

CHAPITRE 1
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CHAPITRE 1
Tout le monde meurt.
Lentement, rapidement, en douceur ou avec violence, peu importe. Tout le monde meurt.
C'est une vérité brutale à laquelle personne ne veut penser, et encore moins quand on a même pas trente ans.
Pour moi, ça a été plutôt rapide, violent et … surprenant !
Imaginez : On est le douze juin, il fait chaud et je sors du petit bar sympa où je fêtais l'enterrement de vie de jeune fille d’une de mes meilleures amies.
La soirée a commencé à 19h par une tournée générale de rhum gingembre/citron. Je vous laisse le soin d’imaginer notre état sept heures plus tard !
Il est deux heures du matin, je suis à pied, et mon appartement n’est qu’à trente voire trente-cinq minutes. Ce n’est pas le bout du monde et je ne traverse que deux grandes avenues parisiennes, la rue de Rivoli et le boulevard Montmartre.
Facile ! Surtout qu’on est samedi et qu’il fait bon. Il y a du monde dans les rues à cette heure, car les boîtes de nuit font le plein, il y a donc peu de chance de me faire agresser, même si je titube un peu.
J’aime Paris la nuit, ses monuments éclairés, son ambiance feutrée, tellement différente de celle en journée. Peu de voitures, pas de touristes qui s'agglutinent, de parisiens ronchons et pressés, et surtout : pas de vélos !
Bon d’accord, les odeurs de pisses et les rats format éléphant peuvent refroidir la beauté de la scène mais je préfère m’attacher aux bons côtés.
C’est donc dans ce moment paisible et agréable que j’ai trouvé le moyen de me faire percuter par un poids lourd !
Je suis pourtant persuadée de bien avoir regardé des deux côtés de la route avant d’avoir pris le passage piéton, mais il semblerait que l’alcool que j’ai bu ait réussi à occulter un camion de quatre tonnes !
Je n’ai aucun souvenir de la collision. Juste des phares, d’un bruit strident, qui devait être le klaxon, et après ça, plus rien !
Je pensais que la mort par choc traumatique violent serait plus douloureuse, ou que je ressentirais au moins une petite piqûre, mais même pas ! Pas de grande lumière blanche ou le défilement des images de ma vie. Rien ! Donc il semblerait que notre cerveau fasse bien les choses en coupant notre système nerveux.
J’en suis presque déçu !
***
C’est quand mon cerveau comprend que je peux quand même ouvrir les yeux et bouger mon corps, que je me dis qu’un truc cloche.
Je suis morte, bêtement, mais morte quand même. Pourtant je peux sentir mon corps et continuer à penser !
Je ne suis pas croyante. La vie après la mort est, pour moi, une absurdité.
Imaginez donc ma surprise lorsque j'ouvre les yeux !
Je suis morte (oui, je sais, je me répète, mais il faut que ça rentre !), donc plus rien n'est censé fonctionner. Je devrais être éradiquer, corps et conscience !
Pourtant, en ouvrant les yeux, je me retrouve me dans une gigantesque salle grise, dans des vêtements gris qui, j’en suis sûr, ne vont absolument pas avec mon teint de rousse.
Je suis dans une file d’attente. En me penchant un peu je réussi juste à m’apercevoir que je ne voit ni le début ni la fin de la file.
Les autres sont aussi habillés en gris. Un costume pour les hommes et une jupe mi-longue avec chemisier pour les femmes.
Misère, même dans la mort les clichés ont la vie dure.
La file avance, et c’est à ce moment là que je remarque un détail dérangeant : il n’y a aucun bruit. Pas de paroles ou de murmures, de froissement de vêtements, ou encore, le plus terrifiant, pas de bruit de respiration.
Moi qui essayait, jusque-là, de rationaliser, je commence à paniquer !
Je sors du rang pour essayer d’apercevoir quelque chose, comme un bâtiment. Rien, nulle part ! Que du gris, à perte de vue.
Je vais pour appeler à l’aide, quand quelqu’un me dit “Bonjour.”
