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Chapitre 23 : Diego

Chapitre 23 : Diego

Publicado el 20, sept., 2024 Actualizado 20, sept., 2024 Romance
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Chapitre 23 : Diego

 

Je me réveillai dans un lit doux et accueillant, enveloppée par la chaleur du jour qui inondait la chambre.

Le soleil baignait la pièce de sa lumière apaisante, et un délicat parfum floral – celui des fleurs fraîches que ma mère disposait toujours un peu partout – flottait dans l'air, ajoutant une note de douceur à cet instant matinal. Cela faisait une semaine que j'étais rentrée chez mes parents, et Brandon, bien qu'ayant passé toute cette période à mes côtés, devait s'absenter pour quelques jours pour des affaires à Manhattan.

Pendant cette semaine de convalescence, je m'étais astreinte avec sérieux aux exercices que ma kinésithérapeute m'avait prescrits. Je progressais, parvenant à me tenir debout de plus en plus longtemps sans l'aide de mes béquilles. Néanmoins, la marche restait un défi insurmontable pour l'instant. La kiné m'avait avertie que cela prendrait du temps, beaucoup de temps peut-être. Chaque geste demandait une concentration et une énergie immenses.

Je m'étirai comme chaque matin, savourant ce court moment d'étourdissement qui me faisait oublier, ne serait-ce qu'une seconde, mes limitations physiques. Puis, je me redressai, mes pieds touchant le sol, et attrapai ma béquille, appuyée contre une chaise à côté de moi. Avec peine, je me mis debout. L'habitude d'utiliser des béquilles ne s'était pas encore bien installée, malgré mes efforts. Une semaine que je tentais de les apprivoiser, et pourtant, chaque mouvement semblait aussi complexe qu'au premier jour. Je me sentais maladroite, impuissante face à cet outil qui devait m'aider à avancer, mais qui, parfois, me paraissait être une contrainte de plus.

Enfin, debout, je quittai ma chambre et traversai le couloir. Un silence inhabituel régnait dans la maison. Depuis aussi loin que remontaient mes souvenirs, il y avait toujours du bruit ici. Les disputes de mes parents, la télévision en fond sonore, les cris de mon frère ou encore les miaulements de Tigrou, mon chat. Ah, je ne vous ai pas parlé de lui ! Tigrou, c'est mon fidèle compagnon à quatre pattes. Son pelage, blanc tacheté de brun clair presque orangé, lui avait valu ce nom. Ses yeux jaunes, brillants, semblaient toujours être à l'affût de la moindre proie. Chasser était son passe-temps favori, et il ne manquait jamais une occasion de me ramener de petits trophées, souvent des souris mortes, déposées avec fierté à mes pieds. Ce genre de surprise m’avait marqué, notamment à l’âge de 14 ans, quand il m’avait offert sa première prise. Charmant, vraiment.

En plus de Tigrou, il y avait aussi Pinpin, le lapin nain que j'avais reçu pour mes 18 ans. Gris avec des touches blanches comme s’il avait été partiellement oublié sous un pinceau, il était aussi mignon que capricieux. Quand il était contrarié, il frappait du pied toute la nuit pour exprimer son mécontentement. Il vivait en liberté dans la maison, et ce petit démon grignotait tout : couettes, fils électriques, tapisserie. Rien ne lui échappait.

Puis, il y avait Ivy et Scarley, les poissons rouges. Mes parents les avaient achetés pendant que j’étais encore dans le coma. À mon retour, leur présence m’avait surprise.

 

Mais ce matin-là, le silence pesait. Tout le monde semblait être sorti. Je me dirigeai péniblement vers la salle de bain, longeant le couloir décoré de photos de famille. Des souvenirs figés dans le temps : mon frère et moi, éclatant de rire dans notre piscine gonflable ; des fêtes de Noël et des anniversaires partagés. Ces images me réchauffaient le cœur, même si elles rappelaient des moments lointains.

Arrivée à la salle de bain, je posai mes béquilles avec soin et me glissai dans un bain moussant, un véritable petit luxe que je savourais pleinement. Je pris le temps de me détendre, me prélassant dans la chaleur réconfortante de l'eau, jouant avec la mousse comme une enfant. Ensuite, je m'appliquai un masque à l'argile, me rasai les jambes, et profitai de ce moment de calme rien que pour moi. Ces instants de solitude étaient devenus rares et précieux.

