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Épisode 6 : Plus jamais seule

Épisode 6 : Plus jamais seule

Publicado el 6, jun, 2024 Actualizado 26, ago, 2025 Romance
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Épisode 6 : Plus jamais seule

POV Lili

― Tu viens à la fête demain soir ? me demanda Anny sur un ton qui ne laissait pas place au refus.


Tous les vendredis, la tradition exigeait que l’un des membres de l’équipe de foot de dernière année organise une soirée chez lui. Au programme de la musique assourdissante, des litres d’alcool bon marché, des jeux débiles, des filles en chaleur et des mecs éméchés et bourrés de testostérone. Un cocktail que je préférais éviter. J’avais déjà donné et ça ne m’avait valu que des ennuis et beaucoup de douleur.


Sans même m’en apercevoir, mon visage se tordit en une grimace de dégoût marquant une vérité accablante qui n’échappa pas à mon amie.


― Allez, Lili. On va bien s’amuser. Je sais que les gars peuvent être un peu lourds, mais je te promets de rester avec toi. C’était sympa la semaine dernière ! s’exclama-t-elle en souriant.


***

Trois semaines plus tôt


Je rentrais de cours, épuisée par cette interminable journée à feindre que tout était parfait. À sourire alors que des larmes menaçaient de couler. À parler alors que des sanglots me déchiraient. Je voulais crier ma détresse. De me recroqueviller sous les draps en attendant que le temps passe et emporte ma douleur et ma peine. Mais ce n’était pas une option. Je m’en étais fait la promesse. Je l’avais juré à mon père.


Nous avions emménagé dans le Maine depuis presque quatre semaines. Le début d’une nouvelle vie, loin de tous ces souvenirs insupportables. Loin des regards haineux et des murmures chargés de mépris. Je n’étais plus une victime. J’étais plus forte que ça.


À seulement 17 ans, le destin m'a déjà infligé de profondes blessures. J’ai perdu ma mère à l’âge de 10 ans, emportée par un cancer. Durant des mois, j'ai assisté, impuissante, à sa lente déchéance alors qu'elle rejetait tout traitement, souhaitant quitter ce monde dignement. Mon père avait respecté son choix, mais pas moi. L’image de sa souffrance me hantait chaque jour. Chaque nuit. Et la voir partir ainsi était bien trop cruel. Inacceptable.

Maman. Il ne se passait pas une minute sans que je ne ressente un vide immense laissé par le manque de son doux sourire, de son rire enchanteur et de ses tendres étreintes. Son absence devenait de plus en plus pesante ici. Chaque coin de Blare beach, la ville où j’avais grandi, regorgeait de rappels d’elle et partir si soudainement, c’était comme la perdre une seconde fois.


Je luttais contre cette mélancolie écrasante m’enfonçant peu à peu dans les souvenirs de cette journée exceptionnelle au parc, figée pour toujours sur la photo sur la cheminée. Mon esprit las et mes yeux embués tentaient désespérément de ranimer cette image parfaite de nous trois, persuadés qu’à force de la fixer, maman pourrait se matérialiser devant moi, les bras ouverts.


― Ça va, ma chérie ?


Mon père était assis à mes côtés sur ce divan qui sentait encore le neuf. Nous n’avions rien gardé de notre ancienne vie. Juste quelques babioles, quelques souvenirs. Tout le reste avait été laissé derrière, soigneusement emballé pour être oublié dans un conteneur quelque part en Californie.


― Oui, ça va… je repensais à cette journée… sanglotai-je.


Avant la maladie de ma mère, nous avions pour habitude de pique-niquer tous les dimanches au parc, à une heure de chez nous. Le parc où mes parents s’étaient rencontrés. Celui où ils avaient échangé leurs vœux. Nous avions essayé de préserver notre petit rituel aussi longtemps que possible, mais, alors que les semaines défilaient, chaque sortie devenait un défi de plus en plus éprouvant pour elle. Et après son départ, papa n’a plus jamais trouvé la force ni l’envie d’y retourner.


Cette photo avait été prise la dernière fois que nous y avions été. Je m’en souvenais parfaitement : le temps était agréable, malgré la fraîcheur du début d’hiver. Les oiseaux gazouillaient autour de nous. Nous étions allongés sur l’herbe, les yeux levés vers les nuages. Comme si tout allait bien. Comme si maman allait bien. Ce jour-là, nous avions ri, oubliant l’espace d’un instant la terrible vérité.


