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Chapitres 9 et 10

Chapitres 9 et 10

Veröffentlicht am 20, Feb., 2022 Aktualisiert am 20, Feb., 2022 Kultur
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Chapitres 9 et 10

 

                                                                                          9.

 — Cette année encore, le début de l’été ne rimera pas avec températures douces. Sourit Jacky en embrassant sa mère. Je suis gelé, avoua-t-il, fermant la porte derrière lui.

— Viens t’asseoir près du feu, je vais le relancer. Invita son père ne pouvant cacher sa joie de le voir. Comment va mon garçon ? termina-t-il en le serrant affectueusement.

— Inutile d’user du combustible pour moi. Dit le jeune homme, interrompant le geste de son père. D’ici quelques minutes, je serais réchauffé.

— Ceci devrait accélérer le processus. Sourit Giulia en lui tendant une tasse fumante.

— Serait-ce ma tisane préférée ? Interrogea Jacky dont les yeux pétillaient à l’idée de déguster ce breuvage délicat.

— Tu ne t’en fais donc jamais ? s’inquiéta sa mère. Qu’en est-il de la réserve que je t’avais constituée ? Tu as déjà tout consommé ? Prends-tu bien soin de toi au moins ?

— Maman, je vais bien. Rit le jeune homme en la prenant tendrement par les épaules. Il me reste de cette merveilleuse tisane… qui ne peut porter cet adjectif que lorsque c’est toi qui la prépares ! J’ai tenté toutes les façons possibles, en suivant tes instructions, et je peux t’affirmer que rien ne vaut le breuvage confectionné par tes mains !

                Enserrant la tasse et humant le doux parfum qui s’en dégageait, il s’assit non loin de l’âtre, évitant d’avouer son désir d’y voir des braises rougeoyantes et des flammes ardentes, tant il lui semblait que le froid s’était insinué jusqu’au plus profond de lui. Si lors de leurs conversations électroniques, ses parents n’avaient émis aucune plainte, Jacky ne pouvait ignorer que leur situation pécuniaire devenait de plus en plus difficile. Malgré ses années de savoir-faire, sa mère n’avait pu retrouver un travail stable. Les refus des employeurs potentiels pouvaient se résumer en une phrase : vous avez l’expérience nécessaire pour le poste, malheureusement votre âge nous impose un salaire plus élevé que nous ne pouvons donner. De plus, la raison de votre licenciement ne permet pas une aide à l’embauche. Tout était dit avec ces mots ! Depuis son départ de l’entreprise, Giulia n’avait quasiment pas cessé de travailler. Cependant, il s’agissait de contrats précaires souvent revus au jour le jour, lui infligeant de ne connaître son emploi du temps du lendemain qu’en début de soirée, au travers d’un envoi holographique laconique. Les horaires, les lieux et même la tâche changeaient en permanence, désorganisant radicalement la vie du couple.

Le jeune homme désirait ardemment les aider, mais malgré ses efforts, il ne parvenait pas à économiser le moindre argent. Bien que frissonnant, il refusait que sa visite présente un coût pour ses parents.

— Quelle joie nous avons de te voir ! Es-tu certain que cela ne te portera pas préjudice ? Tu as tant à étudier et préparer…

— Ma chérie, Jacky n’est plus un bébé. Il n’a nul besoin de nous prouver qu’il sait gérer ses occupations.

                Le jeune homme considérait ses parents avec une profonde affection et une grande reconnaissance. Il leur devait ce qu’il était. La complicité qu’ils affichaient ne pouvait masquer les affres du temps et surtout des soucis. Leurs visages fatigués inquiétaient Jacky. Incontestablement, cette vie d’insécurité, d’horaires mouvants, sans oublier les déplacements parfois très longs imposés à Giulia, pesait lourdement sur eux. À de nombreuses occasions, le jeune homme avait rêvé d’être riche pour les soulager. Hélas, la prospérité n’était plus une question de travail ou de chance. Seuls ceux nés dans des familles nanties pouvaient miser sur un avenir aisé. Venaient s’ajouter à cette catégorie l’un ou l’autre quidam qui, suite à des alliances douteuses et sans prendre garde à l’humain, pouvaient s’enorgueillir d’un compte bancaire confortable.

— Tu sembles bien songeur. Murmura Giulia, interrompant les pensées du jeune homme. As-tu un problème ?

