

Chapitre2: Choix1:partie 4
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Chapitre2: Choix1:partie 4
Partie 4 :
Elle reste concentrée, en suivant les consignes données par Oscar : sauge, mélisse, angélique, anis étoilé, tanaisie, safran… Les plantes étaient pesées avec soin selon les symboles notés sur le parchemin.
— OK… Mais, demande-t-elle en fronçant les sourcils, on les met dans la marmite en premier, ou c’est l’alcool d’abord ?
— Bonne question… hum, réfléchit Oscar. Dans mes vieux bouquins de survie, c’est toujours l’alcool qu’on met en premier. Ça sert à capter les essences des plantes.
— Très bien . On commence par verser l’alcool, alors, dit Annita en débouchant une bouteille d’éthanol à 90°. Puis, on ajoute les plantes une à une…
Elle s’exécute. Les herbes tombent dans le liquide transparent avec un petit bruit mouillé.
Mais très vite, elle s’arrête.
— Attends… et la durée de cuisson ? On n’a aucune info. Ce n’est pas censé mijoter longtemps, ce genre de préparation ?
Oscar s’arrêta, fronçant les sourcils à son tour.
— Tu as raison. Ce n’est pas comme une tisane… Il y a forcément un temps précis pour que ça prenne. Et peut-être même une température.
Il jeta un coup d’œil vers le coffret.
— Attends. Et si un autre indice y était planqué ? Genre un double-fond…
— Bonne idée, dit Annita, tout en tenant le parchemin à contre-jour, pour vérifier s’il ne cachait pas un texte secret dans les fibres.
Ils s’arrêtèrent tous les deux, concentrés, l’un fouillant le coffret, l’autre examinant le papier à la lumière du jour.
Le silence était tendu, mais complice.
Soudain, un grand CLAC retentit à côté d’eux.
Une fiole vient de se briser sur la paillasse voisine.
— Mais ce n'est pas vrai ! fulmina un concurrent en frappant la table.
Annita sursauta si fort qu’elle en fit tomber le parchemin au sol. Elle se pencha aussitôt, le ramassa précautionneusement, vérifiant qu’il n’était pas taché.
— Tout va bien ? demanda Oscar, un œil sur le chaos à côté.
— Oui… Juste surprise.
Il haussa un sourcil, puis reprit la réflexion. Ses yeux s’écarquillèrent d’un coup.
— Attends… Anita, tu te souviens des pas de danse ? Ceux avec les 6 pieds, les 4 mains ? Le chiffre final… c’était 24, non ?
— Oui, 24… Qu’est-ce que tu veux dire ?
Oscar pointa du doigt une inscription en bas du parchemin. Gravée à la main, presque invisible à l’œil nu : XXIV.
— Regarde ça. Chiffre romain. 24. Ce n’est pas une coïncidence. Je suis sûr que c’est un indice… mais pour quoi ?
— Tu crois que ça indique un temps ? Vingt-quatre minutes ? Vingt-quatre plantes ? Vingt-quatre degrés ? Ou peut-être un ordre ?
— Bonne question. On le garde en tête, dit Oscar. On le note dans un coin de notre cervelle.
Il fouilla dans le coffret à nouveau, fronça les sourcils.
— Regarde ce que j’ai trouvé : deux poids de balance. Deux kilos.
— Deux kilos ?! s’étrangla Annita. Mais… on doit doser en grammes ! On ne va jamais y arriver précisément avec ça !
Oscar se gratta la tête, puis eut un petit sourire.
— Hé bien, ma chère alchimiste… on va devoir faire à l’ancienne. À la louche. À l’intuition. À la Sherlock et Watson.
Annita souffla de frustration, mais hocha la tête.
— OK. On y va au flair. On ajuste. On goûte. Et on prie pour que les moines aient le palais indulgent.
Ils échangèrent un regard complice. Et recommencèrent.
Le moine Dublon s’approcha à pas feutrés. Il croisa les bras, observa leur table, et esquissa un sourire surpris.
— Hum… Je dois dire que vous êtes très proches du but, gente dame… preux seigneur… Très proches. Mais vous n’êtes pas seuls.
Il se pencha à leur oreille et chuchota :
— Vous êtes ex æquo avec un autre binôme… La question est : qui finira en tête ? J’ai hâte de le découvrir.
Il se redressa et repartit sans un mot, sa cape noire flottant derrière lui.
Annita blêmit.
— Ex æquo ? ! Non, mais je… C’est qui l’autre groupe ? ! où sont-ils ? !
Oscar posa calmement un doigt sur ses lèvres.
