


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✍ Écrit texte et chanson par : Barbara Wonder

🎹 Image : Canva

đŸŽ¶ Musique chantĂ© et instrument : Suno

📚 CatĂ©gorie : conte et chanson

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