— Rassure-toi, Maman. Tout va bien. Ce n’est pas bon pour ta santé de t’inquiéter comme tu le fais.

— Si je ne le fais pour ceux que j’aime, pour qui le ferais-je ? déclara tendrement sa mère en posant affectueusement la main sur son bras.

— Tu n’as aucun souci à te faire pour moi. Assura le jeune homme, répondant à son doux geste en serrant la sienne. Je te garantis que tout se déroule au mieux. J’apprécie ces études qui me conviennent, en témoignent mes résultats ! Même si rien ne vaut l’ambiance de notre maison, je suis bien logé et bénéficie de tout ce dont j’ai besoin grâce à cette bourse.

— Ta visite n’a donc rien de suspect ?

— Ma chérie, Jacky te confirme que tout est parfait pour lui. Pourquoi l’ennuyer avec tes questions ?

— Tu peux être certaine que la seule chose qui m’a fait venir était le désir d’être physiquement présent à vos côtés. Voilà déjà plusieurs semaines que j’en ressens le besoin, mais le nombre de travaux à effectuer était trop important pour que je puisse me libérer. De plus, j’attendais que ma commande soit fin prête pour vous l’amener !

                Il ouvrit son sac et en sortit une plante qu’il déposa, les yeux rieurs, sur la table. Ses parents considéraient alternativement le plan de basilic et leur fils, ne comprenant pas ce qu’ils voyaient.

— Où et comment as-tu pu te procurer cette herbacée ? s’inquiéta son père.

— Elle a disparu depuis tant d’années ! S’émerveilla sa mère.

— Ma réponse va rassurer l’un et décevoir l’autre, s’excusa Jacky. Il s’agit bien d’un plan de basilic, mais il est entièrement artificiel ! Les effets prédits par le jeune homme s’affichèrent sur les visages de ses parents. Je suis désolée maman, je sais combien tu désires pouvoir obtenir un peu de cette plante pour tes cuissons, mais les seules à être encore cultivées légalement sont vraiment hors de prix…

— Alors qu’est-ce que c’est ? l’interrompit son père, curieux. Je te connais, tu ne dépenserais pas de l’argent pour une simple décoration !

— Basil, quelle est la température de la pièce ? interrogea le jeune homme, le regard malicieux.

                Comme s’il reprenait vie, le végétal sembla se redresser. Après un court instant, il affirma :

— L’ambiance intérieure s’élève à 19°. Mais si vous vous approchez de l’âtre, un degré sera gagné. Je ne puis donc que vous conseiller…

— Merci, Basil, j’ai l’information nécessaire. Puis, s’adressant à ses parents, il expliqua : j’ai pensé que Basil pourrait vous être bien utile, puisque Vésa m’a accompagné. N’ayant pas beaucoup de moyens, je n’ai pu commander un androïde plus grand. Vu ton amour pour les plantes, j’ai imaginé ce petit subterfuge. Certes, il est moins performant parce que ses hologrammes ne peuvent être aussi élargis que ceux de mon robot, mais ses circuits restent très valables.

— Tu veux dire que je pourrais recevoir mes informations de travail via ce… cette… grâce à…

— Basil… il m’a semblé que ce nom lui convenait. Mais si vous désirez le modifier, je demanderais comment faire, rit le jeune homme devant le visage étonné et ravi de sa mère. Et oui, toi comme papa pourrez recueillir les notifications holographiques, en envoyer, consulter des documents, suivre les journaux… Je pense également que nos conversations seront plus confortables avec ce robot qu’avec vos terminaux qui ne projettent qu’une petite image. N’est-ce pas un bon plan ?

— Il est parfait ! Merci mon fils. Ton souci d’autrui ne cessera jamais de me réjouir, murmura son père les yeux embués par l’émotion.

— La lumière vient encore de perdre quelques degrés d’intensité, intervint Basil. Si vous désirez prendre soin de votre vue, il serait utile d’allumer une lampe !

— Papa, sans vouloir te contredire, tu constateras vite que Basil est loin d’être parfait ! Il a été entièrement construit par un androïde qui manque manifestement de connaissances en relations sociales. Et je découvre qu’il lui a inculqué ses carences.

— Quelle importance ! clama Giulia. Par ses remarques inopinées, il comblera un peu le vide de ton absence. Quelle merveilleuse idée tu as eue !

