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La machine qui pense - 3/3

La machine qui pense - 3/3

Pubblicato 17 lug 2025 Aggiornato 17 lug 2025 Science fiction
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La machine qui pense - 3/3


Tandis que le bateau de livraison progressait sur

l’océan, le paysage marin laissait place à une ville

flottante. Pas n’importe quelle ville : LA ville.

« Multrapolis » comprit l’EMEPEM en se penchant

pour voir l’horizon. « Alors, c’est là que nos

multraphones sont utilisés… » Son visage,

auparavant fasciné par les animaux observés,

montrait désormais une profonde inquiétude.

Jusque-là, il volait de découvertes en découvertes,

toutes aussi impressionnantes les unes que les

autres. Cependant, il eut soudain un mauvais

pressentiment en apercevant MultraPolis.

L’énorme bateau, pourtant lancé à pleine

vitesse, était un peu ralenti par l’épaisse couche de

déchets plastiques, qui flottait autour du port. En les

écrasant sans peine, il accosta. Sur le quai, des

engins débarquèrent aussitôt pour commencer à

descendre les caisses de multraphones.

De nouveau caché dans sa caisse, l’EMEPEM

sentit tout-à-coup une vibration puissante, suivie

d’un bruit métallique peu rassurant. Il ne le voyait

pas mais un engin retira une caisse proche de lui.

Paniqué et pris au piège, l’EMEPEM respirait de

plus en plus vite et risquait d’étouffer. « Qu’est-ce

que je fais… qu’est-ce que je fais… je dois… sortir.

Je dois… respirer. »

Un peu plus tard, il ne restait plus qu’une seule

caisse sur le bateau. Le conducteur d’un engin s’en

approcha lentement. Il s’inquiéta en remarquant

que le couvercle était mal refermé mais finit quand

même par le soulever.

« Comment ça s’fait ?! s’écria-t-il. Pourquoi

qu’elle est vide, c’te caisse ? Pas normal, ça ! »

À plusieurs mètres de là, caché dans une ruelle,

l’EMEPEM observait la scène de loin. Encore une

fois, il avait osé prendre une initiative et s’en était

sorti de justesse, en partant au bon moment.

L’EMEPEM traversa timidement des rues

piétonnes, où des centaines de personnes

circulaient. Il fut obligé de se faufiler entre les

innombrables Multrapolitains, qui marchaient avec

énergie, sans regarder devant eux. Eux-mêmes

avaient du mal à se frayer un chemin dans cette

étouffante vague. Aller à contre-courant serait très

dangereux. Emporté par la foule, l’EMEPEM

essaya de rejoindre la première ruelle venue, sur les

côtés. C’était presque impossible, compte tenu de

la vitesse de la vague de Multrapolitains. Tout allait

trop vite ! C’était donc à ça que ressemblait

Multrapolis.


L’EMEPEM réussit enfin à atteindre une ruelle

et reprit son souffle. Par curiosité, il s’y enfonça et

découvrit une énorme poubelle, au dos d’un

restaurant. À l’intérieur, le jeune clandestin affamé

trouva des bouteilles d’eau pleines, des fruits et des

légumes intacts, des baguettes de pain… Il y avait

là un repas entier, dont l’EMEPEM se régala.

Tandis qu’il se nourrissait de tout ce qu’il

trouvait, des voix se firent entendre de plus en plus

distinctement. Caché dans l’immense poubelle, il

observait la scène : un petit garçon plus jeune que

lui tenait des multraphones dans ses mains et criait

après sa maman.

« J’en ai marre ! Les multraphones que t’as

acheté, c’est pas les derniers sortis ! J’peux pas

écouter la musique que j’aime. Moi j’veux écouter

du multrap ! »

Sur ce, l’enfant balança ses nouveaux

multraphones sur la poubelle.

« Désolée mon trésor, je t’en rachèterai

plusieurs.

- T’as intérêt… Sinon j’t’aime pus !

- Dis-moi, où tu veux aller manger, mon trésor ?

- J’veux aller au MultraFatFood et j’veux des

peluches de Burgy et Coly ! »

Puis l’enfant partit en courant, suivi de sa mère

qui murmurait : « Pauvre trésor, pauvre trésor… »

Silencieux, l’EMEPEM ne comprenait pas

tout ; il fixait les multraphones fracassés au sol.

L’écran de chaque appareil, censé résister au

piétinement d’un rhinocéros, se retrouvait en mille

morceaux.

« Alors, c’est… comme ça qu’on utilise les

multraphones que je fais ? bégaya-t-il. J’croyais

que ce qu’on faisait, ça… ça servait à quelque

chose… »

Seul et bouleversé, l’EMEPEM préféra rester

dans cette poubelle pour la nuit. Il était allongé sur

des coussins en bon état et assez confortables, mais

difficile de trouver le sommeil quand on n’a pas le

moral et avec tous ces bruits ambiants. Toute son

existence se résumait à : « Presser. Insérer.

Optimiser. Nettoyer. » Alors, en découvrant le sort

des multraphones, un profond sentiment d’inutilité

s’empara de lui. Complètement épuisé, il finit

malgré tout par s’endormir.



