

Première pensée. Bébé.
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Première pensée. Bébé.
Première pensée. Bébé. Rien. Je ne devais pas être précoce… rien aucune accroche… je suis une chair molle sans âme, sans fil de connexion. Rien. Cherche ! Quatre ans, j’ai les mains dans la vase ou le sable, mon maillot me colle à la peau, je cherche l’horizon, non, je ne cherche rien, je m’amuse simplement à découvrir la côte bretonne, le lieu où je suis né. Donc me voici sous un ciel bleu, un soleil arrogant, sans gants, je cherche le fond des choses, je m’expose et j’ose m’aventurer loin de mes gardiens ; déjà seul, je pose une main, puis deux, au fond. La marée monte, ma croissance est tardive, je n’ai plus pied, du moins je ne pense pas à les poser, la tasse, aversion définitive pour le sel, l’iode de l’huître, je ne croise pas les doigts, je ne cherche pas mon salut dans un flot de paroles, j’apprends la nage « petit chien » un aller-retour, et le pire ça marche. J’aime l’eau. Pourquoi fouiller dans sa mémoire, juste pour exister, se prouver qu’à quarante ans l’on a des choses à dire, écrire, des mots, de l’émotion, une vie ? Je suis né un cinq août mille neuf cent soixante neuf, année exotique selon moi, n’ayez crainte, je ne me souviens de rien ! Souvent, je me tais. Je regarde. J’écoute. Je doute. Première désillusion, j’aime les mots, or je suis un petit garçon effacé, presque pas de carte mémoire, alors parler de ma vie, trouver les situations sera un exercice difficile. Oui, je me souviens, je veux lire en cours, je lève la main, pas la voix, la classe se moque de moi, ses rires hantent les couloirs de ma pensée. Je ne parlerai plus, ou presque plus devant le monde, je ne serai jamais harangueur de foule, je serai celui qui parle en silence par la lance des mots, des touches, et qui tente de trouver un sens, une raison d’être à ce texte. Ma première maîtresse m’a fermé. Je voulais l’ouvrir, je ne sais plus pour quelles paroles. Je ne me souviens que du rouge, de ce sang qui monte et alimente les joues, je suis un indien. Bien plus tard, au final je trouve que ces peuples se ressemblent en photographie sur un mur, car dans le fond, ils n’ont rien de commun, la Bretagne n’a vraiment pas la même culture, trop d’estime pour les Indiens, et leur philosophie de la mère nourricière notre Terre.
Ma carte mémoire est presque vierge, quelques vagues du passé hurlent derrière le mur muet, dans un presque champ, un terrain justement vague où je me cache. Tradition du jeu, du cache-cache, nous y jouons si souvent qu’il devient difficile de trouver l’endroit où l’on peut voir ses compagnons vous chercher, et ne pas perdre trop vite la partie. Moi, je suis un génie, j’ai trouvé cet endroit magique, le lieu où personne n’ose aller, un grand bidon, plus haut que ma petite personne… je grimpe, la rouille m’accueille dans son antre. Parfois, je lève la tête, ma main touche la rouille le sang ne gicle pas, pas de blessure. Je me marre, les autres me cherchent aux endroits habituels, mais je suis un génie qui souffre, ça pique dans ce grand seau mais je tiendrai ! Les autres galopent, cherchent, et moi pendant ce temps, je jubile, mais que m’arrive-t-il ? Ça grouille là dessous, mes vêtements ne servent à rien, une armée de fourmis rouges me prennent pour un oiseau, et ça brûle… mais je ne lâche pas l’affaire. Je vais gagner, personne ne me trouvera dans ce gros bidon rouillé… mais la douleur arpente mon jeune corps, cela devient intenable, ces sales bêtes vont m’obliger à
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