

REVAN : Une paix fragile
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REVAN : Une paix fragile
Chapitre 1
Partie 1
Le soleil de Coruscant baignait l’immensité de la cité-planète dans une lumière dorée qui ruisselait sur les dômes des tours de la ville et glissait délicatement sur les flancs lustrés des gratte-ciels, tels des flots d’ambre coulissant entre les artères métalliques de la capitale républicaine. À plusieurs centaines d’étages au-dessus du niveau du sol, dissimulé parmi les structures colossales de l’hypercentre, se trouvait un appartement aux lignes sobres, surplombant les voies aériennes saturées de speeders. C’était là que Revan et Bastila Shan avaient choisi de vivre. Loin des regards inquisiteurs du Conseil Jedi, mais surtout loin des cicatrices béantes laissées par la guerre.
Deux années s’étaient écoulées depuis la bataille de la Forge Stellaire et la défaite de Dark Malak. Deux années de répit, fragiles mais précieuses, où l’amour entre Revan et Bastila avait pu s’épanouir sans entraves malgré la désapprobation du Conseil Jedi. Leurs journées s’écoulaient dans une forme de tranquillité presque irréelle, bercées par les lumières urbaines, le bruissement lointain de la ville, et la chaleur tendre de leurs étreintes silencieuses. Loin des batailles, des complots, de la politique et de la Force elle-même, ils s’étaient reconstruits.
Leur appartement s’ouvrait sur une grande baie vitrée donnant sur les niveaux supérieurs de Coruscant. Les murs aux teintes nacrées étaient dépouillés d’ornements superflus, mais l’atmosphère, enveloppée d’une lumière douce et filtrée, respirait la paix. Une collection de plantes exotiques venue d’Onderon et de Manaan trônait dans les angles du salon, arrosée chaque matin par Revan lui-même. Bastila, enceinte de plusieurs mois, passait ses après-midis à lire et méditer sur les coussins d’un large divan, les jambes repliées contre elle, une main posée instinctivement sur son ventre.
Revan, lui, oscillait entre sérénité apparente et profonde mélancolie. Il passait de longues heures à contempler les voies aériennes, perdu dans une mer de pensées muettes. Parfois, il dessinait sur un carnet à couverture de cuir des fragments d’images fugaces : des visages inconnus, des structures cyclopéennes noyées dans des brumes violettes, et des yeux, innombrables, sans fin. Bastila et lui pensaient que ces croquis étaient des réminiscences de son passé oublié qui cherchaient à refaire surface. À mesure que la grossesse de Bastila avançait, ses rêves devenaient de plus en plus inquiétants.
Les premiers symptômes étaient apparus quelques mois après leur installation sur Coruscant. De simples impressions au réveil, des frissons dans la nuque, une sensation d’étouffement au milieu de la nuit. Puis les visions s’étaient précisées : des paysages qu’il ne reconnaissait pas mais dont l’étrangeté résonnait en lui comme un souvenir oublié. Une pluie acide tombait sur des tours d’obsidienne, des voix muettes chantaient à l’unisson des hymnes sépulcraux, et une ombre, toujours plus proche, déployait ses ailes au-dessus de mondes inconnus.
Un soir, alors que le crépuscule jetait ses flammes orangées sur les gratte-ciels de la ville, Revan se leva en silence de leur lit, en sueur, haletant, le cœur battant. Bastila ouvrit les yeux, son regard d’ambre encore alourdi par le sommeil.
— Encore un rêve, souffla-t-elle.
Il hocha lentement la tête, évitant son regard. Elle se redressa, posant doucement une main sur sa joue.
— Raconte-moi.
Il hésita, ses lèvres frémissant à peine. Puis, dans un murmure rauque :
— Il y a une voix... qui s’impose à moi. Et ce que je ressens… c’est comme une absence. Comme un gouffre qui me regarde en retour. Il y a quelque chose de profondément ancien, quelque chose de puissant et de terrifiant. Quelque chose qui vient.