Si j’avais pu mourir une deuxième fois, ce serait fait ! Je me retourne pour regarder qui a parlé, et je tombe sur un homme, grand, près d’un mètre quatre-vingt, avec des cheveux argentés et de magnifiques yeux argents.
Il me met mal à l’aise. Je ne sais pas pourquoi mais son sourire, sa posture, tout sonne faux chez lui. La seule chose de vrai qu’il dégage, c’est de l’agacement.
Toutefois, ma mère m’a bien élevée, donc je lui réponds :
— Bonjour. Où sommes-nous ?
— Nous sommes dans l’Entre-Deux, me répondit-il, l’espace qui se situe entre le Bien et le Mal.
— Ok… euh pourquoi je suis là ? je lui demande, abasourdi par sa réponse.
— Vous êtes morte, me dit-il brutalement, comme si j’étais complètement stupide de poser une telle question.
— Oui, merci. Ca, j’avais compris. Ce que je veux savoir c'est ce que je fais ici dans cet endroit ! Je ne crois même pas en la vie après la mort !
— La Mort ce fiche de vos croyances, m'assène-t-il froidement. Vous êtes morte, donc votre âme vient ici pour être jugée. Soit vous allez dans la partie Bien, ce que vous appelez vulgairement le Paradis, soit vous allez dans la partie Mal, c’est-à-dire votre Enfer. Troisième option, la plus courante, vous êtes d’une insignifiance totale et vous retournez sur Terre.
Les idées se bousculent dans ma tête. Paradis. Enfer. Je n’ai jamais cru à tout ça !
Mon cerveau a beau le savoir, je ne peux pas nier que la vie après la mort est finalement un fait, et non pas une folle croyance.
— Pourquoi je suis réveillée ? Je veux dire, regardez les, fais-je en montrant la file d’humains qui avancent comme des automates. Je devrais être comme eux, non ?
— Oui, me dit-il d'un air passablement ennuyé, … c’est d’ailleurs pour ça que je suis là. Pour vous amener dans un endroit qui vous conviendra mieux. Maintenant, taisez-vous.
Je n’ai pas le temps de faire un geste qu’il m’attrape par les bras, et nous nous retrouvons derrière une autre file, beaucoup plus courte.
J'ai la nausée. Je ne sais pas ce qu'il a utilisé pour nous amener ici, mais ça ne plait pas à mon estomac.
Dans cette file, les gens chuchotent, se tournent les uns vers les autres et, comble du bonheur, ils respirent !
Et tout ce petit monde me regarde. Trois hommes, deux femmes. Avec moi, la parité est parfaite. Comme quoi, même si la mort semble avoir des goûts vestimentaires arriérés, il y a quand même un semblant de parité.
Les trois hommes se ressemblent beaucoup : mâchoire carrée, front haut, sourire facile, regard bienveillant. L’archétype du beau mec, gentil et serviable.
Par contre les deux femmes sont à l'opposé l’une de l’autre, aussi bien physiquement que dans leur attitude.
La blonde me jette à peine un coup d'œil avant de se retourner pour aguicher quelqu’un que je ne vois pas.
La brune quant à elle, me sourit timidement, et je lui rends son sourire. Être morte n’empêche pas d’être un minimum sociable.
— Bien, lança l’homme gris, ils semblent être les seuls à s’être réveillés. Dépêche toi de les expédier !
Sur cette phrase peu engageante, il disparaît.
Mon cerveau essaie encore de comprendre où il est passé quand les cinq personnes se remettent en ligne. Encore perturbée, je me mets derrière eux et au moment où je vais pour demander à la femme brune, devant moi, ce qu’elle sait, j’entend un bruit étouffé, teinté de douleur, à l’avant de la file.
Je me penche sur le côté et je découvre une scène qui me donne des sueurs froides.
Un autre homme, lui aussi gris, est assis à un petit bureau métallique, comme ceux qu’on voit dans les laboratoires. Ce bureau est encombré de dossiers, de fioles mais aussi et surtout, d’aiguilles !
