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En immersion complète à Salvador

En immersion complète à Salvador

Published Jun 30, 2022 Updated Jul 2, 2022 Travel
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En immersion complète à Salvador

29 juin 2022

Hier, j’ai rencontré Pelé. Pelé est un brésilien de 49 ans qui parle plutôt bien le français pour avoir vécu plusieurs mois en France et en Suisse. C’est un ancien grand danseur de Capoeira, mais il est désormais handicapé par une hernie discale qui l’ennuie énormément. Il a vécu de nombreuses années au Japon, où il a eu femme et enfants, puis a divorcé et est revenu au Brésil. Désormais, il essaie de vivre en exerçant son multilinguisme, et d’un abord très sympathique et informel, s’est proposé pour m’accompagner à découvrir Salvador, de l’intérieur.

On commence par le grand marché de Sao Joaquim. J’adore les marchés ! Dans chaque voyage, c’est toujours là que j’y rencontre la vraie vie. L’agitation vivante et frénétique, le bordel, la débrouille, la magouille, un authentique lieu d’interaction des locaux qui viennent commercer et y faire leurs emplettes. Ca vaut toujours 100 fois plus que la tournée touristique des monuments quand on veut approcher l’âme d’un pays.

Nous déambulons donc dans ce marché, à moitié couvert de tôles ondulées brinquebalantes, entre lesquelles la pluie coule à flots, créant de véritables inondations entre lesquelles on tente tant bien que mal de circuler. Les espaces sont étroits, les boutiques se succèdent, compactes, souvent regroupées par types de produits. On passe ainsi des fruits et légumes à la vannerie et la maroquinerie, des ustensiles de cuisine, aux épices, aux  énormes étals de crevettes roses et rouges, puis aux vendeurs d’objets rituels du Candomblé. Statuettes, encens, coupelles et vases…

Religion venue d’Afrique, véritable syncrétisme entre les divinités africaines importées par les esclaves, revisitées au travers des différents saints catholiques, et intégrant des rites indigènes, elle vénère une principe unique divin qui se décline ensuite sous plus d’une centaine de divinités, les Orixas, dont 12 principaux ici au Brésil. Chacun étant doté d’une personnalité, d’une habileté et d’un rituel préférentiel, chacun se référant à un saint particulier en qui on a retrouvé des qualités semblables, chaque être humain étant l’élu préferentiel d’un Orixa à sa naissance. Exu, Ogum, Oxossi, Omolu, Xango, Iansa, Oxum, Lemanja, Nana, Oxala… Ceux que je connais et qu’on honore également dans le Daime sont principalement des déesses, Maé=la mère Lemanja (la déesse des eaux de mer qui protège les familles et les enfants), en bleu clair, et Maé Oxum (la déesse des eaux et rivières, de la beauté et de la spiritualité) en jaune.

Nous continuons ensuite à déambuler au milieu des étals de poissons, des cages où sont agglutinés poulets et autres volatiles, des étals de boucherie ont sont suspendus les morceaux de viande, les multiples abats, des têtes et des pieds de cochon… Ca déborde de partout, c’est le bordel et l’agitation, l’eau ruisselle à grosses gouttes… j’adore ça, ça me fascine à chaque fois.

Sur le chemin du retour, il me propose de m’arrêter dans un endroit où l’on peut palper la vie réelle des gens : le restaurant municipal. Une sorte d’immense cantine, financée en grande partie par la ville, en partie par une contribution de 1 Reaïs (20cts), où chacun peut venir bénéficier d’un repas complet pour la journée. On mange riz, poulet, haricots, betterave et un verre de jus de goyave, au milieu de la population locale, pas forcément que les oubliés du système, mais aussi nombre de travailleurs et autres habitants aux ressources modestes. Très intéressant de voir cela, de partager cela, initiative bienvenue et louable certes/ pansement pour temporiser et éviter des émeutes de la faim sinon ?

Que dire du Mercado Modelo ensuite, si ce n’est que c’est un marché aux souvenirs pour touristes… On y rencontre un ancien prof de Pelé qui m’apprendra quelques rudiments de percussion, tambour (atabaque) et tambourin (pandeiro), pour ensuite chanter quelques hymnes de Capoeira accompagnés du fameux berimbau, cet instrument à une corde qu’ils frappent d’un bâton et dont ils font varier la tonalité avec un galet.

L’après midi, on part dans l’immersion totale : nous partons à la « visite » d’une Favela, celle de Saramandaia. En confiance avec Pelé qui a habité auparavant cet endroit, je peux me permettre d’aller dans ces endroits où je ne serai jamais allé seul sinon. C’est l’occasion de découvrir derrière le mythe et la caricature d’un lieu soumis uniquement à la violence et à la guerre des gangs ,un authentique lieu de vie. Habitations construites de briques et de tôle, sur les pentes déshéritées de la ville, par les habitants les plus modestes, ils se sont organisés pour assurer une véritable vie de quartier : commerces, échoppes, bar et restaurants, entreprises, garages,… On passe devant un terrain de foot où les enfants tapent le ballon. Tranquille.

On se quitte avec pelé à la terrasse d'un bar de la ville haute, historique, ou je réside, surplombant la baie, gratifiés d'un magnifique coucher de soleil que la terrasse entière applaudira..génial!

Je finis la journée par un spectacle mêlant musiques et danses du Candomblé et de la Capoeira… J’y reconnais les différentes divinités avec leurs attributs, puis cette danse si typique joyeuse et acrobatique de la capoeira…Un très bon moment pour conclure cette immersion.

Bon! Je vous aurai bien gâtés de photos cette fois ci!!?? Cela rattrapera peut être un peu les premiers jours riches en lecture mais pauvres en images !... la connexion internet ici me le permet enfin...

Demain je prends la direction des plages pour terminer mon séjour. Décollage vendredi soir… J’approche dangereusement de la fin !    

De grosses bises à toutes et tous.  

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Crédits photographiques Jean-Marc Sire

Jean-Marc Sire
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