Bastila fronça les sourcils, cherchant à percer l’angoisse qui rongeait les silences de Revan depuis des semaines.
— Tu penses que c’est lié à ton passé ? À ce que tu étais… avant nous ?
Il baissa les yeux. Une part de lui aurait voulu mentir. Protéger cet instant suspendu, cette paix fragile. Mais il savait que mentir à Bastila, c’était se trahir lui-même.
— Je crois que ce n’est pas terminé. Tout ce que nous avons accompli, tout ce que j’ai été… n’était qu’un prélude.
Elle serra sa main. La Force vibrait autour d’eux, fine et tendue comme une corde sur le point de rompre.
— Je t’aime, Revan. Je t’ai aimé même dans l’ombre. Et aujourd’hui, alors que ce que nous avons construit ensemble vit en moi… je ressens que quelque chose s’approche et je ne peux pas l’expliquer.
Revan effleura doucement son ventre arrondi. Le sentiment fut brutal. Une lumière pure, vivante, remua en lui, chassa brièvement les ténèbres de ses songes.
— Notre fils… Il est un phare. Il est réel. Il est l’avenir. Et c’est pour lui… que je dois comprendre.
Elle le regarda longuement, les larmes voilant ses yeux sans qu’elles ne tombent.
— Tu n’iras nulle part, Revan. Pas sans moi, pas maintenant, pas alors que je te porte en moi notre enfant. Tu entends ? Nous sommes unis. Rien ne doit nous séparer.
Il hocha la tête. Mais déjà, au fond de son âme, une partie de lui se retirait lentement. Il ressentait l’appel. Lointain. Inévitable.
Partie 2
Les jours s’écoulaient comme des perles sur un fil tendu entre le bonheur et l’inquiétude. Chaque matin, Revan se levait avant l’aube. Il s’habillait en silence, sans bruit, pour ne pas éveiller Bastila, et se postait devant la grande baie vitrée, observant le ballet ininterrompu des lumières de la ville. La Force pulsait faiblement autour de lui, comme si elle-même hésitait à troubler la paix artificielle qu’ils avaient créée. Les heures étaient lentes, presque irréelles, comme si le temps retenait son souffle.
Bastila, de son côté, se réveillait toujours avec la même lumière dans le regard. Un regard plein de tendresse nue et en même temps douloureux en découvrant Revan penché sur son carnet, ou perdu dans la contemplation silencieuse des toits. Elle l’aimait d’une manière totale, viscérale. Ce n’était plus la passion aveuglante de leurs premiers jours, mais une affection profonde, enracinée dans les cicatrices partagées, dans les blessures refermées à deux, dans les silences qu’eux seuls comprenaient.
Elle avait renoncé à tant de choses pour lui — sa méfiance, sa rigidité, son absolu dévouement au Code Jedi. Et pourtant, c’était à travers Revan qu’elle avait retrouvé ce que signifiait réellement le mot « lumière ». Leur appartement en était le reflet vivant. Les couleurs chaudes, les objets simples et discrets, un holoprojecteur éteint depuis des mois, et une odeur constante de thé épicé venu de Telos qu’elle préparait chaque matin. Ce lieu était un sanctuaire, leur sanctuaire.
Parfois, le soir, ils se retrouvaient sur le petit balcon extérieur, enveloppés de couvertures, les doigts entrelacés. Le vent haut perché de Coruscant soufflait sur les tours, apportant les murmures lointains de la foule, les échos fantômes d’un monde toujours en mouvement. Bastila posait sa tête sur l’épaule de Revan, et il murmurait des histoires anciennes — de Mandalore, de Malachor, de la trahison, de la rédemption. Jamais elle ne le jugeait. Elle écoutait, car c’était ainsi qu’elle le comprenait. Et au fond d’elle, elle savait que ce passé ne cesserait jamais vraiment de les poursuivre.