Je déteste les aiguilles !! Moins que les poulpes mais … je déteste les aiguilles ! L’idée même qu’une tige de métal creux transperce ma peau et s’enfonce dans ma chair me donne la nausée …
Le premier homme se tient le poignet, comme si on lui avait fait une prise de sang à cet endroit.
L’homme gris verse le sang dans une des fioles placées sur un feu et quelques secondes plus tard, une fumée blanche s’en échappe.
— Félicitation, annonça le pseudo médecin, vous partez pour Eden. Suivant !
Beau Mec n°1 ouvre la bouche pour dire quelque chose quand POUF ! il disparaît.
Le malaise est palpable.
La blonde s’approche avec réticence du bureau et tend son bras pour se soumettre à cette prise de sang surprise.
Au lieu d’une fumée blanche, c’est une fumée noire qui sort.
— Shéol ! Bon courage, dit le piqueur, avec un petit sourire narquois.
Là encore, elle disparaît.
Le deuxième et le troisième homme passent l’un après l’autre et ont droit à un “Eden” sonore avant de disparaître à leur tour.
Vient le tour de la brune au sourire timide, mais quand elle s’approche du bureau il se passe quelque chose de bizarre. La lumière se fait plus sombre, le gris fumé devenant anthracite.
L’homme derrière le bureau fronce les sourcils :
— Et bien … il ne faut pas se fier aux apparences, n’est ce pas, Mlle Hanon ? Tendez votre bras, que vous soyez jugée.
Elle résiste mais le bureaucrate est plus rapide et lui attrape le bras, enfonce l’aiguille au niveau des veines du poignet, pompe le sang et la relâche.
La brune semble furieuse mais pourtant elle ne dit pas un mot, ni même un son. Je vais pour le faire à sa place, dans l’intention de le traiter de cinglé et de barbare, quand je m’aperçois que je ne peux pas parler non plus.
La panique revient en force mais avant d’avoir eu le temps de me paralyser, une fumée rouge sang s’échappe de la fiole.
L’homme se met à glousser :
— Ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu quelqu’un de votre trempe ! J’espère que vous survivrez, dit-il avec un grand sourire et un clin d'œil, ça apportera du sang neuf.
La fumée est de plus en plus grosse et s’enroule autour de la brune. Elle l’enrobe totalement et la fait disparaître.
— Ah ! La dernière, enfin ! Mlle Hestia Bellabre, venez ici qu’on en finisse !
Le gris reprend sa couleur initiale mais ma panique est toujours là, tapis au creux de mon estomac.
Ne voulant pas subir la même chose que ma prédécesseur, je m’approche du bureau et tends mon poignet.
Malgré sa violence envers la brune, il prend mon poignet avec délicatesse et avance l’aiguille.
Ne voulant pas paniquer encore plus, je regarde autour de moi, mais c’est derrière le bureaucrate que mon regard est attiré.
Il, c’est un mâle à n’en pas douter, est grand, près d’un mètre quatre vingt dix, de long cheveux blond comme le soleil tombant en cascades jusqu’aux chevilles, des yeux d’un bleu printanier, absolument sublimes, le tout réhaussé d'une peau laiteuse.
Enfin, leu peu qu'on en voit. Car toute cette perfection est gâchée par l’état dans lequel il se trouve. Il est maigre au point que ses os saillent exagérément de son corps nu. Sa peau porte des traces de brûlures, de coupures et de coups. La crasse le recouvre entièrement. Une impression de désespoir et de solitude absolue se dégage de lui, au point de me mettre les larmes aux yeux.
L’instant tragique se brise quand l’homme gris, que j’avais totalement oublié, me dit sèchement :
— Voilà, c’est bon ! pas la peine de pleurer ! Voyons voir où vous allez …
je relève la tête dans l'espoir de revoir la victime mais il n’est plus là, comme s’il avait juste été une vision destinée à détourner mon attention.
Je baisse la tête à temps pour voir le pseudo laborantin verser mon sang dans la dernière fiole. Des bulles apparaissent à la surface, et une épaisse fumée blanche s’échappe du tube en verre
— Mazette … Une telle quantité de fumée … ça n’est pas arrivé depuis des années, dit-il, hautement surpris. Vous êtes une sainte ??
