Récemment, quelqu'un m'a dit "Tu n'assumes pas ta féminité" parce que j'ai une tendance naturelle à porter des jeans, T-shirts et baskets, que je ne me maquille pas et que je déteste par-dessus tout les culottes de bain qui révèle les 3/4 de mes fesses au monde. ( longue vie aux shorts de bain, bon sang ! ) C'est bien vrai que jouer la femme fatale, ça me gonffle plus qu'autre chose.

Mais quand même, ça m'a fait réfléchir. Qu'est-ce que ça veut vraiment dire assumer sa féminité ? En bonne linguiste amateur que je suis, j'ai ouvert mes dictionnaires (enfin, comme tout le monde, j'ai cherché sur Google, mais chut, ça fait moins savant.) pour lire la définition exacte de la "féminité".

Larousse

1. Ensemble des caractères anatomiques et physiologiques propres à la femme.
2. Ensemble des traits psychologiques considérés comme féminins.

C'est rigolo ça. Parce que si je parle de mes règles (qui sont pour le coup quand même souvent "physiologiquement propres à la femme" ) bah personne ne me dit "Oh la la, comme tu assumes bien ta féminité, c'est magnifique." Les hommes ont même plutôt tendance à grimacer et vouloir changer de sujet. Quelque chose m'échapperait-il encore ?

Et ce point 2 "traits psychologiques considérés comme féminins"... considérés par qui exactement ? Et il y a une liste officielle quelque part, de ces traits ? Un test en ligne type "découvrez votre pourcentage de féminité en 25 questions" que je pourrais faire ? Voyons si M. Robert peut éclairer ma lanterne.

Robert

Ensemble de caractères stéréotypés correspondant à l'image sociale traditionnelle des femmes.

AH ! C'est bien ce qu'il me semblait, on parle d'une notion totalement subjective issue de normes sociales tout aussi subjectives. Donc quand je "n'assume pas ma féminité", en fait c'est juste que je n'ai par exemple pas envie :

• de m'exploser les pieds dans des chaussures à talons "qui allongent la silhouette"

• de me tortiller pour enfiler des habits "sexy" qui m'empêcheront ensuite de m’assoir, voire de respirer.

• d'éradiquer tous ces poils qui n'ont rien fait de mal à par vouloir exister pacifiquement.

• de me maquiller "pour être fraîche et dispose" alors que je pourrais faire 1000 choses plus intéressantes (à commencer par dormir plus longtemps le matin)

Ce dernier point a été le coup de grâce. Déjà quand j'ai entendu qu'il fallait "souffrir pour être belle", j'ai eu quelques doutes sur mon envie d'être un canon de beauté. Mais alors quand on a ajouté qu'il fallait en plus s'emmerder tous les matins pour y arriver, j'ai très vite laissé ma place à d'autres !

Il faut de tout pour faire un monde et je laisse avec délectation le rôle de femme fatale à qui veut le prendre. À mon avis, ce n'est clairement pas pour rien qu'on dit "être bien dans ses baskets" et non pas "être bien dans ses talons hauts". 

Alors tant pis si je ne dépasse pas 1m60 avec mes chaussures, tant pis si j'ai des cernes et des poils visibles, aujourd'hui, je peux le dire haut et fort : j'assume pleinement de ne pas assumer ma féminité !