— Chuuut. C’est une tactique, Annita. De la distraction. Tu ne vois pas ? Il essaie de nous faire perdre notre calme. Exactement comme dans les concours de logique au lycée. C’est du classique.
Annita le regarda, stupéfaite.
— Tu parles comme si tu avais fait ça toute ta vie…
Il haussa les épaules, concentré, presque impassible. C’était une facette d’Oscar qu’elle n’avait encore jamais vue.
Soudain, un petit ploc retentit.
Ils sursautèrent. Quelque chose venait de tomber sur la table, juste à côté de la marmite.
— Qu’est-ce que… ?
Annita se pencha. C’était un petit sachet en toile, usé, attaché par une ficelle. Elle l’ouvrit délicatement : à l’intérieur, des cristaux blancs. Du sucre.
Sur le fond du pochon, un chiffre romain gravé à l’encre violette : DCC.
— C’est 700, non ? souffla-t-elle.
— Oui, confirma Oscar. Sept cents… grammes de sucre ? Un poids symbolique ? Une température ? Il faut qu’on recoupe.
Annita hocha la tête. Elle se remit à aligner les pochons, les dosages notés à la volée, et sortit son carnet.
— OK. Récapitulons ce qu’on a jusqu’ici…
Oscar inspectait les sachets d’un œil concentré. Annita, elle, observait la balance.
— Y a un truc bizarre avec ce poids, là, dit-elle en pointant l’un des deux plus lourds.
Elle le souleva… et découvrit, gravé discrètement sous sa base, un mot à demi effacé par le temps :
“Sirop”
— Regarde ! C’était caché dessous !
— Et celui-là… deux litres ! souffla Oscar. C’est le dosage.
— Donc, on ajoute le sirop après la macération des plantes ? demanda Annita, le cerveau en ébullition.
Oscar hocha la tête, puis s’arrêta, fronçant les sourcils :
— Attends, y a aussi ce fameux “24” qu’on a vu dans l’énigme de la danse, tu te souviens ? Ça ne collerait pas avec les 24 heures de macération ?
Annita réfléchit.
— Peut-être… genre 18h de trempage + 6h de repos ? Ça ferait 24 heures pile avant de filtrer et sucrer. Mais… on n’a pas 24h devant nous !
Oscar soupira.
— C’est foutu. On ne peut pas… Il faut demander à Dublon.
Il leva la main et appela le moine.
Dublon approcha d’un pas calme, les mains croisées dans ses larges manches. Son visage impassible se fendit d’un sourire énigmatique.
— Pas de panique, gents compagnons. Cette étape est bien connue de notre ordre… et nous avons prévu ce contretemps.
Il sortit de sa robe une fiole en verre soufflé, remplie d’un liquide ambré. Il la tint à moitié dissimulée pour ne pas attirer l’attention des autres groupes.
— Voici un échantillon de notre macération de base, préparée hier. Sa couleur est un secret, dit-il malicieusement. Vous devrez me montrer votre méthode… et la finaliser devant moi.
Annita retint son souffle.
— Vous voulez dire… maintenant ?
— À présent, confirma-t-il. Je veux voir si vous avez compris l’esprit de la recette… Pas seulement les mesures, mais l’équilibre.
Oscar attrapa la marmite de cuivre.
— OK. On fait l’assemblage final.
Ils filtrèrent délicatement leur macération avec les tamis fournis sur la paillasse. L’odeur emplit l’air : une vague d’herbes, d’anis et de mystère. Puis, doucement, Annita ajouta les deux litres de sirop, et une touche d’eau tiède.
Oscar touilla, les mains tremblantes.
— Voilà. Moment de vérité.
Dublon tendit un gobelet en étain.
— Versez.
Il porta le breuvage à ses lèvres. Une gorgée. Puis, il ferma les yeux… et sourit.
— C’est… presque parfait. Il manque peut-être un soupçon d’angélique… mais l’intention est juste. Vous avez saisi l’essentiel : l’observation, la patience… et l’audace.
Il leva le gobelet.
— Que la Chartreuse continue à vivre… grâce à vous.
Oscar versa lentement le liquide ambré dans le gobelet d’étain. Dublon, toujours impassible, le saisit entre ses mains parcheminées. Annita retint son souffle. Autour d’eux, le silence s’installa comme une brume.
Le moine porta la coupe à ses lèvres. Il goûta.
C’est alors que retentit le signal.
Un coup sec de trompette, suivi d’un second claquement métallique, quelque part dans la cour.
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Barbara Wonder
Image pixabay
Écrit le 31/07/25