Une fois sortie du bain, j’enfilai une robe légère. C'était étrange de penser à la vitesse à laquelle le temps filait. Il me semblait que, la veille encore, je portais doudounes et écharpes, et aujourd'hui, me voilà en sandales et robe d'été. Il y a trois jours, ma mère et moi avions fait une séance de shopping pour renouveler ma garde-robe. Ça faisait partie de ces petits plaisirs qui me rappelaient que la vie normale n'était pas si loin.

Une fois prête, je descendis au rez-de-chaussée. Des voix résonnaient depuis la cuisine : celles de mes parents et de mon frère, Valentin. Mon cœur se serra légèrement en l'entendant. Sa voix m’avait manqué plus que je ne l'avais réalisé. Pendant cette semaine de retrouvailles, nous avions enfin retrouvé la complicité qui s'était effritée au fil du temps. Il avait tenu à rester près de moi, malgré ses propres occupations. Il s’était excusé de ne pas être venu me voir à l’hôpital, mais je ne lui en avais pas tenu rigueur. Tout cela appartenait désormais au passé.

Je m’avançai dans la cuisine et m’assis à côté de Valentin, ébouriffant ses cheveux en passant. Immédiatement, il se mit à râler, comme à son habitude, protestant contre le temps qu’il avait passé à se coiffer. Un sourire se dessina sur mes lèvres. La scène était tellement familière, presque réconfortante.

Le petit-déjeuner s'écoula dans une ambiance bon enfant, malgré quelques échanges plus tendus. Valentin avait un rendez-vous galant cet après-midi, mais il était visiblement mal à l'aise à l'idée d'en parler. Ce n’était pas dans son habitude de se confier facilement, surtout à nos parents. Je n'avais pas pu m'empêcher de glisser une remarque taquine, mais il l’avait mal pris, et la tension était montée d’un cran. Il m'avait reproché de toujours m'immiscer dans les affaires des autres, une remarque qui me blessa plus que je ne voulusse bien l’admettre. Il avait raison, après tout. Mon besoin, de tout savoir et de me mêler de tout m’avait déjà joué des tours.

Après un moment, je décidai de sortir prendre l'air. Je me dirigeai lentement vers la porte d’entrée, l’ouvrant avec une certaine appréhension. Dès que la porte s’ouvrit, une vague de chaleur m'envahit, le soleil frappant avec une intensité presque accablante. Je plissai les yeux, prise par surprise par cette luminosité brûlante. Sans hésiter, je fis demi-tour pour récupérer mes lunettes de soleil, que j'avais laissées sur la console de l'entrée. Une fois rééquipée, je ressortis, mieux préparée pour affronter la chaleur estivale.

C'est alors que je vis Diego, mon meilleur ami et voisin d’enfance, debout devant sa maison. Il se tenait là, décontracté, me fixant avec un sourire étonné. Cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas vus.

—        Diego ! Lançai-je avec enthousiasme. Ça fait si longtemps ! Comment tu vas ?

Il me regarda, incrédule.

—        Vic... C’est vraiment toi ? Waouh ! Ça fait tellement bizarre de te revoir après tout ce temps. Tu n'habites plus à Manhattan ?

Je secouai la tête, un sourire amusé aux lèvres.

—        Si, mais avec mon état de santé actuel, les médecins m’ont interdit les vols de longue durée. Cela dit, ça ne me dérange pas, ça me permet de passer du temps avec mes parents et mon frère, c'est plutôt agréable.

Diego hocha la tête.

—        Ouais, j’ai vu que Valentin était de retour aussi... Mais dis-moi, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?

—        Une agression, répondis-je simplement, évitant les détails.

—        Merde, sérieusement ? S’exclama-t-il, visiblement choqué. Tu as porté plainte, j’espère ?

—        Ce n’est pas moi, c’est mon copain qui s’en est chargé, dis-je, une pointe de fierté dans la voix.

Il haussa un sourcil, surpris.

—        Tu as un copain maintenant ?

Je ris doucement.

—        Oui, incroyable, non ?

—        Eh bien, c'est super pour toi. Et moi, tu ne devineras jamais... Il leva sa main, dévoilant une alliance argentée qui scintillait à son doigt. Je me suis marié il y a quatre mois.

Je ne pus m’empêcher de m’exclamer, sincèrement impressionnée.

—        Waouh ! Félicitations, Diego ! Ta femme a vraiment de la chance de t’avoir. Un homme comme toi, elle n’a plus rien à craindre.

