

Rupture ; Comparse en éclat
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Rupture ; Comparse en éclat
"Identité"
Illustration réalisée par mes propres soins
Qui es-tu ?
Je suis l’ombre de ton passé.
Sans contours, sans bordures et sans frontières, je n’ai fait qu’accepter les cendres métamorphosées qu’on m’a proposées.
Qui étais-tu, quand tous les oiseaux chantaient avant que tout fonde dans le magma ?
J’étais l’insouciance, vivant dans le bonheur des jeux à la poupée. Une maison en murs boisés, fins, constituait mon palais. Avec une simple compagnie ; ma pensée fugitive qui accompagnait mes mirages colorés.
Puis un jour, tous sont arrivés.
En grondements caverneux les bourrasques ont décimés ma cabane, et la lave s’y est infiltrée.
Brûlée. Au troisième degré. Mon corps entier, sidéré par les rougeurs saignant à vifs, ma gorge se serrait comme si elle ne pouvait plus supporter cette purée que je respirais. Puis, trop subitement, les coups de mastodontes ont déferlé sur nous, avec son fond de cris perçant les armures que l'on avait créé.
Tu sais bien à quoi je fais allusion, mais rien ne pourra jamais retrouver ce que l’on a perdu ce jour-là.
Siffle les émotions dans les oreilles, ces mélodies infâmes qui ne pourront jamais masquer le tonnerre,
et ses éruptions de violences qui donnent le vertige maladif ;
mais nous devrons nous en contenter.
Mais alors, qui je suis ?
Un oiseau dont les ailes ont été réduites en poussières peut-être. Un seul être à part entière, dont la mémoire qui par cette réalité d’antan nous est rendue brisée en mille éclats de roches, viendrait parfaire un portrait de l’enfer (difficilement tolérable).
Tu vivais depuis, et tu vivras ainsi, à jamais, en esclave de la nature chaotique de tes ancêtres.
En schémas de pensées, en fleuves irréprochablement figés dans cet instant que mère nature nous a imposé. C’est à toi, de rendre gloire à ce fleuve bitume en le transformant en torrent de vie.
Alors fracture-toi. Encore, et encore. Divise-les, nos pensées, nos peurs, nos émotions.
Multiplie tes expériences et tes définitions, jusqu’à ce qu’un jour peut-être, nous retrouvions cette cabane qui fêtait notre union.

