

Le pétrole, l’or noir, n’était plus d’actualité car l’énergie nouvelle était l’eau...
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Le pétrole, l’or noir, n’était plus d’actualité car l’énergie nouvelle était l’eau...
Paul Masson ouvrit la porte au robot-livreur qui lui tendit un paquet. Très inquiet, il se dirigea vers le salon. Une vidéo tomba de l’enveloppe, et il s’empressa de l’introduire dans le lecteur. L’image n’était pas de qualité, un gros plan sur le visage de Cloé Deleuze. Paul Masson possédait une exploitation qui se nourrissait des glaces de la banquise sud. Le pétrole, l’or noir, n’était plus d’actualité car l’énergie nouvelle était l’eau. La jeune fille parlait, sa voix au bord du sanglot transmettait la requête de ses ravisseurs : l’équivalent de dix pour cent des actions de la compagnie, en liquide. Une fortune. Impuissant face à sa détresse, la rage au ventre, Monsieur l’écoutait. Il avait la folie des hommes, ce cœur d’artichaut incompréhensible pour nous, les droïdes. Quand j’entrai dans la pièce, je le trouvai plié en deux, anéanti par la douleur. Je lui ai proposé mes services. Lui, il me remercia par une suite sans fin de jurons. Une habitude, et je restais d’acier. Cinq minutes à peine plus tard, ayant retrouvé ses esprits, mon maître m’appela :
— Liu !
— Monsieur ?
— Trouve-moi le numéro de mon avocat. Maître Dalibert.
J’obéis.
— Allo, Charles, cher ami !
— Paul… Comment allez-vous ?
— Je voudrais vous voir pour parler d’une affaire, disons… ennuyeuse.
— Je vous écoute.
— Pas au téléphone. Pouvez-vous me retrouver dans une heure, au « café du port » ?
— Est-ce bien celui qui se trouve à côté des « trois chats » ?
— En effet. Je compte sur vous.
— Sans problème. Au revoir.
La voiture, sereine, nous attendait ; nous partîmes vers la ville. Le vent est notre ami. Il soufflait doucement sur le lac endormi. Muet sur le trajet, j’aperçus les barres d’immeubles, toujours présentes en banlieue. Le trafic restait dense malgré la crise. Puis les premiers mâts des bateaux à quais, les désirs d’océan et des images de la masse bleue qui fait toujours rêver. Les rayons du soleil procuraient l’envie de s’arrêter à la terrasse de ce café. Quelques personnes discutaient gaiement sur des sujets légers, éclats de rires et verres levés. Une table se libéra, nous nous installâmes pour y goûter la suspension du temps. La bière m’intriguait. Elle brouille les regards, éclaire les pupilles et donne de l’audace aux êtres timides. Un homme blond, épaules carrées et mains fermes, salua mon maître :
— Paul. Toujours un plaisir de vous revoir.
Il s’assit, commanda un cognac.
— Parlez-moi de votre affaire !
— Une de mes amies vient de se faire enlever et on me demande une rançon.
— Son montant ?
— Dix pour cent de ma société…
— Mais c’est énorme !
— Une vie est en jeu.
— Qu’attendez-vous de moi ?
— Des conseils…
— Et la police, vous y avez pensé ?
— J’ai peur de la tuer.
— Excusez-moi de cette indiscrétion mais… Vous aimez cette femme ?
— Je crois que oui !
— Vous ne m’avez pas répondu. La police ?
— Impossible. Cloé Deleuze est recherchée.
— Pour quelles raisons ?
— Elle est une militante active d’un réseau terroriste vert.
— Ceux de l’attentat du 8 mai ?
— Je ne peux pas l’affirmer, mais elle peut y être mêlée.
— Vous la connaissez depuis longtemps ?
— Non, pas vraiment.
— Vous ne pensez pas que cet enlève
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Cet été-là, il pleuvait des robots
de
Jean-François Joubert
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