                Le robot mesurait tout au plus quarante centimètres de haut et ressemblait à s’y méprendre à un plan de basilic. Le pot dans lequel il était fiché renfermait la batterie, les circuits et autres puces constituant son système d’exploitation mobile. Les feuilles vert sombre n’étaient qu’une décoration, au même titre que l’était la tête tout en rondeur de Vésa. Jacky avait été surpris de l’habilité de Lunar qui avait pu configurer un champ holographique relativement large par rapport à sa base de projection.

                Tandis que chacun s’amusait à poser des questions à l’androïde qui trônait au beau milieu de la table, Giulia fit réchauffer un frugal dîner dont le fumet ravit les narines du jeune homme. Le repas se déroula dans une ambiance joyeuse autant par le plaisir de la proximité retrouvée l’espace d’une journée que par les propos parfois hors de contexte de Basil. Après avoir lavé et rangé la vaisselle, tous prirent leur chaise pour s’installer non loin du feu que le père de Jacky avait modérément activé.

— En réfléchissant à nos conversations, il m’a semblé que le nombre de tes amies surpassait celui de tes amis… Se moqua gentiment celui-ci, se frottant les mains au-dessus des flammes délicates.

— Non. Enfin… ce n’est pas vraiment faux. Dit Jacky en rosissant légèrement. S’il est vrai que j’ai plusieurs copains sur le campus, à titre d’affinité seul le côté féminin l’emporte avec deux camarades : Hanna et Mel. Hanna suit le même cursus que moi. Elle est franche et honnête, ce qui n’est pas le cas de nombre de nos condisciples. De plus, nous sommes les uniques enfants d’ouvriers comme on nous le rappelle régulièrement. Cela nous rapproche.

— Et moi qui imaginais que ce genre de mesquinerie n’existait que chez les gamins, soupira sa mère, attirant un regard affectueux et entendu des deux amours de sa vie.

— Cela arrive à tout âge et à tous niveaux ! Mel en sait quelque chose.

— Mel…, réfléchit son père, est ta voisine de palier. C’est bien cela ? Également étudiante en médecine ?

— Oui, elle occupe l’appartement situé en face du mien et non, elle se trouve en deuxième année d’ingénierie civile. Et si tu veux tout connaître, elle est bien plus intelligente que moi ! Alors qu’elle est ma cadette d’un an, elle affiche une année universitaire d’avance. Parfois, pour la taquiner, je l’appelle le génie !

— Et ton ami Max, êtes-vous toujours en contact ? questionna Giulia qui, toute à ses pensées, n’avait pas écouté toute l’explication de son fils quant à Mélanie.

                À l’évocation de Max, le regard du jeune homme s’assombrit quelque peu. Il éprouvait encore de la tristesse quant à la fin de leur relation. Le mal être qu’il en avait connu, tant par la blessure ressentie que par le sentiment de culpabilité d’avoir abandonné celui qu’il avait tenté d’aider pendant toutes ces années, pesait autant qu’au premier jour.

— J’ai rompu tout contact avec Max, il y a de cela quelques mois. Il ne m’a pas vraiment laissé le choix.

                Devant les regards étonnés et incrédules de ses parents, il leur narra les circonstances de leur dernière discussion dans la navette du MMSC.

— Quelle triste nouvelle ! murmura son père. Je savais votre amitié fragile, mais j’avais espéré qu’elle se solidifierait avec le temps et la maturité croissante de ce garçon. C’est tout le contraire qui s’est passé… Ainsi Max a intégré cette entreprise. Ce que tu nous racontes me confirme que c’est bien lui que j’ai vu lors du reportage réalisé par la journaliste Soriana Vostrana de TNC. J’ai cru m’être trompé, car il figurait dans le groupe des ingénieurs.

— C’était bien lui. Alors que je me rendais à un cours sur les autopsies, j’ai été interpellé par la projection de cette émission sur un des écrans géants implantés non loin de mon trajet. Ma stupéfaction de constater que Maxime se trouvait dans les employés mis en exergue a failli me faire arriver en retard ! Sans un appel de Hanna et son aide à ma venue, je n’aurais pu pénétrer dans la salle et… me distinguer, bien involontairement, aux yeux du professeur.