Un soir de pluie, alors que les éclairs griffaient le ciel au-dessus du Sénat, Revan fit un cauchemar plus vif, plus dense que les précédents. Il se leva en sursaut, suffoquant. Le sol semblait vibrer sous ses pieds nus alors qu’il traversait l’appartement pour atteindre la salle de méditation qu’ils avaient aménagée dans une pièce à part. Bastila le suivit sans dire un mot, ses pieds nus glissant sur le sol froid.
Il était à genoux au centre de la pièce, torse nu, tremblant, les poings serrés contre ses cuisses. La Force émanait tout autour de lui comme une mer en tempête. Elle s’agenouilla derrière lui et posa sa main sur son dos. Il murmura :
— Je l’ai vu.
— Qui ?
— Un homme sans visage. Ou plutôt… un masque dissimulé sous une capuche. Pas comme celui que je portais. Celui-ci était noir, lisse, sans traits. Mais derrière ce masque, il n’y avait pas un homme. Il y avait… quelque chose d’absent. Une volonté pure. Une présence sans corps, sans cœur. Une volonté qui dévore.
Il haleta, la voix brisée.
— Il me regardait. Il m’appelait.
Bastila serra ses épaules. La pièce était silencieuse, à l’exception du roulement lointain du tonnerre. Puis elle lui parla, doucement, comme on parle à un enfant perdu.
— Tu n’es plus seul, Revan. Tu ne l’as jamais été. Ce que tu vois, ce que tu ressens… ce n’est pas une faiblesse. C’est la Force qui murmure. Elle te montre ce que les autres refusent de voir.
— Et si c’était un piège ? Une illusion ? Une rémanence du Côté Obscur ?
— Alors nous la traverserons ensemble.
Il se retourna. Ses yeux sombres cherchaient les siens, pleins de doutes, de peur, mais aussi d’amour. Elle lui sourit.
— Je ne suis plus ton ancre, Revan. Je suis ton égal. Et je refuse de te voir sombrer seul.
Ils restèrent ainsi un long moment, l’un contre l’autre, leurs souffles se mêlant, leur lien dans la Force vibrant d’un accord silencieux, presque sacré. Pourtant, derrière les battements synchrones de leurs cœurs, une vérité insidieuse s’infiltrait : quelque chose venait. Quelque chose d’ancien et Revan commençait à comprendre que pour protéger ceux qu’il aimait, il devrait un jour quitter ce havre de paix.
Le Conseil Jedi, bien qu’au départ hostile à leur union, avait dû plier à la pression populaire suite aux distinctions qu’ils avaient reçu sur la planète Lehon et quelques jours plus tard sur Coruscant après la bataille de la Forge Rakata. Revan et Bastila étaient devenus des symboles, des figures de rédemption et d’unité. Leurs exploits avaient inspiré une République meurtrie. Le Conseil, par calcul plus que par conviction, avait fini par les nommer Maîtres Jedi. Bastila, bien que blessée par cette hypocrisie, avait accepté l’honneur à contrecœur. Elle avait songé à rompre tout lien avec l’Ordre et à s’exiler comme tant d’autres avant elle. Mais Revan, avec sa patience habituelle, l’en avait dissuadée.
— Nous avons combattu trop longtemps, lui avait-il dit. Nous méritons de vivre. Pas pour eux, mais pour nous.
Ils s’étaient unis alors officiellement et vécurent baignés de tendresse et de sérénité, dans le silence des jours partagés, dans les gestes quotidiens, dans les regards sans mots. Mais comme un murmure sourd au fond d’une caverne, le destin appelait.
Partie 3
Le temps semblait suspendu dans cet écrin lumineux, et pourtant, chaque jour, l’étau invisible autour de Revan se resserrait. Le poids de ses visions qui ne cessaient d’assaillir son esprit, devenait de plus en plus pesant et oppressant. Elles étaient devenues plus fréquentes, plus tangibles, envahissant ses heures de veille et déchirant ses nuits.
