

"Le sang des innocents" par S.A.Cosby
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"Le sang des innocents" par S.A.Cosby
Le Sud n’a pas changé… Malgré les années, le racisme y est toujours aussi présent. Titus, premier shérif noir élu dans la petite ville de Charon, le constate avec amertume.
Haït par la plupart des blancs pour être devenu shérif, vu comme un traître par ses amis noirs pour la même raison, il tente malgré tout de faire au mieux en se montrant impartial, toujours droit, en ne laissant pas ses émotions et ses rancœurs personnelles guider ses actes.
Après qu’un citoyen noir, en crise de folie, se soit fait abattre par ses adjoints, tout ne fait qu’empirer. Des révélations ressortent, la ville de Charon n’est pas si sûre, certains citoyens hautement respectés se révèlent être des malades ayant commis les plus sombres des crimes…
Titus se met alors à la recherche des coupables, haïs par les uns, méprisés par les autres, et soutenus par une poignée de personnes…
D’emblée, il faut le savoir, ce n’est pas pour l’enquête en elle-même et les révélations qui surgissent que ce livre vaut la peine d’être lu. Non pas qu’elle soit mauvaise, au contraire, mais elle est plutôt convenue et, si la découverte des crimes peuvent choquer et donner envie d’arrêter les criminels, le reste de l’enquête est somme toute assez banal.
Mauvais bouquin alors ? Bien sûr que non.
La découverte de la ville, la tension omniprésente, ses habitants et leurs travers, ce racisme systémique, banalisé, glorifié même, est intéressant, voire important à vivre aux côtés de ce shérif qui subit tout ça, mais ne s’en laisse pas abattre.
L’auteur y a trouvé une bonne façon de donner à réfléchir sur l’absurdité et la cruauté de cette idéologie en nous faisant suivre un mec pour qui on a du respect et de l’empathie et qui la subit de la façon la plus courageuse qu’il soit.
Bien sûr, il n’est pas la seule « victime » et l’enquête révèle des horreurs commises au nom d’un dieu, ou d’une gloire nationale ayant soutenu ces idées absurdes, le tout saupoudré d’une cruauté perverse… Le tout dans un climat où des suprématistes blancs et une communauté enchaînent les conflits que le shérif et ses adjoints doivent limiter du mieux qu’ils peuvent tout en poursuivant leur enquête.
De plus, à travers Titus qui est un ancien chrétien ayant cessé de « croire », à travers les prêtres et autres croyants zélés qui prêchent la bonne parole mais pose des actes ignobles, véhiculent des préjugés raciste, misogyne et j’en passe, l’auteur met en évidence l’hypocrisie de la religion en général ; démontrant au passage que seuls les actes comptes, et non les beaux discours…
Titus est l’un des points forts du roman : personnage attachant, incarnant la complexité à être droit dans un monde où les travers sont la norme, l’esprit torturé par un passé qui le hante et un avenir incertain.
La plume de l’auteur est à l’image de son personnage : franche, directe, mais avec une certaine retenue quand il s’agit de décrire l’horreur.
Un polar engagé à lire, permettant de se plonger dans la vie et les injustices des gens qui subissent la haine stupide des personnes qui le sont tout autant…

