Chouettos Porthos
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Chouettos Porthos
S’appeler « les 5 doigts de la main » aurait été trop facile.
Donc ils avaient choisi « les 5 mousquetaires », également connus sous le nom de « La bande à Dumas »
Et gare à ceux qui trouvaient à y redire !
Eux c’était : Marcel, Gaston, Philippe, Victor, Eugène.
Entre les bonnets d’âne, les mises au coin et les mots copiés à la centaine (sinon plus) ils avaient usé tous les maîtres de leur établissement sans jamais faillir.
Le seul bon point qui leur avait été accordé : les match de foot gagnés.
Comment - malgré les imprécations de leurs aînés - s’en étaient-ils sortis ?
Marcel avait été promu chef de rayon dans un magasin d’outillage.
Gaston était devenu prêtre (quelle blague !)
Philippe graveur dans un atelier d’imprimerie avait grâce à ses contacts permis à Eugène d’être embauché pour une chronique dessinée en fin de chaque numéro.
Victor expert-comptable les aidait à remplir leurs feuilles d’impôt.
Ils étaient restés unis et synchrones durant toutes ces années : rencontres avec leurs épouses, amélioration sociale, enfants d’âge proche …
Jusqu’au revirement d’Eugène
Des événements avaient fait basculer leur vie auparavant maintenue sur une constante évolution :
Marcel avait raté sa nomination à la direction,
Gaston avait failli fauté avec Marjolaine,
Philippe avait été grièvement blessé par une presse rotative,
Victor s’était fait à tort virer pour faute professionnelle,
pendant qu’Eugène traînait ses guêtres sur les quais de la capitale
Et chacun d’eux désormais le tenait pour responsable de leurs déboires créant une hostilité qui les avait séparés.
Le jour de l’enterrement d’Eugène, tous miraculeusement prévenus par
Cat - Ben dis-donc elle avait pris un sacré coup d’vieux -
qui avait gardé toute leur affection -
ils s’avouèrent leurs regrets, leur bêtise …
La vie était trop courte pour perdre ainsi son temps.
Photo de couverture et illustration : Chantal Perrin Verdier