Il y avait ces moments, furtifs, où il sentait le souffle glacial d’une menace au-delà du voile du réel, une force sourde et impérieuse qui cherchait à s’immiscer dans le fragile équilibre de la galaxie. Ses mains tremblaient parfois sans raison, et un frisson parcourait son échine quand ses yeux croisaient ceux de Bastila. Il craignait de la perdre, de sombrer dans un abîme qu’il ne pouvait lui-même nommer.
Bastila, enceinte désormais de six mois, devenait elle aussi un reflet de cette tension. Ses traits, d’ordinaire si déterminés, paraissaient parfois d’une fragilité poignante, comme si la vie qu’elle portait s’imbibait des ombres qui entouraient Revan. Lorsqu’elle caressait doucement son ventre arrondi, ses yeux se perdaient dans le vide, hantés par des craintes silencieuses.
La grossesse renforçait leur lien, mais paradoxalement elle soulignait aussi la distance qui grandissait entre eux. Ce n’était pas la distance physique, car ils partageaient chaque jour leur foyer, chaque souffle, chaque instant volé au tumulte d’un monde qui semblait prêt à s’effondrer à nouveau. Non, c’était une distance d’âme, un fracas sourd dans le sanctuaire de leurs esprits.
Le soir, souvent, ils méditaient côte à côte dans la pénombre de leur salle de méditation. La pièce, éclairée d’une unique source de lumière diffuse, semblait flotter hors du temps. Revan fermait les yeux, cherchant à sonder l’abîme de ses visions, à comprendre les cris muets qui le hantaient. Bastila posait alors une main sur son épaule, cherchant à être une présence silencieuse, un ancrage immuable.
— Tu dois me faire confiance, lui murmurait-elle. Quoi qu’il arrive, nous traverserons cela ensemble.
Il voulait y croire. Il voulait s’abandonner à cette promesse. Mais à chaque fois, un voile s’interposait, un doute, un frisson d’angoisse qu’il ne pouvait chasser.
Un jour, dans l’intimité de leur cuisine aux lignes épurées, la lumière du midi filtrant à travers les stores, dessinant des traits dorés sur le plan de travail en bois laqué ; Bastila et lui préparaient un repas simple : des légumes frais de Naboo, du riz parfumé, un vin doux provenant de Corellia. Une impression terrifiante traversant son esprit et provoquant en elle des vagues de frissons lui glaça le sang.
Elle s’arrêta, le regardant avec cette douceur infinie qui le bouleversait toujours.
— Je sais que tu portes un fardeau, Revan. Je le ressens dans chaque soupir, dans chaque silence. Mais notre fils… il est la lumière qui peut dissiper ces ombres. Je crois en lui. Et en toi.
Il s’approcha, prit ses mains dans les siennes, leurs doigts s’entrelacèrent.
— Je te promets, Bastila, que je ferai tout pour le protéger. Pour nous protéger. Même si cela doit me mener au bout du monde.
Elle hocha la tête, les yeux embués.
— Je serai là. Toujours.
Dans ces instants, le monde semblait s’arrêter. Mais dès que la nuit tombait, les visions revenaient. Revan entendait le souffle froid de l’obscurité, la voix sans forme de cette menace invisible.
Il savait que son destin ne serait pas de demeurer dans la paix fragile de cet appartement de Coruscant. Le jour viendrait où il devrait partir, affronter ce qui l’attendait au-delà des étoiles familières. Un choix qui déchirait son cœur, mais qu’il ne pouvait esquiver.
Partie 4
Le crépuscule enveloppait Coruscant d’un manteau d’or et de pourpre. Les gratte-ciels étincelaient, leurs façades miroitaient dans la lumière mourante, et les rues grouillantes en contrebas s’animaient peu à peu de néons et de murmures nocturnes. Du haut de leur appartement, Revan et Bastila observaient ce théâtre vivant, silencieux témoins d’un monde qui ne savait pas encore qu’il serait bientôt bouleversé.