― Elle me manque aussi, soupira mon père le regard triste.


Les larmes silencieuses coulaient le long de mes joues, témoins de mon profond chagrin. Je tenais la main de mon père, la serrant avec une force désespérée comme si ma vie en dépendait. La colère montait en moi. Une rancœur dévorante pour l’avoir éloigné de tout ce qui nous reliait encore à elle.


―Je suis tellement désolée, murmurai-je dans un soupir.


Il essuya délicatement mon visage de ses grandes mains et me sourit tendrement.


― Pourquoi ?

― Pour t’avoir demandé de tout quitter…

― Tu ne me l’as pas demandé. J’ai pris cette décision pour toi. Tu es ce qu’il y a de plus important dans ce monde. Je ne pouvais pas te laisser seule. Pas après ce que tu as traversé. Je suis fier de toi, ma chérie. D’autres auraient abandonné. Auraient sombré. Mais pas toi. Tu te bats chaque jour. Tu es si forte… comme ta mère.


Je me suis effondrée dans ses bras, secouée par les sanglots qui exprimaient tant de choses : le vide laissé par ma mère, l’amour pour mon père, l’effroi des mois écoulés et, curieusement, une lueur de bonheur. J’étais reconnaissante pour ce que j’avais trouvé et commencé à construire ici. Anny était une fille pétillante et adorable. Et même les garçons. Ryan, Loïc, Ethan, Jared et Steve m’avaient accueillie, me faisant sentir chez moi et en sécurité dès le premier jour. Ils m’avaient adoptée dans leur groupe sans condition, simplement parce que j’étais l’amie d’Anny. Depuis la rentrée, je passais mes pauses dej à leur table, les écoutant discuter de tout et de rien. De foot et de filles. De soirées et des cours. Ils avaient tous grandi ensemble. Ils se connaissaient par cœur, se chamaillaient comme des frères… Et puis, il y avait Logan. Le mystérieux et ténébreux Logan. Il parlait peu, du moins en ma présence. Son regard me troublait, me mettait mal à l’aise. Il était intense, comme s’il tentait de percer mes secrets, de voir au-delà des hautes murailles derrière lesquelles je m’étais réfugiée.


Mon téléphone vibra dans ma poche, me ramenant à l’instant présent. Je m’écartai de l’étreinte de mon père en reniflant et levai la tête vers lui.


Aujourd'hui, il y avait une soirée chez Ryan, la première de l’année pour célébrer la rentrée. Anny m’y avait invitée, mais je ne me sentais pas prête. L’idée de me retrouver dans une maison pleine de lycéens bourrés m’effrayait… Je n’étais pas certaine d’être aussi forte qu’il le croyait, mais je n’osai pas lui avouer. Je ne voulais pas le décevoir. Pas après tout ce qu’il avait sacrifié pour moi.


J’ai saisi mon smartphone pour consulter le message de mon amie. Elle était résolue à me sortir de mon lit et de la soirée tranquille que j’avais prévue. Son entêtement m’arracha un sourire.


― C’est Anny, chuchotai-je. Elle sera là dans dix minutes pour m’aider à me préparer.


Si mon père était surpris, il ne laissa rien paraître. Il déposa un baiser sur mon front et se leva.


― Ça veut dire que je vais avoir la maison pour moi tout seul ! Je vais pouvoir mettre ma musique à fond et commander ma pizza sans avoir à supporter tes commentaires désobligeants sur mes goûts ! Merci, Seigneur !


Il rit, s’avança vers sa précieuse collection de vinyles, l'unique trésor qu’il avait choisi de garder avec lui, et sélectionna un album de Johnny Cash pour le placer délicatement sur sa platine.


― Ce sera toi et moi, Johnny, ce soir !


Alors que les premiers accords de guitare résonnaient, papa revint vers moi et me posa des questions sur ma soirée. Il était inquiet, je pouvais le lire dans son regard, mais ne fit aucun commentaire. Il était heureux pour moi. Heureux que je me sois fait une amie et que j’accepte de sortir et de vivre. Il ignorait que j’étais terrifiée à l’idée de mettre les pieds dehors, et je ne lui dis rien. Je me contentai de sourire timidement malgré la douleur de mes joues crispées et de mon cœur meurtri.


Anny arriva 10 minutes après son SMS, les bras chargés de sac de fringues, chaussures et maquillage.


