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Un Ange à ma table (An Angel at my Table, Jane Campion, 1990)

Un Ange à ma table (An Angel at my Table, Jane Campion, 1990)

Veröffentlicht am 21, Jan., 2020 Aktualisiert am 28, Feb., 2021 Kultur
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Un Ange à ma table (An Angel at my Table, Jane Campion, 1990)

Sa tignasse rousse indomptable qui jure dans le paysage verdoyant annonce la couleur. Janet Frame est un personnage hors-norme dont le parcours semé d'embûches pour s'accomplir en tant qu'écrivain nous est retracé par une autre artiste néo-zélandaise, Jane Campion dont c'est le deuxième film, le plus beau à ce jour.

Au départ "Un ange à ma table" devait être une mini-série pour la télévision (un format qui aboutira en 2013 à "Top of the lake"). Mais il devient finalement un film de plus de 2h30 en trois parties, résumant l'essentiel des livres autobiographiques de Janet Frame aujourd'hui publiés en France.

L'histoire de Janet Frame, étoile d'hypersensibilité meurtrie, s'apparente à un long calvaire qui fait d'autant mieux ressortir la cruauté, la laideur et la bêtise du carcan social normatif dans lequel elle évolue. Les gens apparaissent dans toute leur petitesse et leur médiocrité, effrayés, dégoûtés ou méprisants devant sa différence. Ils la regardent de haut, la trompent avec un langage euphémique ("Vous avez besoin de repos" au lieu de "Nous allons vous enfermer à l'asile"), se moquent d'elle, sont incapables de la moindre empathie car enfermés eux-mêmes à leur insu dans un moule particulièrement étroit, aveuglés par leurs oeillères conventionnelles. Janet vogue ainsi de déception en déception, de plus en plus mélancolique et solitaire.

Cataloguée dès l'enfance comme "pauvre et sale" (salauds de pauvres "sans dents"!), elle subit l'ostracisme des enfants comme des adultes. De nature maladivement timide, cette mise à l'écart contribue à l'enfermer encore davantage en elle-même, aggravant ses problèmes d'inadaptation à la communication sociale. Avant que de soi-disant "âmes charitables" ne l'enferment à l'asile où elle séjournera durant 8 années. Seule la reconnaissance de son talent littéraire la sauvera d'un diagnostic arbitraire de schizophrénie et d'une lobotomie programmée (sans doute destinée inconsciemment à faire taire une fois pour toutes cette empêcheuse de tourner en rond). Mais si Janet Frame échappe de peu à l'anéantissement, elle reste condamnée à errer dans les marges du monde. On ne la regarde plus comme une folle dangereuse mais (avec condescendance) comme une écrivain gentiment toquée. Et après la sortie du film de Jane Campion, comme une sorte de Susan Boyle (autiste asperger) avant l'heure.

Mais peu importe comment on la regarde, l'essentiel est ailleurs, dans l'écriture salvatrice, véritable fil rouge de toute sa vie et dans la construction d'une oeuvre libre et donc capable de s'élever à des hauteurs inaccessibles pour le commun des mortels.

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