Bastila, assise près de la grande baie vitrée, caressait doucement son ventre arrondi. Chaque mouvement de l’enfant semblait être une promesse d’avenir, un éclat de lumière dans l’obscurité croissante qui assombrissait l’âme de Revan. Elle ne disait rien, mais ses yeux trahissaient cette inquiétude sourde qui rongeait ses pensées. La guerre, la paix fragile, les ombres mouvantes dans les rêves de son mari… Tout se mêlait en un tourbillon silencieux.
Revan, debout à ses côtés, la main posée sur son épaule, sentait ce lien profond qui les unissait, plus fort que les chaînes de l’angoisse. Pourtant, il ne pouvait se défaire du poids qui oppressait sa poitrine. Le silence entre eux était lourd, chargé de non-dits et d’émotions retenues.
— Bastila, souffla-t-il enfin, sa voix rauque d’émotion, que quelque chose d’énorme, d’invisible, grandit dans l’ombre.
Elle tourna lentement la tête, leurs regards se croisèrent avec une intensité déchirante.
— Je le sens aussi, répondit-elle doucement. Mais nous ne sommes pas seuls. Notre fils, toi, moi… nous formerons une barrière. Rien ne pourra nous briser.
Le souffle du vent jouait dans les rideaux, emplissant la pièce d’une mélodie discrète, presque rassurante. Pourtant, chaque mot semblait creuser un peu plus la distance entre eux, une faille dans leur forteresse d’amour.
Ce soir-là, ils s’installèrent dans leur salle de méditation. Revan ferma les yeux, cherchant à puiser dans la Force la clarté qui lui échappait. Bastila posa une main douce sur sa cuisse, transmettant par ce simple geste un message silencieux : « Je suis là. »
Les visions se présentèrent encore, plus vives, plus oppressantes. Des éclats d’ombres et de lumière, des cris étouffés, des figures indistinctes. Revan sentit son esprit vaciller, une peur ancestrale l’assaillait, celle de perdre ceux qu’il aimait. Il n’était plus seulement un guerrier ou un stratège, il était désormais un homme, un époux, un futur père.
Quand la méditation prit fin, ils restèrent enlacés, cherchant dans la chaleur de leurs corps un refuge contre le tumulte intérieur qui les animait tous deux. Bastila posa son front contre celui de Revan, et murmura :
— Peu importe ce qui vient, je ne te laisserai jamais tomber.
— Ni moi, répondit-elle, avec une force tranquille.
Dans ce sanctuaire d’amour, au milieu d’un univers incertain, ils avaient forgé une alliance sacrée. Mais dans le silence, la menace continuait de croître, tapie dans les méandres de souvenirs oubliés, prêts à frapper.
Partie 5
Les jours s’égrenaient dans une cadence douce, ponctués par les rires légers de Bastila et les petits mouvements de leur fils à naître, Vaner, qui s'agitait et donnait des coups sous la peau tendue du ventre maternel. Chaque matin, la lumière dorée de Coruscant inondait leur appartement, révélant les éclats d’un bonheur fragile mais précieux.
Revan et Bastila s’étaient établis dans cette bulle de sérénité, loin du tumulte des conflits passés, profitant des instants de calme tout en ayant conscience de l’ombre qui planait toujours sur leur avenir et dont ils sentaient la présence jour après jour. Ils s’adonnaient à de longues promenades dans les jardins suspendus de la cité-planète, où les fleurs exotiques et le chant discret des oiseaux artificiels, rappelant la plénitude du temple Jedi de Dantooïne, offraient un contraste saisissant avec les buildings métalliques et les vrombissements lointains des transports. Parfois interpellés par des promeneurs qui les reconnaissaient, ils répondaient l’un comme l’autre toujours favorablement aux demandes qu’on pouvait leur faire, non par calcul mais au contraire pour retrouver le plus rapidement possible la sérénité que ces intrusions avaient ponctuellement brisées.
Au milieu de ce havre de paix, leur amour s’épanouissait, un feu doux et persistant qui réchauffait leurs cœurs malgré la menace invisible. Revan, lorsqu’il posait ses mains sur le ventre de Bastila, sentait parfois une pulsation, une présence presque tangible, qui lui insufflait force et espoir. Il s’efforçait de repousser les visions qui le hantaient, mais celles-ci revenaient toujours, comme des vagues sourdes sur les rivages de son esprit.