― Hello, monsieur M ! lança-t-elle en rentrant avant de se tourner vers moi en désignant ses lourds bagages. Je connais ta garde-robe. Hors de question que tu sortes avec un jean trop grand et un sweat à capuche !


Je me laissai emporter par sa joie et sa bonne humeur et la rejoignis dans ma chambre sous le regard amusé de mon père. Elle avait déjà préparé plusieurs tenues qu’elle avait posées sur mon lit. Les chaussures étaient éparpillées sur le sol et le maquillage recouvrait ma coiffeuse.


― J’avais pensé à cette petite robe bleue. Elle serait tellement mignonne sur toi. Avec toutes tes courbes, MIAM !


Lorsqu’elle la présenta devant moi, j’eus un frisson. La sensation des doigts froids d’Éric faisant glisser les bretelles sur mes épaules, de sa bouche dans mon cou, me donna envie de vomir. Ma vision se brouilla et mes jambes se dérobèrent sous mon poids. Je ne pouvais plus penser. J’étais prisonnière de ce souvenir, incapable de revenir à la réalité.


― Hey ! Tout va bien ? me demanda Anny en prenant mon visage dans ses mains chaudes.


Son contact me ramena à elle. Je déglutis difficilement, cherchant un mensonge suffisamment plausible pour ne pas l’inquiéter, en vain. Je me contentai alors d’un simple hochement de tête et me relevai avec son aide.

― Bon, OK, dit-elle peu convaincue. Oublions les robes. Que penses-tu de ce jean noir ? Sa taille haute mettra en valeur tes hanches.

J’acquiesçai sans vraiment regarder la pièce de tissu qu’elle me tendait.


― Avec quoi on pourra l’accorder… réfléchit Anny en fouillant dans le tas de fringues jetées sur mon lit. Ah, voilà ! Ce sera parfait !


Elle me donna un crop-top noir et me poussa dans la salle de bains pour que j’enfile ma nouvelle tenue. Le pantalon était ultra serré, mais il dissimulait mon ventre arrondi. Le haut était court, mais pas trop échancré. C’était plutôt joli, sans faire trop vulgaire. Pas de quoi attirer l’attention.


Je rejoignis Anny qui avait passé une petite jupe en jean délavé lui arrivant au-dessus du genou et un débardeur rouge en dentelle. Elle était splendide.


―Tu es magnifique, Lili ! s’exclama-t-elle en me voyant. Tu devrais t’habiller comme ça tous les jours !

―Merci…, bredouillai-je mal à l’aise. Tu es très belle, toi aussi. Le rouge te va vraiment bien !


Elle fit un tour sur elle-même en affichant un sourire au miroir.


― Ouais… pas trop mal, murmura-t-elle. Parfait pour une soirée entre filles ! Maintenant, laisse-moi te coiffer et te maquiller.


Elle attrapa ma main et me tira jusqu’à la chaise de ma coiffeuse. Elle m’étudia sérieusement avant de s’armer d’une brosse et d’un élastique. Après s’être battue quelques minutes avec ma longue tignasse, elle plaqua les dernières mèches rebelles avec du gel pour parfaire ma queue-de-cheval haute.


― Waouh ! Regarde ce visage ! Pourquoi le cacher derrière tes cheveux ?


Sans me laisser le temps de répondre, elle me fit pivoter et commença un ballet de pinceaux et de poudres. Elle unifia mon teint, me dessina un smoky eyes, appliqua du blush sur mes joues et une touche de brillant sur mes lèvres. Lorsqu’elle fut satisfaite, elle me révéla son travail en orientant mon fauteuil vers le miroir.


― Parfaite ! souffla-t-elle.


J’observais cette inconnue devant moi. Mes traits étaient les mêmes, mais j’avais l’air différente. Comme si j’étais devenue une autre personne, le temps d’une soirée. Je lui offris un sourire en guise de remerciement, puis la laissai se préparer. Elle coiffa ses cheveux blonds, formant de jolies boucles avec son lisseur, et se maquilla à son tour. Des yeux charbonneux rehaussés d’une touche de rouge sur les lèvres.


Pour terminer, j’optai pour une belle paire de bottes bleu marine et, elle, pour des baskets blanches. Nous avons aussi passé chacune une veste chaude noire, histoire de ne pas attraper froid dehors avant de sortir de ma chambre en riant.


