

À Nantes, une résidence sociale modulaire pour relancer les parcours de vie
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À Nantes, une résidence sociale modulaire pour relancer les parcours de vie
Inaugurée le 1er juillet, la résidence sociale du Petit-Port propose 100 logements temporaires à des réfugiés et jeunes actifs. Ce projet innovant combine architecture modulaire, accompagnement social et réponse à la crise du logement.
« Quand pouvoirs publics, collectivités, bailleurs et associations construisent ensemble, les solutions deviennent possibles et durables. » — Fabien Beliarde
Alors que la Loire-Atlantique gagne 1,2 % d’habitants par an, l’offre de logements — surtout sociaux — reste insuffisante. À Nantes, on recense dix demandes pour deux offres. Les publics précaires, jeunes actifs et réfugiés en fin de parcours d’asile en subissent les conséquences, souvent bloqués en structures d’urgence.
Ouverte en novembre 2024 sur un ancien parking, la résidence du Petit-Port accueille 100 personnes — 80 réfugiés et 20 jeunes en insertion — dans des studios meublés avec accompagnement social. Les modules comprennent salle de bain et kitchenette. Des espaces communs (salons, laverie, jardin, terrasse, local vélos) favorisent la vie collective. Dix logements sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Gérée par l’association Aurore, la résidence propose un accompagnement renforcé, axé sur l’accès et le maintien dans le logement. « À la sortie des centres pour demandeurs d’asile, les personnes ne sont pas prêtes à vivre seules. Ici, on travaille leur stabilité, leur autonomie et le vivre-ensemble », résume Fabien Beliarde. Chaque résident est suivi par un référent social, avec au moins un rendez-vous mensuel. L’accompagnement couvre budget, démarches administratives, accès aux droits, santé, emploi ou formation. Un volet éducatif sur le ‘’savoir habiter’’ (hygiène, voisinage, tri, entretien) complète le dispositif.
La majorité des résidents sont des hommes (89 %) de moins de 35 ans, avec des revenus inférieurs au plafond fixés par les règles des résidences sociales. L’État oriente 80 % des résidents via le SIAO 44. Le Département réserve 10 % des places aux jeunes majeurs sortant de l’Aide sociale à l’enfance, et Action Logement en mobilise 10 % de plus. Le Département a aussi investi 300 000 € via son fonds Logement d’abord.
Porté par l’État, les collectivités, Atlantique Habitations et plusieurs partenaires, le projet repose sur un habitat modulaire hors site. Conçus par Moon Architecture, les logements ont été fabriqués en usine par AVELIS, puis assemblés sur place, réduisant délais, nuisances et impact environnemental — une démarche récompensée par un trophée de la sobriété énergétique. Pour François Prochasson, vice-président de Nantes Métropole, cette méthode permet un chantier plus rapide, plus sobre et réversible, le bâtiment pouvant être démonté et réaffecté à terme.
La résidence incarne une nouvelle génération d’habitat social transitoire, conçue comme un tremplin vers le logement durable. Avec cette ouverture, la Loire-Atlantique compte désormais 923 places en structures sociales, renforçant le parcours résidentiel des publics fragiles. Le projet illustre la capacité des collectivités et de leurs partenaires à innover, en conjuguant urgence sociale, performance environnementale et accompagnement vers l’autonomie. « Les solidarités ne sont pas un luxe mais un droit », conclut Fabien Beliarde. « La fraternité doit rester un pilier actif de la société. »
Teddy Fradet
07/07/2025