Sans attendre de réponse il ajoute :
— En tous cas, mes félicitations, et bienvenue à Eden !
Au moment où il prononce ces mots, je disparait.
***
Sans comprendre comment, je me retrouve assise à côté des trois hommes qui étaient avec moi quelques minutes auparavant.
Nous sommes assis dans une espèce d'antichambre, ressemblant beaucoup à l’une de celle que l’on peut trouver dans un cabinet médical imaginaire, tout droit sortit d’un vaisseau spatiale : blanc, froid, une lumière cure, quatre chaises, un petit bureau et un fauteuil.
Pas très encourageant tout ça ….
Je me tourne vers l’homme à ma droite et lui demande :
-A votre avis, c’est quoi ce bordel ?
-Aucune idée ! Je ne comprends pas, mon dernier souvenir c’est d’avoir poussée cette fillette hors de la trajectoire de la voiture, me dit-il les yeux écarquillés et le teint blême.
-Idem pour moi, m'explique celui qui est à ma gauche. Je me souviens juste d’avoir poussé mon frère pour éviter l’armoire et puis après je me retrouve devant l’autre cinglé avec son aiguille !
Le troisième homme me regarde en hochant la tête, me signifiant par là que pour lui aussi c’est une incompréhension totale.
Je vais pour continuer à leur poser des questions lorsqu’une ouverture apparaît dans le mur en face de nous, derrière le fauteuil.
Une femme passe le pas de la porte, et qu’elle femme ! Grande, blonde vénitienne, des yeux verts dignes de ceux d’un chat et habillée d’un tailleur pantalon blanc qui lui va à la perfection.
Ça y est, je suis complexée …
Il faut avouer qu'avec mon mètre soixante et mes soixante-quinze kilos, je suis loin de tenir la distance.
Non pas que je n'aime pas mes formes ! J'ai la silhouette d'une pin-up des années 50, avouez qu'il y a pire.
— Madame et messieurs, ravie de vous rencontrer, dit la superbe femme. Je sais que vous avez beaucoup de questions, alors laissez moi parler et veillez à ne pas m’interrompre !
D’accord … Sa voix glaciale et son tempérament hautain viennent de faire chuter la température. Bienvenue au Groenland !
A partir de là tout s'enchaîne.
Madame glaçon nous dit s'appeler Héliel, et qu’elle est là pour nous apprendre globalement les règles de notre nouvelle vie chez les …
— Attendez, vous avez dit quoi ?! Les Anges ?? vous rigolez ?? c’est pas possible … CA N’EXISTE PAS !!!!
Mon ton est un poil paniqué ! En même, il y a de quoi : non contente d'être morte bêtement, je me retrouve devant une femme qui m'annonce un truc encore plus gros.
— Veuillez ne pas m'interrompre ! Votre scepticisme n'a plus lieu d'être. Acceptez les faits tel qu'ils sont, ce sera beaucoup plus facile pour vous par la suite.
Je disais donc que vous étiez ici en tant qu'apprenti Ange. Vous avez devant vous des brochures que vous devrez lire très attentivement avant la rentrée.
Vous y trouverez les grandes dates et faits de notre Histoire, mais aussi un ou deux formulaires à remplir.
Mais ce qui est, pour vous anciens humains, le plus important à intégrer ce sont vos droits et vos devoirs. En substance, peandant les trois prochaines années de votre apprentissage vous vous devez d'être irréprochable, nous assène-t-elle en rétrécissant ses yeux de manière menacante.
Pas de bagares, pas de beuveries, de violances ou actes destructeurs quel qu'il soit
J'essaie de me concentrer, me disant que ce n’est que mon cerveau qui mouline.
-Donc, vous êtes ici en tant qu'apprenti Ange. (Donc non, mon cerveau n’a pas eu de bug) Vous avez devant vous des brochures que vous devrez lire attentivement. Vous y trouverez les grandes dates et faits de notre histoire, ainsi qu’une série de formulaires.
