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Raconter la Terre une image à la fois : l’enfance au cœur de la création avec Yann Bonnin – Partie II

Raconter la Terre une image à la fois : l’enfance au cœur de la création avec Yann Bonnin – Partie II

Publicado el 7, jul, 2025 Actualizado 7, jul, 2025 Educación
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Raconter la Terre une image à la fois : l’enfance au cœur de la création avec Yann Bonnin – Partie II

Conversation réalisée le 24 juin 2025 en Normandie, à Montigny avec Yann Bonnin, auteur-réalisateur, animateur et directeur de l'animation pour le projet Green Tales. Deuxième partie.

Propos recueillis par Imane Tamli, rédactrice multilingue et créative pour Panodyssey.


Green Tales est un projet pédagogique européen qui permet aux enfants de parler d’écologie autrement. Pas avec de grands discours, mais avec leurs mains, leurs dessins, leurs idées. En réalisant un court-métrage en stop-motion et différents diaporamas, ils explorent les quatre éléments de la nature : l’eau, l’air, le feu et la terre. Ils racontent le monde tel qu’ils le ressentent, chacun à leur manière.

Depuis les tout débuts du projet, Yann Bonnin accompagne ces ateliers. Il est artiste, auteur-réalisateur spécialisé dans l’image animée, et surtout quelqu’un qui aime transmettre. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, sur ce que lui apporte ce travail avec les enfants, et sur ce que ça change aussi dans sa façon de créer.


Image composite de la série : Les Shadoks et le Big Blank – Réalisation : Jacques Rouxel et Laurent Bounoure Productions : AAA Productions, Canal+, INA – © 1999, tous droits réservés.


Pourquoi as-tu rejoint le projet GREEN TALES ? Qu’est-ce qui t’a donné envie ?


Comme souvent… la vie n’est faite que de rencontres inspirantes et d’audace. À l’occasion d’un événement où j'étais engagé pour faire la captation vidéo d’un concert puis le montage. Là, j’ai fait la connaissance de Marianne Poncelet, vice-présidente de la Fondation Internationale Yehudi Menuhin, et le courant est tout de suite passé entre nous.


Je me suis un peu présenté, et simplement dit que mon activité principale était l'animation. Elle a paru tout de suite ravie, me confiant à son tour qu’en dehors de la fondation, elle était autrice, et qu’elle aimerait bien un jour pouvoir réaliser l’un de ses contes illustrés. Soit !

Un an plus tard, en 2020, alors que le monde était à l’arrêt en plein confinement, elle m’a recontacté pour me dire : « J’ai écrit un conte, j’ai aussi les illustrations et l’enregistrement de la voix… Tu crois qu’on pourrait en faire quelque chose ? » Je lui ai répondu : « Oui, bien sûr, tentons le coup, on n’a rien à perdre… Pour le moment, c’est le calme plat… Alors je vais voir pour sortir un petit pilote. »


C’est ainsi qu’est née La Couleur Verte, le tout premier film d'animation pour le projet Green Tales.


À partir de là, avec Marianne, nous avons commencé à structurer l’idée, pour qu’elle puisse ensuite chercher des partenaires et imaginer une ambition plus large. Et en 2023, elle m’a annoncé que Green Tales allait officiellement voir le jour en 2024. Marianne, c’est une fée. Elle est capable de transformer une idée en réalité. Pour nous, les artistes, de telles personnes sont extrêmement précieuses. Mais je pense qu’elle pense la même chose de nous, les artistes, ce qui crée une équité et une générosité dans ce qu'on fait, qui transparaît dans le résultat final. Il ne faut pas oublier sa super équipe aussi. Méga important !


C’est vrai, ce projet est né de manière simple, presque spontanée, avec les moyens du bord, dans un esprit de survie créative. Et puis, peu à peu, l’élan a pris, l’énergie a grandi. Aujourd’hui, c’est devenu une aventure collective qui ne cesse de grandir et de s’étoffer.


Comment tu décrirais GREEN TALES à quelqu’un qui ne connaît pas du tout ?


Green Tales, c’est un projet pédagogique européen qui a pour vocation de faire entrer l’animation stop-motion comme médium d’expression créatif pour les enfants, et les ados aussi. L’idée est de leur permettre à travers l’image animée, de partager leur ressenti sur les enjeux environnementaux. On travaille dans les écoles avec des enseignants et artistes locaux pour accompagner les élèves dans la création de mini courts métrages d'animation : de l’écriture à l’illustration, de la fabrication de décors, de marionnettes et d’accessoires qu’ils animent ensuite, jusqu’au montage vidéo final. Ils réalisent également les voix et la bande son de leur film.