Diego rigola, bombant fièrement le torse.

—        Ouais, je suis un homme viril maintenant !

Je levai les yeux au ciel avec un sourire.

—        Ne te la pète pas trop non plus !

À ce moment-là, une voix féminine appela depuis la maison.

—        Diego ?

Il se retourna et répondit :

—        Je suis là !

Une femme d’une beauté saisissante apparut, marchant gracieusement vers nous, un bébé blotti dans ses bras. Elle avait de longs cheveux roux qui encadraient un visage lumineux et doux. Ses yeux d’un bleu profond étaient parsemés de taches de rousseur délicates qui lui donnaient un air à la fois innocent et espiègle.

—        Vic, je te présente ma femme, Isis, et notre fille, Sophia. Elle a tout juste trois semaines.

Isis me sourit chaleureusement.

—        Bonjour, Vic. Diego m'a tellement parlé de toi, je suis ravie de faire enfin ta connaissance.

—        Le plaisir est partagé, répondis-je en retour, touchée par son accueil. Isis dégageait une aura de bienveillance, une douceur palpable. Je comprenais pourquoi Diego était tombé sous son charme, et j’étais sincèrement heureuse pour lui.

Nous discutâmes encore un moment. Diego m’interrogea sur mon retour, et je lui expliquai que j’étais de retour chez mes parents depuis une semaine, mais que je sortais peu, la majeure partie de mon temps étant consacrée à me reposer ou à suivre mes séances de rééducation. À ma grande surprise, Diego m’apprit qu’il avait quitté la Bretagne, où il vivait auparavant, pour revenir dans notre quartier. Lui et Isis s’étaient installés dans la vieille maison familiale de Diego, bien décidés à la rénover. J’étais touchée par ce retour aux sources, par ce désir de reconstruire une nouvelle vie là où tout avait commencé pour lui.

—        Si jamais tu as besoin d’aide pour les travaux, n’hésite pas à demander, proposai-je.

Diego secoua la tête en souriant.

—        C’est gentil, Vic, mais on va se débrouiller, pas vrai mon amour ? Dit-il en jetant un regard complice à Isis.

Elle acquiesça, un sourire tendre aux lèvres, puis l’embrassa doucement. Ce baiser, bien que discret, dura un peu trop longtemps, me faisant sentir légèrement de trop. Un sentiment étrange, mélange de bonheur pour eux et de solitude, me traversa furtivement.

Je décidai alors qu’il était temps de partir.

—        Bon, je vais vous laisser. C’était un vrai plaisir de te rencontrer, Isis. J’espère qu’on se reverra très bientôt.

Avant que je ne puisse m’éclipser, Isis me retint.

—        Pourquoi ne viendriez-vous pas dîner ce soir ? Toute la famille est la bienvenue, ce serait un plaisir de vous recevoir.

Diego hocha vigoureusement la tête.

—        Oui, venez ! Ça nous ferait super plaisir.

J’hésitai un instant.

—        Je ne sais pas... Il faut que je demande à mes parents et à mon frère.

—        Pas de souci, dit Diego en sortant son téléphone. Prends mon numéro et envoie-moi un message pour me dire si c'est bon.

Je notai son numéro et, après des adieux chaleureux, je partis, laissant derrière moi ce petit tableau de bonheur familial.

Je décidai de me promener un peu pour profiter du beau temps, mais après une dizaine de minutes à peine, mes bras commencèrent à me faire souffrir. Ces fichues béquilles m’épuisaient. Chaque pas me semblait un effort surhumain. J’étais frustrée, lasse de cette dépendance physique. Combien de temps, encore, devrais-je endurer ça ? J’aspirais tellement à retrouver ma liberté de mouvement, à marcher sans aide, à courir peut-être même un jour...

La douleur devenant trop intense, je m’arrêtai dans un petit parc à proximité et m’assis sur un banc. Devant moi, des enfants jouaient avec insouciance, leurs rires résonnant joyeusement dans l’air. Une étrange sensation m’envahit alors. Un sentiment que je n’avais jamais vraiment ressenti auparavant, un mélange de nostalgie et d’envie. En les regardant, des images surgirent dans mon esprit : Brandon et moi, dans un jardin fleuri, entourés d’enfants jouant, riant... Nos enfants. L’idée me fit sourire, mais elle me parut rapidement absurde. Moi, mère ? Quelle idée ridicule.