Mais ce qui est le plus important à intégrer ce sont vos droits et devoirs. En substance, pendant les trois prochaines années de votre apprentissage vous vous devez d’être irréprochable, nous assène-t-elle en rétrécissant des yeux de manière menaçante.
Pas de bagarres, reprend-elle, pas de beuveries, de violences ou actes destructeurs en tout genre. Laissez cela au démons, dit-elle avec condescendance accompagné d'un petit mouvement main.
Des Anges et des Démons… Mon esprit avait encore du mal à se remettre de la découverte d’une vie après la mort. Maintenant il doit aussi intégrer que des créatures mythiques sont une réalité.
C’est trop ! Je craque ! Mais je sais que si je commence à pleurer, je ne vais pas m’arrêter, et j’ai comme l’impression que cette Héliel n’est pas du genre à être compatissante.
-Vous vous devez d’incarner l’idéal angélique, continue-t-elle. Pour cela, en plus de votre comportement, votre tenue devra répondre à des critères strictes. Pour éviter tout épisode malvenu, les appartements qui vous sont alloués ici, à l’Académie, possèdent tous la même garde robe. En aucun cas vous ne devrez les abîmer !
Les vêtements pastels sont tolérés, et les accessoirs de couleurs sont autorisés mais nous vous conseillons vivement de ne pas porter de noir ou de rouge, qui sont les couleurs de prédilection des Démons, dit-elle en fronssant son nez de dégout.
C’est à ce moment que la chieuse en moi s'est réveillée. Déjà qu’on m'obligeait à croire en la vie après la mort et en des créatures fantasmagoriques, voilà maintenant qu’on veut régir mon comportement ET ma façon de m’habiller.
HORS DE QUESTION !!
Ma vie d’avant (humaine, si vous préférez) m’a appris très tôt à me protéger envers et contre tout. Ma liberté s’est acquise de peine et de misère et ce n’était certainement pas ma mort qui allait me la prendre.
J’ai donc enfermé ma tristesse et ma peur, et je me suis concentrée sur l’instant présent.
Héliel enchaîne sur des faits plus factuels comme pourquoi nous avons atterri ici au lieu de retourner sur Terre, comme la majorité des humains.
Il semblerait que pour passer d’humain à apprenti Ange il faut que notre mort soit héroïque et sans arrière pensée.
Je repensais à la discussion que j’avais eu avec mes compagnons. Au moins deux d’entre eux sont morts en sauvant quelqu’un d’une mort quasi certaine, et je suis sûr que le troisième est dans le même cas.
Mais moi … moi je suis morte écrasée en rentrant d’une soirée trop arrosée, donc pas vraiment à classer dans la case héroïque.
Alors qu’est ce que je fais là ??
Ça n'a aucun sens !
Je me reconcentre sur Heliel, qui continue à nous débiter son discours sur la soi-disant chance que nous avons d’être ici, parmi les premiers enfants de Dieu.
Elle enchaîne en nous en apprenant un peu plus sur le lieu où nous nous trouvons.
Le bâtiment où nous sommes se nomme l’Académie. De ce que je peux comprendre il s’agit d’un croisement entre une université et un centre de formation. Nous allons devoir y rester trois ans, à la fin desquels nous devrons choisir un métier en fonction de notre caste.
Elle n’entre pas en détail dans le système de caste, mais nous recommande de lire des articles “trouvable un peu partout” s’y rapportant, une fois que nous serons installés.
Elle continue sur sa lancée et nous apprend que l’Académie se trouve entre deux dimensions, elles-mêmes parallèles à la Terre. Ces deux dimensions portent les noms d’Eden et de Shéol.
Là encore Heliel nous renvoie aux articles pour plus de compléments.
La vie après la mort, des Anges et des Démons, des dimensions parallèles … ma tête va exploser !!
-Bien ! Nous en avons fini avec les grandes lignes, conclut Heliel. Je vais vous demander de me suivre afin de vous amener dans vos appartements respectifs, où vous devrez rester jusqu’à ce qu’un Conseiller vienne vous voir, dans quelques heures. Vous mettrez ce temps à profit en lisant les brochures devant vous. Allons-y !