— Tu t’étais bien gardé de nous raconter ton entrée sur le fil ! rit son père afin d’alléger quelque peu l’atmosphère pesante qui s’était installée. Mais je peux la comprendre. Pour nous qui connaissons Max, il est peu probable qu’il ait acquis aussi rapidement la compétence requise pour de telles prouesses techniques. Si mes souvenirs sont bons, il s’agissait tout de même d’un avion propulsé grâce à un moteur à vent ionique.

— C’est exact. Et avec l’innovation de fonctionner sans xénon !

— Oui, effectivement. Se remémora Giulia. Il est vrai que cette nouveauté est incroyable. Mais ce qui m’a particulièrement interpellée c’est le fait que cette entreprise puisse former elle-même son personnel qui obtiendrait un titre universitaire sans pour autant passer les examens dans le cadre de la faculté ?

— Il semble que le MEC ait donné son aval. À tout le moins, si l’on en croit les déclarations faites par Jocelyn Craspien lors de cette présentation… qui viennent corroborer ce que Max m’avait dit.

— Comment ton ami… ou ancien ami, rectifia son père au regard du jeune homme, a-t-il pu intégrer cette société ? Il me semble que rien ne permettait de le distinguer, voire de le préférer à un autre.

— Max m’a expliqué, lorsqu’il est rentré de ses dernières vacances à Longoeil, avoir rencontré Alex, la fille du PDG de l’entreprise, tandis qu’il participait à un safari préhistorique virtuel. Selon ses dires, après avoir fait connaissance, il apparaît qu’ils sont devenus inséparables. Durant d’une balade, la jeune fille lui aurait ainsi confié que la société était en recherche d’un ingénieur et qu’il conviendrait parfaitement pour le poste.

— Cela s’est avéré correct, remarqua Giulia. Ne l’avons-nous pas vu dans ce reportage ? La journaliste avait évoqué son souhait de produire une émission dans laquelle monsieur Craspien expliquerait son système de formation. A-t-elle déjà eu lieu ?

— Je l’ignore, reconnut Jacky tandis que son père, d’un signe de tête négatif, indiquait qu’il n’en avait pas connaissance.

                Les regards se portèrent sur Basil qui fut sollicité afin de les éclairer. Les recherches prirent un certain temps. Non que l’androïde manque de performance, mais vu le nombre important d’articles, de reportages et de documents concernant Jocelyn Craspien. Aucun des trois n’aurait pu imaginer que la liste en soit si longue. Si plusieurs journalistes évoquaient cette nouvelle forme d’apprentissage, finalement, rien de constructif ni d’exhaustif ne put être découvert.

— Je vous avouerais que ce PDG ne me semble pas correct, déclara Jacky en s’adossant de nouveau contre sa chaise. Tout en faisant mine de transparence, il voyage en permanence dans une nébuleuse qui me paraît impénétrable.

— Ne crois-tu pas que sa façon d’agir vise en premier lieu la protection de son entreprise ? interrogea son père. J’imagine que cette usine est un peu comme son bébé. Il doit en être jaloux.

— Hum, douta le jeune homme. Je suis loin d’en être persuadé.

— Il n’est pas dans tes habitudes de cataloguer quelqu’un sans avoir plus d’informations, s’étonna sa mère. Tu ne le connais pour ainsi dire pas…

— Il est vrai que je n’ai eu qu’un seul contact avec monsieur Craspien. Et cela m’a suffi ! Je garde de notre poignée de main un certain malaise. Mes soupçons proviennent d’un court échange que nous avons eu avec Max, il y a un peu plus de deux semaines. Deux paires d’yeux étonnés et interrogateurs se posèrent sur lui. Cette fois, notre rencontre a été fortuite, en tout cas, je me plais à la considérer comme telle. Cela s’est déroulé à l’entrée du parc séparant mon appartement du campus universitaire. Alors que je m’apprêtais à le traverser pour regagner mon logement, au détour de l’ultime rue, nous nous sommes trouvés nez à nez.

— S’agissait-il vraiment d’un hasard ? Réfléchit son père.

— Au vu des quelques phrases que nous avons échangées, je dirais que c’est l’hypothèse la plus probable. Mais il faut aussi compter avec l’imprévisibilité de son caractère.

— J’imagine que les drames qu’il a vécus sont à l’origine de ce caractère instable et pour le moins difficile, soupira sa mère. Même si, j’en conviens, cela ne permet pas de tout accepter.