Mon père nous embrassa en nous souhaitant une bonne soirée. J’avais prévu de dormir chez Anny, elle voulait avoir le temps de débriefer. De parler des garçons et de leurs conquêtes… Je la soupçonnais d’avoir le béguin pour Steve, mais je n'avais pas encore osé lui demander. Je les avais observés se chercher et se disputer à plusieurs reprises au lycée, et j’étais impatiente de voir sa réaction en la trouvant si sexy ce soir.


Nous sommes arrivées chez Ryan un peu en avance. Il n’y avait personne, mis à part la bande habituelle : Loïc, Ethan, Jared, Steve et Logan. Ils sirotaient une bière en préparant la maison pour la fête. Ils avaient rangé tous les objets précieux dans la chambre de ses parents qui était à présent verrouillée.


― Tu te souviens quand John et Marc s’étaient mis à jouer au foot avec le serre-livres en cristal de ta mère, mec ? ria Steve en se laissant tomber dans le divan qu’ils avaient poussé contre le mur.

― Ouais, j’ai bien cru que j’allais faire une crise cardiaque, dit Ryan. C’était un cadeau de mon père pour leurs quinze ans de mariage. Je serais mort à l’heure qu’il est, s’ils l’avaient explosé !

― Et depuis, on passe deux heures à tout planquer avant chaque fête et deux fois plus de temps pour tout ranger et remettre en place. Tout ça pour se bourrer la gueule ! ajouta Jared.

― Se bourrer la gueule et se faire de bonnes petites chattes ! s’exclama Ethan.

― Toujours aussi classe, Ethan, soupira Anny signalant ainsi notre présence.


Six paires d’yeux nous ont regardées fixement avec convoitise, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que c’était Anny et moi. Ryan est alors venu vers nous et m’a soulevé en maintenant mes jambes contre son corps.


― Et voici les plus belles ! cria Ryan.


Il nous fit tourner au rythme de mes protestations et m’emmena vers le canapé où Steve et Jared étaient assis. Logan nous observait d’un air sombre et fâché. Comme toujours. Je n’arrivais pas à le cerner. Il semblait de me détester alors qu’il ne s’était jamais donné la peine de faire ma connaissance. Il ne m’avait que très peu adressé la parole, se contentant de me lancer des regards silencieux.


― Une bière, Lili ? me demanda Anny.


Je n’étais pas à l’aise avec l’idée de boire, mais j’avais grand besoin de courage liquide.


― Une bière avant que tout le monde n’arrive ne peut pas me faire de mal, je suppose, répondis-je en haussant les épaules.

― J’aime ce que j’entends, Lili, annonça Jared en me tentant une bouteille brune décapsulée.


J’hésitai. Est-ce que je pouvais leur faire confiance ? Après tout, je ne les connaissais que depuis quelques jours. Anny, sentant mon malaise, attrapa la canette, but une gorgée avant de me la tendre.


― Finalement, je vais prendre quelque chose de plus fort. Tiens, Lili, me dit-elle avec un clin d’œil.


Personne ne fit le moindre commentaire et moi, j’étais rassurée. Je me détendis, appréciant la bière et la compagnie des garçons avant que la soirée ne commence. Steve et Ryan me racontaient leurs aventures de l’année dernière alors qu’ils marchaient dans les traces de leurs grands frères, partis à l’université. Les premières fêtes et les catastrophes. Jared, Loïc, Ethan et Anny se joignirent à nous et les heures défilèrent sans que je ne m’en rende compte. Logan, lui restait en retrait sans rien dire.


― Et lui, c’est quoi son problème ? demandai-je en regardant Logan dans les yeux. Vous ne lui avez jamais appris à se détendre ?


Ryan explosa de rire et recracha une bonne partie de sa dernière gorgée de bière.


― Putain, Ryan ! T’es dégueulasse ! tonna Logan en vérifiant ses vêtements.

― Elle t’a bien mouché ! s’exclama Ryan.

― Ouais, c’est ça. Quand on sait pas de quoi on parle, on la ferme ! maugréa Logan en se dirigeant vers la cuisine.

― Laisse-le, il n’a pas baisé depuis une semaine. Il est un peu tendu… m’expliqua Ethan en souriant.


Anny soupira en levant les yeux au ciel. Elle m’attrapa par la main, me tirant pour échapper à mon cocon si chaud et confortable.


― Allez, viens ! On va mettre de la musique et on va s’amuser un peu ! clama-t-elle en me guidant à travers la maison.


