Il y a très très longtemps

(Il y a un ou deux mois...)

Une grande aventure survint au poulailler.

Et de trois poules bien nées,

(Des Sussex s'il vous plait!)

Changea la destinée.

C'est cette histoire là que je vais vous narrer

Si cela vous déplait,

Votre chemin passez.

Je vous présente donc nos trois héroïnes.

L'une s'appelait Pénélope, l'autre Paulette et enfin Pauline.

Elles étaient toutes trois gentilles et câlines,

Goûtant toute la journée à la liberté

De caqueter, de pondre et de gratter

pour prendre à loisir des bains de poussière...

Et il est vrai elles ne s'en privaient guère.

Une vie rêvée de poule et elles s'en contentaient,

Sans regret, n'ayant jamais rien connu d'autre. en vérité

Et puis un beau matin

(C'est toujours à ce moment que se passent les choses)

Elles s'éveillèrent et se mirent à manger

Quelques graines de bonne qualité

(car elles étaient gâtées!)

Un Pigeon voyageur se pose sur le toit du poulailler.

Et leur dit:

"Bonjour mesdames

Puis-je me permettre, je vous prie,

De partager votre petit déjeuner?

Car voyez-vous, je suis moi-même affamé"

(Vous aurez noté j'espère , la politesse

Exquise de ce colombidé.)

Les poules, non moins bien éduquées,

Lui offrirent le couvert en toute amitié.

Et puis ils papotèrent,

Comme seuls les oiseaux savent le faire...

Le pigeon, qui n'avait pas de nom

(Pour la rime, appelons le Léon.)

Leur racontait le monde

Et les poulettes, conquises,

Délaissaient pour une fois,

Blé, maïs et même les limaces

( Qui n'en revenaient pas,

Et s'en réjouissaient...

Mais c'est une autre histoire,

Je la raconterai plus tard.)

Plus elles écoutaient Léon

Plus elles se demandaient:

Mais comment a-t-il fait pour voir ces merveilles?

Nous mettrions six mois, avec nos petites pattes,

Pour voir choses pareilles!

Le pigeon souriait (si tant est qu'un pigeon puisse sourire...)

Puis il leur dit: " mais vous avez des ailes, servez-vous en!"

Les poules sidérées, le regardèrent en riant.

"Tu veux dire que tu voles , avec tes ailes?"

"Et quoi d'autre sinon, répondit le pigeon."

Et nos gallinacées durent avouer

Qu'elles n'y avaient jamais songé...

UNE DEUX TROIS

UNE DEUX TROIS

UNE DEUX TROIS

Battement d'aile, petit saut, grand progrès...

Elles finirent par y arriver.

Elles sortirent de l'enclos qui leur était si cher,

Et se mirent à voler tout autour de la terre...

(enfin, quand j'dis Terre, c'est plus le tour du quartier...)

Et au soir, fatiguées mais heureuses,

Elles regagnèrent leur joli poulailler.

Riches d'une nouvelle expérience

Dont le point de départ

Fut une rencontre nouvelle

Et une idée nouvelle.

Moralité:

Elles avaient des ailes, mais nul ne le savait,

Jusqu'à ce qu'un pigeon, par hasard leur parlât.

D'un mot, d'un souffle, il fit naitre l'idée:

On peut avoir des dons, sans jamais les tenter.