Le lendemain matin, une cuisinière sortait du

restaurant avec des sacs poubelles remplis à ras

bord de nourriture sans le moindre défaut. En effet,

tous les restaurants de Multrapolis avaient coutume

de jeter les aliments qui n’avaient pas servi la veille,

même s’ils étaient parfaitement intacts. C’était une

procédure qui les obligeait à racheter plus de

matières premières et ainsi à consommer plus. En

ouvrant la poubelle, la cuisinière fut terrifiée par

l’EMEPEM et poussa un cri strident, qui le fit

sursauter. « HIIIIIIIIIII !!! »

Juste devant la ruelle passait un homme bien-

portant, court sur pattes, avec une montre peu

commune au poignet. Sa coiffure étrange et ses

grands yeux clairs le rendaient en quelque sorte

unique et inoubliable. Surpris par le cri de la

femme, il avança dans la ruelle pour voir ce qu’il se

passait.

Totalement effrayée, la cuisinière s’écarta en

hurlant des insultes : « Monstre ! Brute ! Espèce de

rat ! » Tandis qu’elle disparaissait, l’homme

s’approchait de la poubelle avec curiosité. Son

regard croisa celui de l’EMEPEM.

« Comment tu t’appelles ? » demanda-t-il sans

obtenir de réponse.

Les grands yeux verts scrutaient l’homme

bizarre, dont les cheveux étaient coiffés de sorte à

former deux cornes. Celui-ci venait enfin de

comprendre pourquoi l’enfant ne pouvait pas lui

répondre.

« Ah, je vois… tu ne viens sûrement pas d’ici. »

Puis, en regardant le bras droit de l’EMEPEM

tatoué d’un matricule, de lointains souvenirs

inoubliables lui revinrent soudain à l’esprit. « Ce

jour-là… »

Ce jour-là, il était déjà un brillant ingénieur,

parmi les Elites du Monde, dans le forum de

Multros. Ce jour-là, une nouvelle façon de penser

était partagée, les Elites du Monde s’étaient

accordés, le concept d’EMEPEM était inventé et,

par-dessus tout, le Monopole de tous les Monopoles

venait de naitre : Multra Omni Industries. Ce jour-

là, absolument unique dans l’Histoire de Multerra,

avait marqué tous les esprits, au forum de Multros,

et particulièrement le sien. Lorsqu’il avait vu la

photographie du premier EMEPEM créé par

Multra, le matricule inscrit sur le bras droit lui avait

provoqué un grand frisson. Ce jour-là, c’était

évident, pour lui comme pour les Elites du Monde :

on ne pouvait plus faire marche arrière. La Machine

surpuissante et inarrêtable était ainsi lancée à pleine

vitesse, depuis ce jour-là.

« Oh non, je connais trop bien ce genre de

matricule… poursuivit l’ingénieur d’une voix

mélancolique. Tu es un EMEPEM ! Je ne sais pas

de quel pays tu t’es échappé, mais une chose est

sûre : tu as parcouru de longues distances pour

arriver jusqu’ici. »

Les yeux verts scrutaient toujours l’homme,

maintenant embarrassé. Soudain, sa montre

numérique se mit à vibrer. La mine terrifiée, lisant

les informations qui y étaient affichées, il se mit à

partir en courant. Contrairement à la cuisinière qui

avait eu peur de l’EMEPEM, l’homme ne partait

pas pour le fuir. Et ça, l’EMEPEM l’avait bien

compris. En voyant fuir la seule personne qui ne lui

voulait pas de mal, il se mit désespérément à le

suivre à la trace, en essayant de ne pas se perdre

dans l’immense jungle urbaine Multrapolis.

Dans sa course, l’ingénieur semblait très inquiet

et empruntait un trajet bien précis. En vérité,

l’ingénieur courait en direction de son repaire

secret. Sa montre, bien plus qu’un simple indicateur

de l’heure, était l’un de ses gadgets les plus

sophistiqués : elle était connectée aux caméras de

son repaire et pouvait le prévenir en cas d’intrusion.

En effet, l’ingénieur avait bien raison de s’inquiéter

car sa montre venait de lui annoncer que quelqu’un

tentait d’entrer.

« Qui est-ce ? se demandait-il, toujours en

panique. Qu’est-ce qu’il fait ? Et surtout : pourquoi

s’attaque-t-il à MON bâtiment ?! »

Caché dans Multrapolis, ou plutôt dessous, son

repaire était surtout un arsenal de pointe, avec des

armes et des équipements de très haute technologie.

Depuis que les Elites du Monde l’avaient expulsé

du forum de Multros pour des raisons politiques, il

n’était plus en sécurité nulle part dans Multrapolis.

Etablir un nouveau repaire secret et sécurisé était

donc une nécessité pour lui. En termes de sécurité,

l’ingénieur s’y connaissait très bien… mais lorsque

quelqu’un tentait d’entrer dans sa forteresse, même

imprenable, il devait à tout prix courir la défendre !