Tout aussi brutalement elle se retourne, ouvre la porte et nous fait signe de la suivre.
Les trois hommes semblent enthousiastes, comme si tout semblait normal ! Mais rien n’est normal … Ne voulant pas exposer mes doutes, mes peurs et mes angoisses devant un être qui me semblait dépourvu de sensibilité, je me lève aussi et je suis le groupe, comme un gentil mouton.
En passant la porte nous arrivons dans un couloir baigné de lumière. Enfin, la lumière du jour, comme un semblant de normalité dans une journée défiant la logique.
Tout en suivant Heliel je regarde par la fenêtre et le paysage me coupe le souffle.
Le bâtiment dans lequel on se trouve doit faire une quinzaine d'étages, et on doit se trouver dans une espèce de tour centrale où, de part et d’autre, se trouvent des bâtiments plus bas. L’architecture est clairement inspirée de l’ultra-contemporain, voire carrément futuriste ! En verre et en acier, les bâtiments se situent dans un parc clos. Quoique “parc” ne soit pas vraiment adapté ! L’espace vert est gigantesque, j’arrive même à y apercevoir ce qui ressemble à un stade olympique, des serres et un ensemble de bâtiments où se trouve un semblant d’écurie.
Je suis subjuguée. Mais ce n’est pas au goût de notre guide glacial.
-Vous pourrez vous épancher tout votre soul plus tard ! Dépêchez-vous, je n’ai pas que ça à faire !
Je reprend contenance et nous reprenons notre route. De ce que je peux voir de l'intérieur du bâtiment, il n’y a rien qui change d’une université classique : des couloirs, des salles de classes et des amphithéâtres.
Héliel nous amène jusqu’à un ascenseur et nous explique que pour le faire fonctionner il faudra utiliser le badge que nous obtiendrons après avoir rempli les formulaires adéquats.
Nous arrivons au Rez-De-Chaussé sans que personne ne monte dans l'ascenseur, ce qui me surprend.
Osant ouvrir la bouche, je demande à Heliel comment ça fait.
-C’est normal, me répond-elle. Les cours n’ont pas encore commencé, il n’y a donc pas beaucoup d'étudiants pour le moment. Ceux qui sont déjà là se concentrent dans le parc ou la piscine.
Une piscine ! Je rêve …
Elle nous fait descendre de l’ascenseur pour arriver dans un magnifique hall, que je n’ai pas le temps d’admirer, car Héliel nous emmène dans l’aile de droite. Au-dessus de l’entrée du bâtiment se trouve une paire d'ailes stylisées, avec un espèce de 8 en son centre.
-Ceci est le symbole du bâtiment réservé aux Anges. De l’autre côté du Hall il y a celui des Démons. La règle est simple : JAMAIS un Démon ne doit passer cette porte, me suis-je bien fait comprendre ?
Son ton polaire nous fait comprendre que la question est purement réthorique.
Sans plus de cérémonie et sans attendre notre réponse, elle nous fait passer la porte et nous fait traverser tout le bâtiment, ce qui nous prend bien vingt minutes !
Pour y arriver nous traversons deux portes qui délimitent les zones par années. La zone la plus proche de la tour centrale est la zone des troisième années, tandis que la dernière est réservée au première année.
La zone des premières années est elle-même coupée en deux avec au centre ce qui ressemble à des espaces communs.
-Bien, vous voilà chez vous pour l’année qui s’en vient !, dit-elle en semblant passablement soulagée de se débarasser de nous. Messieurs voilà vos clefs de chambre. Les numéros des clefs correspondent aux numéros des portes. Je vous prierai de vous y rendre sans plus tarder, de lire les brochures et d’attendre vos Conseillers.
Mademoiselle, voici la vôtre. Même chose que vos camarades : allez directement dans votre appartement, lisez attentivement les brochures et attendez votre Conseillère.
Sur ces paroles, elle tourne les talons et disparaît.
Bon bah, il n’y a plus qu'à !