Elle sortit son téléphone, sélectionna une playlist « Dancefloor ». Soudain, la voix de Sean Paul emplit l’espace, couvrant les conversations des nouveaux arrivants. Les filles se rassemblèrent sur une zone improvisée en piste de danse, au milieu de ce qui semblait être la salle à manger. Elles poussaient des cris, comme si elles étaient en plein concert ou au lit, et bougeaient de manière provocante. Anny sautait sur place en chantant, m’entraînant avec elle.


J’adorais danser. J’ai toujours aimé ça, mais cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas laissé emporter par la musique. Six mois, pour être exact. C’était peut-être la bière, ou tout simplement l’ambiance, mais je me fermai les paupières et balançai mon corps au rythme des basses. Après quelques minutes, j’ai senti un regard posé sur moi. Il me réchauffait. Brûlait ma peau. J’ai rassemblé mon courage et cherché à identifier mon observateur. Lorsque nos yeux se sont rencontrés, j’en eus le souffle coupé. Logan était là, dans l’embrasure de la porte, une bière à la main. Il a lentement léché ses lèvres tout en me fixant et j’ai ressenti une irrépressible tension entre mes cuisses. Il était d’une beauté à damner un saint et il en avait pleinement conscience. Pendant un bref instant, nous étions complètement seuls, attirés l’un par l’autre. Jusqu’à ce que Morgan fasse son apparition, dans une tenue qui ne laissait aucune place à l’imagination. Elle a ensuite soufflé quelques mots à Logan avant de se mettre à rire. Une vraie hyène ! Elle ne cessait de le toucher, pressant ses seins contre lui et lui susurrant des choses que je n'aurais probablement jamais le courage de prononcer.


Il ferma les yeux et un froid écrasant s’installa en moi. Mon cœur se brisa alors qu’il s’éloignait, Morgan sur ses talons. Que m’arrivait-il ? Pourquoi réagir comme s’il m’avait promis quelque chose ? Comme si nous étions plus que de simples connaissances ?


Tout me parut soudainement désespérément triste et dénué de sens. Je rêvais de m’enfuir. De rentrer chez moi, à l’abri de tout. De retrouver mon lit, mon refuge. Pour pleurer et oublier.


Je fis signe à Anny pour lui faire comprendre que je partais. Elle me proposa de me raccompagner, mais c’était inutile. J’avais juste besoin de marcher un peu. Seule.


Après lui avoir assuré que tout irait bien, même si je n’en étais pas si certaine, je sortis en courant de la maison. Loin du bruit étouffant. De la chaleur suffocante.


L’air vivifiant de cette douce nuit d’hiver me fit le plus grand bien. Pendant quelques instants, je restai immobile sous le ciel sombre. Une brise fraîche jouait timidement dans mes cheveux et le silence m’apportait une étrange tranquillité. Je fermai les yeux, profitant de la beauté de ce moment fugace tout en respirant profondément.


Soudain, je perçus un léger mouvement, un bruissement, suivi de la sensation agréable d’un tissu chaud sur mes épaules. L’odeur réconfortante du pin mêlée à celle de la terre mouillée m’enveloppa. Le parfum de Ryan.


― Allez, viens. Je te ramène chez toi, Lili, me dit-il simplement en me conduisant jusqu’à son 4x4 une main dans le dos.


Le trajet se fit en silence, dans une atmosphère tranquille. Il ne posa aucune question, se contentant de quelques regards furtifs. J’avais l’impression qu’il me comprenait. Qu’il pouvait lire en moi. Et qu’il me protégerait toujours, peu importe les épreuves à venir.


Arrivés chez moi, il se gara devant la maison avant de se tourner vers moi. Il ajusta sa veste sur mes épaules, me demandant de la garder, puis me souhaita une bonne nuit.


Alors que je m’apprêtais à sortir de la voiture, il m’interpella et, avant que je puisse croiser son regard, il prononça des paroles qui touchèrent profondément mon cœur et me firent verser des larmes :


―Tu n’es plus seule, Lili. Nous sommes ta famille, à présent. Tu n’as pas à avoir peur de nous. Ni à craindre quoi que ce soit.


Je hochais la tête, claquai la portière et rentrai chez moi.


Presque heureuse.


Texte de L.S.Martins.

Image créée par L.S.Martins à l'aide de Leonardo.Ai.

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