

RÉFLEXIONS D'IMPACT - Pourquoi est-ce que je suis toujours bloqué.e ?
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RÉFLEXIONS D'IMPACT - Pourquoi est-ce que je suis toujours bloqué.e ?
En miroir à mon autre réflexion sur l'attente et l'auto-réalisation (que vous pouvez toujours consulter dans "RÉFLEXIONS D'IMPACT", je vais ici développer une branche annexe qui elle aussi peut se greffer à ce qui amène à l'auto-réalisation, soit la poursuite et le résultat de ce que l'on peut réaliser de plus juste pour soi.
Cela dit, je vais plutôt tourner mon propos pour parvenir à amener des éléments de réponses autour de la question suivante : Pourquoi est-ce que je suis toujours bloqué ?
"Être bloqué" : nuances et redéfinitions
En fonction de ce que vous traversez, "être bloqué" peut prendre plusieurs définitions. Soit c'est plutôt concret (situation physique, évidente, sensible), soit on est dans l'abstrait (situation inconsciente, inconnue, immatérielle). Généralement, le terme est utilisé dans une situation où l'issue reste inaccessible et où l'on n'a pas les voies de solution tout de suite.
Au début, on se dit que c'est l'histoire d'un temps, que ça va passer, que c'est juste passager. Et puis on résout quelque chose, LA chose à résoudre (comme on l'a pensé), et là, on se dit que techniquement, tout devrait désormais se débloquer...
Les jours passent, les semaines, et puis non, et puis ça traîne, et puis on ne comprend pas.
C'est quoi notre problème ?
Il y a plusieurs façons de se sentir bloqué. Je dirais que ça dépasse une situation palpable et avec des possibilités de solutions concrètes. Souvent, c'est un sentiment, de ceux qui sont invisibles et qui restent, qui alourdissent, encombrent nos journées et prennent de la place la nuit.
Alors on essaye des choses, de nouvelles choses, en quête du dénouement, de cet élément méconnu voire totalement inconnu et qui sera à même de solutionner la problématique du moment. Malgré tout ça, ça ne fonctionne pas, le sentiment de lourdeur, d'errance et de désorientation s'accentue.
Parce que "être bloqué" s'implante dans l'être, il faut d'abord regarder ce qui se passe dans notre être. Comment est-ce que je suis en ce moment ? Il s'agit de dépasser cette façon de faire primaire dans laquelle on cherche d'abord une solution à l'extérieur parce qu'on se dit que ça aura un impact plus évident, plus logique.
Je vais prendre l'exemple du médicament. Vous avez mal à la tête parce que vous avez bossé toute la journée sur un écran. Vos yeux sont fatigués, votre cerveau saturé. Parce que vous n'avez pas atteint l'objectif de la journée, vous décidez de pousser deux heures de plus. Pour encaisser ces deux heures, vous prenez donc un cachet afin de soulager votre douleur. Là, vous soulagez assurément, mais vous ne guérissez rien parce que vous vous obstinez à continuer quelque chose quand votre corps vous dit d'arrêter.
Prendre cet exemple et le lier au blocage, c'est faire un parallèle intéressant. Si vous décidez de régler votre situation en cherchant toujours à l'extérieur, avec quelque chose en plus d'ailleurs, sans rien changer en vous-même, vous soulagerez un temps, vous apaiserez peut-être un temps. Mais de façon pérenne, pas nécessairement.
Quand le blocage persiste, c'est que l'on vous demande de faire autrement, d'être autrement. Il est question d'un revirement plus complexe que ce que vous avez connu jusqu'à présent. Si vous n'avez pas les codes d'emblée, c'est normal et ça prendra du temps, mais vous partez déjà gagnant si vous en avez conscience. La manière de faire, elle, viendra vous trouver.
L'ego et la résistance
Si vous êtes bloqué depuis un certain temps et que rien ne semble s'arranger ou vous offrir l'éventualité d'un déblocage, peut-être que vous êtes en position de résistance.
C'est quelque chose qui vous dépasse, qui agit malgré vous —et contre vous. C'est votre ego qui conspire à votre insu, non pas pour vous faire couler, plutôt pour vous protéger. L'ego agit toujours pour protéger, c'est ça son intention de base. Ses manières de faire, elles, varient forcément, elles dépendent de chacun. Parfois elle sont plus douces, d'autres fois complètement abjectes.
Mais l'ego n'est pas une mauvaise chose. Comprendre son dialogue et ses façons de communiquer vous permettront de stabiliser votre être et de détecter quand il se manifeste ou non. Si vous désirez une réflexion sur les mécanismes de l'égo et sa dynamique, faites-le moi savoir.
L'ego vous convaincra que vous allez très bien et que le problème est ailleurs, qu'il ne vient pas de vous. Votre ego vous aime tellement qu'il peut vous "leurrer" comme ça, il adore vous caresser dans le sens du poil et tous les jours 24h/24h. Dans le fond, c'est un peu l'ami "toxique" qui veut votre bien sans doute, mais qui garde son intérêt bien en tête : vous avoir sous contrôle, vous avoir auprès de lui.
Dans les moments où la situation bloque et que vous êtes face à un mur, votre ego cherchera à vous réconforter et vous enliser dans des préconceptions. Il n'a aucun intérêt à ce qu'on le remette lui en question, aucun intérêt à ce qu'on le démantèle. Ici, vous entrez dans une position dite de résistance. Vous résistez à ce qui est réellement, vous fermez les yeux sur ce qui pourrait être parce que ça veut dire briser, détruire des configurations internes bien installées. Et ça, l'ego déteste.
Alors vous résistez à votre propre courant sans même vous en rendre compte. La situation n'est pas figée et peut impacter n'importe quel domaine, n'importe quelle problématique. Lorsqu'il y a résistance, même inconsciente, il y a une tension, une immobilité, une incapacité à être et faire. Avant de faire et de débloquer, il faut pouvoir être, dans la définition même du verbe être : exister en tant que, vivre. Si vous vivez en résistant à ce qui doit être, comment voulez-vous sortir de votre stagnation, de votre fixation ?
Je ne vais pas vous mentir, ça demande forcément de regarder à l'intérieur, de chercher ce qui fait mal et de rouer de coups son ego pour lui mettre une petite raclée. Après tout, il le mérite bien de temps en temps. C'est descendre dans son humilité, sa vulnérabilité et atteindre l'authentique, le vrai au fond de vous. C'est cette personne qui vous aidera, celle qui n'est pas étouffée par les couches, celle qui sait admettre, reconnaître et se couronner de sincérité, de vérité, sans pollution artificielle.
C'est un processus qui prend du temps mais qui élève et qui débloque. Un jour, on vit une journée lambda et avançant dans la journée, quelque chose s'éclaire d'un coup, sans qu'on y ait mis l'effort, sans qu'on y ait pensé. Il y a l'effet d'une révélation, d'une lumière, d'un sens logique : c'était donc ça. À ce moment-là, les efforts passés prennent un sens, les remises en question et les bousculades aussi.
Le mur martelé, s'effondre enfin.

