

Canicule
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Canicule
Elle a inhalé trop de fumée,
sur ce carré de pelouse,
en bord de périph.
L’air est sec et
les rivières n’ont d’eau claire
que ce qu’elle veut bien leur donner.
Mais on ne pleure pas comme ça,
sur demande.
Faut y mettre du cœur
et du cœur, elle en a peu.
Paraît qu’il faut rationner.
La chaleur est lourde,
le soleil brûlant,
elle s’abreuve du magma des vignes en fusion :
lave rouge et toxique
comme l’amour.
L’amour est toxique.
Elle lape, elle tire, elle tousse,
et puis elle paye,
puisqu’ici tout se vend.
Elle claque la porte
comme on claque une bise
aux bourrasques soudaines.
Elle transpire, elle ruisselle,
elle se couvre d’une rosée matinale tardive.
Un type la regarde, elle sourit.
Il détourne les yeux,
elle retire ce sourire qui la défigure sans raison.
Elle baisse la tête
et claque ses talons.
Elle arrange sa jupe qu’en finit pas de grimper
et sa mèche turquoise
qui ne pense qu’à danser.
Elle reviendra demain,
boire un verre en terrasse
et respirer
ce qu’est devenu le monde.
Extrait de "#Pleurnicheries - Poésies des réseaux"

