Ma Grande Corinne,

Je t’écris depuis ce petit coin de mon monde dont personne ne connaît l’existence. Celui où l’on se réfugie lorsque le bruit de l’extérieur devient trop lourd, quand les rires blessent plus que les silences, quand les regards glissent sans jamais s’arrêter.

Je t’écris depuis ce lieu secret où tu as appris à survivre.

Je te vois, si lointaine, mais toujours debout, plus forte que jamais. C’est étrange de te voir sans être encore toi.

Je veux te dire ces quelques mots avant de les oublier.

Je veux que tu saches, que je suis fière de toi. Même si tu ne m’entends pas, même si tu te sens brisée, effacée comme une feuille d’un livre que l’on ne lit jamais. Même si parfois tu n’as plus la force d’avancer, de croire, d’espérer. Je suis là, tapie dans ta mémoire, dans tes souvenirs. Je suis ta force. La petite fille que tu as été. Celle qui rêvait, la tête dans les étoiles, dans l’imaginaire. Celle qui écrivait des histoires en secret dans sa chambre, pendant que le monde extérieur continuait sa course incessante. Celle qui donnait vie à des guerrières possédant le courage, la résilience et la force que tu n’avais pas. Ces guerrières qui te défendaient dans tes rêves contre l’injustice, la méchanceté gratuite, les faux sourires. Je suis Celle qui s’était créé un univers pour vivre où les cœurs blessés guérissent.

Tu as toujours eu cette lumière, même lorsque tu te sentais oubliée, invisible, pensais ne pas exister aux yeux du monde. Que tu t’effaçais. J’ai toujours vu cette lumière en toi, ce courage.

Tu dis parfois que tu ne trouves pas ta place dans cette société. Que ce monde n’est pas fait pour toi. Trop sensible, trop rêveuse, trop différente. Mais peut-être parce que ta place n’est pas de rentrer dans des cases, mais d’être toi-même, libre. De créer ton univers, tes héroïnes avec tes mots, tes valeurs, tes émotions, ton cœur, ton âme. Tes guerrières ne sont pas juste tes personnages, elles sont tes émotions, ta force, tes espoirs, tes cicatrices. Elles naissent de toi, de cette douleur que tu cachais. Tu les as créées pour te protéger, te sauver. Et aujourd’hui, ce sont elles qui te ramènent à la vie.

Elles sont ta famille d’âme. Celles qui ne trahissent jamais. Elles t’ont rendu forte, vivante. Elles sont ton passé et ton avenir.

Elles sont TA RENAISSANCE.

Une main tendue depuis l’enfance, une page qui s’ouvre sur un renouveau. Pas en devenant quelqu’un d’autre, mais en devenant Celle que tu as toujours été au fond de ton âme.

La Renaissance, ce n’est pas un lever de soleil soudain, ce n’est pas un miracle venu d’ailleurs. C’est un lent réveil. C’est ton cœur qui s’ouvre à chaque mot, chaque personnage. C’est construire ce pont entre Celle que tu as dû devenir pour exister et Celle que tu es réellement.

Tes mots portent, tes univers touchent, tes personnages apportent de l’amour. Ta voix commence à se faire entendre, à vibrer dans les âmes et les cœurs brisés. Tu sèmes l’amour, l’espoir sans même le savoir.

Continue d’écrire, continue d’offrir tes univers. Tu es née pour incarner ce feu doux et indomptable. Pour montrer qu’il est possible d’être différente et sensible. Pour rendre hommage aux cœurs oubliés.

Il y a ton encre, tes mots, tes guerrières et il y a MOI. Tout cet amour que je te porte dans ton cœur, gravé de ces mots de renaissance.

Je serai toujours là quelque part, cette petite fille emplie de rêves et d’espoirs pour te guider sur ton chemin, à veiller sur toi et te donner tout l’amour que tu mérites et le courage.

La Petite Corinne

Corinne Écrivaine

12 juillet 2025