Le repaire de l’ingénieur, qui ressemblait de

l’extérieur à n’importe quel autre bâtiment, était

désormais menacé : un homme essayait de forcer la

serrure de la porte. Son matériel était dérisoire : un

petit crochet en ferraille, une épingle, un tire-

bouchon… Absolument rien de sérieux. Toutefois,

même si l’apprenti-cambrioleur n’avait pas la

moindre chance de pénétrer cet endroit

extrêmement protégé, son propriétaire venait

d’arriver avec la ferme intention de l’en empêcher.

De l’autre côté de la route, l’ingénieur observait

le cambrioleur d’un œil malveillant. Toujours

équipé de quelques-uns de ses gadgets favoris, il

sortit de sa poche une arme ressemblant à un

revolver. Sa cible n’était même pas à vingt mètres

de lui. « Ça va le faire sans problème ! » pensa-t-il

en se préparant à tirer.

De son côté, le serrurier-novice trifouillait

toujours la serrure quand, tout-à-coup, une fléchette

se planta dans sa nuque. Il s’effondra dans un cri de

douleur et, bientôt rejoint par l’ingénieur, tenta de

se relever pour fuir. La fléchette en question

possédait des substances hallucinogènes mais le

cambrioleur, qui consommait régulièrement des

drogues fortes de même effet, ne fut pas vraiment

perturbé. Surpris de l’inefficacité de son arme,

l’ingénieur tenta tout de même de le poursuivre,

dans une ruelle sombre. Le jeune voleur était trop

rapide pour lui : l’écart se creusait progressivement.

Soudain, à l’autre bout de la ruelle, l’EMEPEM

apparut discrètement et réussit à faire un croche-

pied au fuyard, qui s’écrasa violemment au sol.

L’ingénieur pu alors l’immobiliser et sortir une

seringue pour lui injecter un puissant somnifère. En

l’espace de quelques secondes, le cambrioleur

s’endormit et fut emporté par les deux autres à

l’intérieur du repaire. L’EMEPEM était très fier

d’avoir rendu service à l’ingénieur et, même s’il ne

comprenait pas quand on lui disait « Merci », il

arrivait étonnamment à reconnaitre les sourires

sincères.

Après avoir interrogé le cambrioleur dans une

salle sombre, l’ingénieur le relâcha et se trouvait

rassuré :

« Heureusement, il s’est attaqué à mon repaire

par hasard, sans être au courant de toutes les armes

à l’intérieur, expliqua-t-il à l’EMEPEM, qui ne

comprenait toujours pas. Cela signifie que cet

endroit est toujours secret et que, par conséquent, je

suis encore en sécurité. Tu n’imagines pas à quel

point je suis soulagé. Et si j’ai pu capturer ce

cambrioleur, c’est bien grâce à toi ! »

Son sourire suffisait à faire passer le message.


Depuis qu’il était entré dans ce grand bâtiment,

l’EMEPEM se sentait complètement détendu, enfin

à l’abri après toutes ces aventures épuisantes. C’est

bien ce que l’ingénieur avait compris en croisant

son regard perdu et endormi, ses grands yeux verts

à la recherche de réponses. Après réflexion,

l’homme se redressa et annonça d’une voix

solennelle :

« Ecoute-moi, je sais exactement ce que c’est de

perdre tous ses repères. À partir de ce jour, le 12

juillet 2037, tu ne seras plus seul car je vais

m’occuper de toi. Sache que j’ai de très grands

projets pour toi… »

L’EMEPEM resta silencieux mais semblait

presque le comprendre. Pour la première fois de sa

vie, il se sentait aimé et ressentait des larmes couler

de ses yeux, sensations étranges… En guise de

remerciement, il aurait voulu lui donner quelque

chose. Mais l’EMEPEM n’avait rien… à part un

seul objet, qui lui avait été indispensable pour

arriver jusqu’ici.

« Alors, c’est une… une carte passepartout ?

Elle devait appartenir à un contremaitre de l’Usine,

si je comprends bien. Et il s’appelait…

Xavier. Attends, j’ai une idée ! Désormais, tu auras

un prénom : Xavier. »


Le 12 juillet, l’ingénieur avait donc mis fin à

l’existence de cet EMEPEM. En effet, l’EMEPEM

n’existait plus, mais Xavier pouvait vivre.

Quelques années plus tard, Xavier avait

complètement changé, physiquement et mentale-

ment. Il avait appris à parler, puis à lire et écrire.

L’ingénieur, lui aussi, était devenu quelqu’un

d’autre. Il avait décidé de devenir le proviseur d’un

lycée. Toutefois ses intentions étaient difficiles à

cerner… En vérité, personne ne savait vraiment ce

qu’il se passait dans sa tête ! Elite du Monde, puis

ingénieur de renommée mondiale et maintenant

proviseur du lycée Saint-Ferdinand…

Un homme unique en son genre, dont le surnom

était « Mister Devil » et qui portait toujours sa

fameuse montre avec une tête de diable.

Mais qui connaissait vraiment cet homme ?

Quels étaient ses « grands projets » ?

Et, surtout, que comptait-il faire de Xavier ?



FIN

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