C’est un projet accessible techniquement. Nous utilisons des smartphones, des applications d'animation simples, du papier découpé, des objets, et même des humains pour faire de la pixilation. Tout est pensé pour que les enseignants puissent devenir autonomes avec leurs classes. On ne cherche pas à les détourner des écrans, au contraire, on leur fait découvrir qu’ils ont un véritable pouvoir créatif entre les mains. Qu’ils ont cette chance, car ce qui était encore impossible il y a quelques années, est devenu financièrement et matériellement abordable et réalisable à l'école ou à la maison. Ils peuvent créer des films d'animation DIY en famille, à l’école, entre amis, puis les diffuser sur les réseaux sociaux. Il y a même des festivals qui ont ouvert une nouvelle catégorie pour sélectionner et récompenser des films “bricolés”.


Avec Green Tales, chaque école travaille autour de l'un des quatre éléments de la nature : l’eau, l’air, le feu et la terre. Les enfants doivent imaginer une histoire dans laquelle l’élément qu’on leur a confié, peut être soit personnifié, soit évoqué. C’est le cas pour l’air notamment, parce qu’il est invisible et très difficile à matérialiser. En finalité, chaque histoire représente un chapitre d’un conte collectif.

Pour passer de l’un à l’autre et les lier entre eux, nous avons imaginé un personnage candide sous forme d’un petit extraterrestre. On l’a baptisé GT (Gi-ti), les initiales de Green Tales. Il voyage de pays en pays pour comprendre comment fonctionne notre monde.

À l’arrivée, le but est de démocratiser l’animation, de transmettre des savoir-faire artistiques et numériques, tout en sensibilisant à l’écologie de manière ludique. Et parce que l'union fait la force, le projet favorise les échanges interculturels. Par exemple, la Turquie et l’Islande travaillent en binôme, réalisant des diaporamas animés : l’un imagine un récit, l’autre l’illustre et le sonorise. Et vice-versa !

Bref, avec Green Tales, notre souhait est de créer un pont culturel et intergénérationnel où éducation artistique, créativité numérique engagement environnemental se rencontrent au service des enfants… et de la planète.


Tu travailles avec d’autres artistes et avec des enfants. Qu’est-ce que ça t’apporte ?


Travailler aux côtés d’enfants, de professeurs et d’artistes locaux est une expérience des plus enrichissantes. Animer en latin, ça signifie “donner la vie“, “donner une âme“, pas simplement “faire bouger“. Pour que les enfants saisissent cette règle essentielle de l’animation stop motion pédagogique, je leur propose toujours de mimer une action avant de l’animer. Et là, je peux vous assurer que ça rigole bien. Ils regardent ce grand bonhomme faire le clown devant eux, à mimer la joie comme la tristesse, un éléphant, une balle qui rebondit… Que sais-je encore ? Ça les interpelle, et on devient vite complices. Faut voir leurs yeux et leurs sourires, surtout quand je leur dis que c’est mon métier, et que j’ai fait ça quasi toute ma vie.

Mis en confiance, ce qui me touche le plus, c’est de voir à quel point les enfants s’investissent dans le processus créatif avec un enthousiasme contagieux. L’ambiance est joyeuse, presque festive, mais avec beaucoup d’application. Ils s’entraident beaucoup car avec l’animation, ils apprennent à mesurer le temps. Ils comprennent que pour arriver à un résultat, il faut d’abord créer, fabriquer, et ensuite animer. Le processus est long pour eux la première fois. Ils n’ont pas l’habitude… Et puis vient l’instant tant attendu : celui où ils voient leur personnage s’animer pour la toute première fois.


Alors là, c'est moi qui les observe… C’est à mon tour de trouver ça magique. D’avoir réussi mon coup ! Mon véritable salaire, c’est ça en fait. Pour nous les artistes, lorsqu'on présente un film dans un festival, le prix du public, c’est notre préféré. Bref ! Les regarder faire me ramène à l’enfant que j’étais, et que je suis resté en fait. À croire que l’animation ça conserve bien, et que ce rêve un peu fou que j’ai eu gamin, de faire du dessin animé, n’était pas si fou.

Cette dimension de transmission artistique me tient vraiment à cœur. C’est indéniable ! À 59 ans, ce que j’aime le plus, c’est partager ce qu’on m’a transmis, et le retransmettre augmenté, à mon tour. Être un passeur de savoir-faire créatif, ça ne m’effraie pas, bien au contraire. Rendre l’animation accessible à tous, vivante, concrète. Montrer aux enfants qu’ils ont entre les mains un super-pouvoir créatif. C’est, sans aucun doute, la chose la plus gratifiante dans ce métier.


2001 - Premier assistant-réalisateur de Jacques Rouxel - Production : AAA, Procitel, (crédit photo © Yann Bonnin)





Pour découvrir les autres volets de cette conversation, rendez-vous sur la Creative Room Green Tales


Envie d'en savoir plus sur ce projet européen ? Visitez le site officiel de Green Tales


Enfin, ne manquez pas l’article : Echappée créative au Pays de Caux 🍏


Et parce qu’il est aussi musicien, Yann nous a glissé ce morceau où il joue la partie guitare : "Mystery Train" (avec Wilfrid Devaux)


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