— Effectivement, réfléchit Jacky.

                Tout en narrant son entretien avec Maxime, le jeune homme rejouait la scène en ressentant de nouveau le même malaise que lors de cet échange. Jacky se souvenait qu’il faisait brumeux et sombre tandis qu’il revenait de la bibliothèque où il s’était attardé plus qu’il ne pensait. Les fichiers holographiques qu’il affectionnait tout particulièrement présentaient un tel volume que la puissance de réception de Vésa et sa capacité de stockage s’avéraient insuffisantes. Après plusieurs heures de recherches et de prises de notes, il avait entamé le chemin de retour, surpris de l’heure tardive. Satisfait de son travail, il s’amusait à accélérer puis ralentir l’allure afin de provoquer l’éclairage des lampadaires. Au moment où celui présent au coin de la rue venait de s’allumer, il avait vu surgir une ombre sortant probablement de l’entrée de l’immeuble. Il n’y aurait pas prêté attention si l’individu ne s’était planté devant lui en disant :

— Bonsoir, Jacky, tu sembles bien guilleret ! C’est un plaisir que t’observer aussi rayonnant.

                L’interpellation autant que la voix avait stoppé l’étudiant en médecine.

— Bonsoir Max, remercie les Lucotemp, c’est leur éclairage qui me donne cet effet lumineux. Puis il fit mine de continuer son chemin.

— Tu m’en veux donc encore autant ?

— Je n’ai jamais éprouvé aucun ressentiment à ton égard, simplement de la tristesse pour notre relation amicale que tu as sacrifiée au profit d’une illusion qui risque de te détruire un jour ou l’autre.

— As-tu pensé un seul instant à la blessure que tu m’as infligée ? Tu me considères toujours comme un adolescent en mal de repères, refusant de reconnaître que j’ai mûri et que je suis capable de prendre ma vie en charge.

— Désolé, Max, nous en avons déjà parlé. Tu es au fait que ce que tu affirmes est faux. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, il se fait tard et j’aimerais terminer quelques synthèses ce soir encore.

— Attends… Tu ne désires pas obtenir des informations sur le déroulement de mon année universitaire ? Nous pourrions profiter de cette rencontre fortuite. Tu dois bien connaître un bar non loin d’ici ?

— Tu sais pertinemment que je ne fréquente pas ces lieux, s’énerva quelque peu le jeune homme. Pour ton cursus, j’imagine qu’il se passe au mieux puisque tu apparais déjà sur certains reportages présentant les innovations de l’entreprise Craspien. Je suis donc au courant de tout ce qu’il y a à savoir.

— Toujours aussi tête de mule, répondit Max en lui prenant le bras pour stopper son départ. J’ai appris que tes examens de milieu de session s’étaient bien déroulés. Félicitations.

— Qui t’en a informé ?

— Monsieur Craspien lui-même ; sourit son employé, heureux de l’avoir déstabilisé. Ignorant que tu avais mis un terme à notre amitié, lorsqu’il est rentré d’une réunion avec le recteur de l’université, il m’en a averti. Quel mal y a-t-il ?

— Aucun, si ce n’est que je n’apprécie pas que ton patron s’intéresse à moi. Quels autres éléments de ma vie t’a-t-il révélés ?

— Rassure-toi, il ne s’agissait que de ta réussite toujours aussi brillante, d’ailleurs. Mon patron, comme tu dis, possède de nombreuses qualités. Tu devrais t’y penser.

— Je ne vois pas les motifs qui pourraient m’inciter sur cette voie.

— Monsieur Craspien a l’habitude de nous rappeler que ses employés et ouvriers sont des références dans leur matière, continua Max imperturbable. Cependant, il désire plus. Son objectif est de faire de chacun de nous un génie dans son domaine. C’est la raison pour laquelle il nous pousse à exploiter notre potentiel jusqu’à ses limites ultimes. Tu n’imagines pas la considération qu’il me porte, comme à chacun de nous. Grâce à lui, je peux apprendre efficacement mon métier tout en m’épanouissant pleinement au sein de l’équipe dynamique qu’il a formée. Tous nous n’avons plus qu’une envie, en guise de remerciement : nous surpasser !

                À l’écoute de ce discours, Jacky resta muet l’espace d’un instant, st

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