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Retard estimé à...

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Publié le 24 févr. 2025 Mis à jour le 21 juil. 2025 Poésie et chanson
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Retard estimé à...

08h09 Lorraine TGV.


Le temps est hésitant. Moi aussi, à nouveau.

Au revoir. Bonne semaine. Gros bisous. A bientôt.

Le train est à l'heure. Le quai peu accueillant.

Ma place est réservée. Loin de mon apaisement.


Salle basse et un carré,

Un studieux, un couple, un paumé.

Vitesse accélérée.


Il y a de la tension entre les deux amants,

Deux amis, si beaux. Je ne comprends pas un mot.

La langue utilisée échappe à mon contrôle,

Une averse de feu. Et moi, détrempé, délavé.


Frénésie en clavier,

Sur un ordinateur battu.

L'assidu détendu.


08h47 Champagne-Ardenne TGV


Je redoute le départ. Mais je suis déjà loin.

De nouveaux passagers. Des familles, du ressac.

De la vie en frottement. Des jeux, des ricanements.

Les seules vérités que j'acceptent calmement.


A peine une perle à droite.

Retenir, retenir, tenir.

Une deuxième sur la joue.


Une playlist irisée m'isole pour m'assécher.

Je ne suis plus qu'une note, un accord, un oubli.

Carina en couleurs, Maynard en noir et gris.

Je peine à respirer, carence et anémie.


Discrédit et rabais.

Mal vêtu, chemise rose-faillite.

Déflation sans contrainte.


09H29, Aéroport Charles de Gaulle TGV


Grosses valises, grosses males, gros soucis. Le train.

L'érudit reste sage. Les épris sont sortis.

Les deux places libérées maintenant colonisées,

Par des aliens bleutés de tech et d'inertie.


Reduction sur un coin.

Surtout ne jamais déranger.

Bordure revisitée.


Et puis il y a ce livre que je n'ai pas compris.

Je l'ouvre, je pioche, je choisi. Je capture une idée.

Alors je réfléchis: l'intention dissocie?

J'aurais dû être archer. Au moins, la flèche surgit.


Limites en convergence.

Se battre, de défaites en raclées.

Dualité pesante.


09h57, 10h35, 11h58 Chessy, Massy, Angers


Jusqu'au bout de l'ennui. Le temps s'est décidé.

Agonie de l'hiver, affleurement du printemps.

Mon enclave s'est vidée. Je m'étale indolent.

Je reviens en arrière. Je rejoue un instant.


Un matin, un lundi.

Un bis passé inaperçu.

Une heure de frustration.


Je boucle et je reboucle sur trois questions sincères:

Mauvais choix? Refus d'aide? Solitude déconvenue?

Lâcheté. Défiance. Rejet. Mes réponses se vautrent.

Je ne suis pas équipé pour en espérer d'autres.


Du plein Est en plaine d'Ouest, l'océan en approche.

Le sel et la rosée se livrent sur mes joues,

A une dance endiablée, puis le long de mon cou.

Redéfinir mon âme, ou vivre malgré tout.


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