

Près du phare éteint...
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Près du phare éteint...
Près du phare éteint, Alain Baudier regardait les vagues en mouvement qui venaient lécher les galets de la plage. L’automne, sur son passage, avait emporté l’animation de l’été, et tous les camions qui chargeaient et déchargeaient du goémon, ces longues laminaires qui couvrent les hauts fonds du plateau de Molène. De mai à septembre sur le port, cette récolte de fruits de la mer créait un tumulte incessant, une sorte de ballet mécanique qui effrayait touristes et oiseaux. Aujourd’hui, Alain Baudier, stagiaire au «Télégramme de l’Ouest » cherchait des réponses en fixant l’horizon et il ar- rivait difficilement à masquer son trouble. Ce jeune homme devait écrire un article sur le mage, le mari de sa tante. La peur de l’échec lui mettait la pression, alors Alain respira lon- guement puis il grimpa sur son vélo et descendit au village.
À l’Aber-Ildut, tout le monde parlait de ce crime, l’indi- cible horreur alimentait les conversations des bonnes gens. Comment pouvait-on égorger un homme et mettre le feu à son corps ? Pour lecommun des mortels, il fallait être un monstre…
Le village était en émoi. Loin de partager cette émotion, l’inspecteur suivait son rituel, et se perdait dans la multitude de ses réflexions, en consultant ses notes pendant son repas à l’auberge.
Tout en dégustant une escalope de poulet, il cherchait l’in- dice qui le mettrait sur la piste du criminel. Autour de lui, les conversations allaient bon train, et ses oreilles chauffaient en entendant toutes ces paroles sur l’homme aux pouvoirs sur- naturels. Certains disaient que sa science venait d’Iran et que, paraît-il, il communiquait avec les morts.
Lavigne, très cartésien, masquait son énervement, et mas- tiquait sa viande en évitant de trop se soucier de tous ces
propos hors nature. Il savait qu’un tel désastre animerait en- core plus d’un dîner, triste nature humaine. Selon la croix et l’annotation faites sur son agenda, il sut que la messe d’en- terrement aurait lieu mardi, une bénédiction pour la suite de son enquête. L’inspecteur, par expérience, n’ignorait pas que lors de cette cérémonie, par une observation fine des gens présents, il comprendrait mieux les interactions entre les ha- bitants. Souvent, aux enterrements, l’amour, la haine, font partie du voyage. « Dans les poulaillers d’acajou, les belles basses-cours à bijoux… ».
La sonnerie de son portable le sortit de son nuage. L’ins- pecteur écouta attentivement : la police scientifique lui indi- quait que l’arme du crime n’était pas un couteau, mais une serpe, maniée par un ou une droitière, et que l’équipe pour- suivait les recherches pour définir la taille, le poids, et donc le sexe du coupable. La serpe, par sa courbe singulière, lors de l’entaille de la peau, ne marque pas le corps, comme peuvent le faire d’autres armes blanches à la lame tranchante, mais droite. Le légiste fut formel sur une autre particularité qui ressortait de l’étude de la blessure du mage, son cou avait bien été ouvert par un objet d’acier recouvert d’une fine par- ticule d’or. De l’or ?
Voilà que Lavigne se retrouvait à l’époque des druides et de leurs potions… Il pensa que le meurtre n’était pas prémé- dité, ce genre d’objet devait se trouver dans la maison. Un as- sassin ne se promène pas en compagnie d’une telle antiquité dans sa poche, or, sous l’impulsion d’une grosse colère, toute la décoration peut potentiellement devenir dangereuse.
Il commanda un café. Ce crime ne devait pas être parfait, cette affaire allait être un casse-tête formidable, un terrible adversaire se mesurait à lui. Amateur du jeu de dames, La-
vigne posait ses réflexions sur son carnet comme un joueur
place ses pions, le futur cerné en abstractions.
Yann, l’homme quil’avait accompagné chezSuzanne
Querné, était au bar ce midi-là, comme tous les autres jours.
Le nez plongé dans son verre, il s’écria :
— « Moi, j’le connais, l’assassin ! ». Le patron répliqua pour plaisanter :
— « Formidable ! Et alors, son nom, tu nous le dis ? ».
— « C’est le curé. ».
Un éclat de rire géant secoua le comptoir.
— « Ça s’arrose ! », dit un homme en bleu de travail en montrant son verre. « Patron, un autre ! ».
— « Et vous avez des preuves ? demanda Alain Baudier, le seul à le prendre au sérieux. ».
Alors que le poivrot allait répondre, Yvon, le patron, lui coupa la parole :
— « Yann, tu ne voudrais p
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