Je secouai la tête pour chasser ces pensées, m’enfonçant un peu plus dans mon banc, écoutant distraitement les oiseaux qui chantaient au-dessus de moi. Le parc était animé, entre les cris joyeux des enfants, les conversations des parents et les éclats de rire des adolescents qui traînaient non loin, canettes à la main. C'était un cadre paisible, et malgré la douleur dans mes bras, j’appréciai cet instant de tranquillité.

Le temps passa sans que je ne m’en rende compte. Quand je consultai finalement l’heure sur mon téléphone, il était déjà 12 h 29. J’avais dû somnoler sur ce banc. Il était grand temps de rentrer chez moi.

Je me levai difficilement et, après une marche laborieuse, je retrouvai enfin la maison familiale. Mes parents étaient déjà à table, m’attendant pour déjeuner.

—        Désolée pour le retard, je n’ai pas vu le temps passer, dis-je en m’asseyant, soulagée de poser enfin mes béquilles.

Mon père sourit, indulgent.

—        Ce n’est pas grave. Assieds-toi et mange.

La chaise de Valentin, mon frère, était vide.

—        Où est Valentin ? Demandai-je, remarquant son absence.

—        Il est parti à son rendez-vous, expliqua ma mère. Il a appelé pour dire qu’il ne rentrerait pas avant cet après-midi.

—        Ah, d’accord. Puis je leur annonçai : j’ai revu Diego tout à l’heure. Il nous a invités à dîner chez lui ce soir. Lui et sa femme.

Mon père releva la tête, surpris.

—        Diego est marié ?

—        Oui, et ils ont même une petite fille. Elle n’a que trois semaines.

Ma mère secoua la tête, un sourire nostalgique aux lèvres.

—        C’est incroyable comme les enfants grandissent. Il me semble que c’était hier que Diego et ses parents ont emménagé ici.

Mon père acquiesça.

—        Oui, maintenant, c’est un homme. Marié, père de famille... Le temps file.

La conversation dériva rapidement vers d’autres sujets, et je profitai du repas en discutant avec eux de tout et de rien. Mais au fond de moi, je me réjouissais déjà à l’idée de ce dîner, bien que cela me semblait étrange de revoir Diego dans un contexte si différent. Le voyou insouciant que j’avais connu, toujours prêt à se lancer dans des aventures risquées, était désormais un père de famille posé. Cela me semblait presque irréel. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire à l'idée de ce dîner. Ce serait l'occasion de renouer des liens, de découvrir cette nouvelle facette de lui. Mais une petite voix dans ma tête murmurait que je n’étais pas sûre d’être totalement à l’aise. Il y avait quelque chose d'intimidant dans cette dynamique de couple épanoui, dans ce bonheur familial auquel je n’avais jamais vraiment songé pour moi-même.

Après le déjeuner, je montai dans ma chambre. La lumière douce qui entrait par la fenêtre baignait la pièce d’une tranquillité presque hypnotique. J’attrapai mon téléphone pour envoyer un message à Diego, confirmant notre présence pour le dîner.

—        On sera là ce soir ! Merci pour l’invitation 😊, tapai-je rapidement avant d'envoyer.

Je laissai tomber mon téléphone sur le lit et m’allongeai, fermant les yeux quelques instants.

La fatigue me submergea, sans doute due à l’effort de ma sortie du matin et à cette constante douleur physique qui érodait lentement mon énergie. Mes pensées divaguèrent. Je me remémorais les nombreuses après-midis de notre enfance, Diego et moi courant dans les rues, inventant des histoires, grimpant aux arbres comme si rien ne pouvait nous atteindre. Mais la vie avait fini par nous séparer brutalement. Cette séparation avait été un déchirement à l’époque. Sa fuite, précipitée avec sa mère, m’avait laissée dévastée, mais je comprenais aujourd’hui pourquoi ils étaient partis. Les scandales, les regards accusateurs, la pression des médias... Tout cela aurait été insupportable. Diego n’avait pas eu le choix.

Je me tournai sur le côté, repensant à la dernière lettre que j’avais reçue de lui, il y a de cela quelques années. Son ton avait changé, plus mature, plus distant, mais je sentais toujours cette connexion, ce lien indéfectible entre nous, même si les circonstances nous avaient éloignés.

Peut-être qu’il était temps d’apprendre à connaître cette nouvelle version de lui, celle qui avait traversé des épreuves que je ne pouvais qu’imaginer.

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