

Page 26 - Bilan
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Page 26 - Bilan
Bon.
Encore une année à moitié pleine ou à moitié vide, c’est selon. On en est plus ou moins au milieu. Y en a autant derrière que devant. C’est l’heure de faire un premier bilan.
J’ai démarré l’année avec tellement de projets, tellement d’envies, que je savais d’avance que ça allait être compliqué. J’ai toujours eu tendance à passer du coq à l’âne sans en avoir réellement fini avec le coq. Je suis comme ça. Je me repais du goût de l’inachevé et des promesses non tenues.
L’avantage, quand on est un inconnu notoire, c’est que t’as beau promettre monts et merveilles, annoncer qu’un bouquin sortira bientôt… personne ne viendra te reprocher de pas tenir parole. Parce que tout le monde s’en bat les reins.
« Ah bon ? Tu devais sortir un recueil ? Je savais pas ! C’est con que t’aies pas eu le temps. Je l’aurais pas acheté mais quand même ! »
Et pourtant, ça partait bien.
J’étais plutôt serein pour cette rentrée de janvier. J’avais réussi à publier la partie 2 de mon roman dans les temps malgré une longue période difficile. Une promesse tenue qui aura ravi un ou deux lecteurs, peut-être.
Période automnale compliquée : les allers-retours appart-hôpital, une absence prolongée sur les réseaux, synonyme de décès social.
Va exister dans un monde où la présence virtuelle compte plus que l’errance dans le réel. Revenir après un long silence, c’est comme s’extirper d’un cercueil dans lequel on t’avait jeté prématurément, persuadé que t’étais déjà plus de ce monde. Faut péter le couvercle, survivre à la vague de terre – et de merde – qui t’ensevelit, puis creuser, ramper, te frayer un passage dans la boue jusqu’à entrevoir la lumière.
De la lumière sur les réseaux sociaux ? Je cherche encore.
J’ai débarqué avec un projet visuel, façon scrapbooking, parce que le visuel compte souvent plus que le contenu. L’image plus forte que les mots. L’apparence prime sur l’intelligence. Inutile d’essayer de dire des choses : t’es juste là pour te faire reluquer.
N’est-ce pas là le quotidien de toutes les femmes ?
Les réseaux sont le théâtre d’un semblant d’égalité des sexes, d’un certain point de vue.
Les visuels n’ont rien changé, si ce n’est me bouffer le peu de temps libre qu’il me restait.
J’ai fini par revenir au fond noir. Sobre, élégant, et pas chronophage.
Le nombre de lecteurs ? Inchangé. Ni plus, ni moins.
Les départs ont été remplacés par les nouvelles arrivées.
Eau stagnante = eau croupie.
J’ai cherché un moyen de relancer l’inspiration. Un thème qui m’obligerait à me faire violence pour écrire régulièrement. Quotidiennement. Et quoi de mieux que les saisons pour occuper toute une année ?
Poésies de printemps : une par jour, rédigée et partagée dans la foulée sur Panodyssey.
Un démarrage correct. Un bon rythme de croisière. Et puis…
Période printanière difficile. Rebelote, comme on dit.
Argent, santé… quand les piliers commencent à s’effriter, compliqué de marcher sereinement dessus.
J’ai été appelé ailleurs, là où ma présence réelle importait davantage que mon absence virtuelle.
J’ai essayé de contenter tout le monde. Enfin… quand je dis “monde”…
Mais un homme ne peut être partout à la fois sans prendre le risque de n’être là qu’à moitié.
Hiérarchiser les priorités, respecter les engagements, tenir les promesses… Être là où l’on doit être : au chevet de l’amour ou au portail de l’école, à surveiller l’eau des pâtes ou à essuyer les larmes.
Et puisqu’il faut bien payer les factures pour ne pas se noyer sous les dettes, j’ai privilégié mon job de correspondant.
Pas à reculons, non. Au contraire.
C’est bien le seul taf au monde où on te déroule le tapis rouge, où t’as droit aux cocktails/p’tits fours, où l’on te remercie publiquement pour ton travail… et où, lorsque tu refuses une mission, ton référent te répond “no soucy” avant de revenir vers toi avec une autre proposition.
J’ai beau chercher, je ne vois aucun boulot offrant plus de liberté.
Alors oui, ça paye pas des masses.
Mais avec le recul, qu’est-ce qui vous manque le plus dans votre vie : l’argent ou la liberté ?
Pour ce qui est du bilan à mi-parcours, je dirais : mitigé. Moite-moite.
J’ai tenu mes engagements familiaux et professionnels, au détriment de mes projets artistiques.
Mais qu’importe. Pas de quoi se cailler le lait.
Il reste encore une bonne moitié d’année pour sortir la partie 3 de mon roman dans les temps.
Quant au recueil bonus, il attendra le printemps 2026.
De toute façon, qui va gueuler ? Hein ?
Ben personne !