Une nuit, alors que la cité dormait sous un ciel étoilé, Bastila le réveilla doucement, ses yeux brillants d’une inquiétude sincère.
— Revan… j’ai eu une vision et je sens que ce quelque chose qui s'approche ne vient pas seulement pour toi, mais pour nous tous.
Il ouvrit les yeux, la trouvant là, vulnérable et forte à la fois, et il sut que cette paix ne durerait pas éternellement.
Ils passèrent encore de longues heures à parler, à partager leurs craintes, leurs rêves, leurs espoirs pour l’enfant à venir. Bastila, malgré sa fragilité apparente, se faisait la gardienne de leur lumière, tandis que Revan se préparait intérieurement au combat qui l’attendait.
Cette nuit-là, dans le silence complice de leur chambre, scellée par leur amour et la promesse de leur avenir commun, Revan fit un serment muet : il protégerait sa famille, coûte que coûte.
Mais l’ombre qui le tourmentait et venait de son passé, grandissait. Le moment viendrait bientôt où il devrait s’en aller. Et lorsque ce jour arriverait, ils devraient s’accrocher l’un à l’autre, même séparés par l’infini des étoiles.
Chapitre 2
Partie 1
L’aube se levait sur Coruscant, jetant ses premiers rayons timides sur les imposants bâtiments de la cité planète, dont les façades aux lignes élégantes s’élevaient comme des sentinelles immuables au cœur de la métropole cosmopolite. Sous cette lumière naissante, la ville semblait respirer un calme trompeur, une quiétude précaire au regard des tempêtes à venir.
Revan errait dans l’appartement aux murs ornés de fresques diverses rapportés de ses explorations lors de la dernière grande guerre. Il ne pouvait s’empêcher de penser aux horreurs dont il fut, dans un lointain passé, l’auteur. Il repensait à la volonté d’inaction de l’Ordre Jedi alors que la galaxie sombrait et se consumait dans un conflit dévastateur avec les mandaloriens de Mandalore l’Ultime.
Les cauchemars, ces éclats d’ombres entrelacés de lumière, le hantaient chaque nuit. Des images de destruction, de flammes noires, d’ombres mouvantes qui semblaient appeler à un destin inévitable. Il voyait des visages voilés, des armées sans nom, et au centre de ce chaos, une présence obscure, froide et implacable.
Dans ces moments d’angoisse, Revan sentait le poids de son passé, de cette mémoire fragmentée qu’il n’avait jamais pleinement retrouvée. L’oubli qui l’avait protégé des horreurs de la guerre s’était transformé en une prison mentale, où chaque pensée était un combat depuis que l’Ordre Jedi lui avait pris la décision de lui effacer la mémoire après sa capture et la trahison de son ancien apprenti, Malak. Bien qu’il avait accepté, avec le temps, les actions du conseil, il restait cependant au fond de lui, un sentiment d’amertume quant aux mensonges dont il avait fait preuve à son égard en lui dissimulant la vérité car cette bien cette dernière qui, désormais, cherchait à se frayer un chemin dans son esprit.
De son côté, Bastila, désormais dans le dernier trimestre de sa grossesse, ressentait elle aussi cette tension sourde. Son corps portait la vie, mais son esprit s’enlisait dans des inquiétudes muettes. Les nuits sans sommeil devenaient fréquentes, ses rêves perturbés par des éclats de peur qu’elle refusait de nommer. La fatigue et les douleurs que toutes femmes enceinte connaissaient ainsi que le manque de sommeil que ses visions, ainsi que celles de son époux, générait en elle des angoisses, faisant quelque peu vaciller son mental.
Un soir, dans leur appartement, la lumière tamisée des lanternes baignait la pièce d’une douce lueur orangée. Bastila et Revan s’assirent face à face, les mains jointes, cherchant dans ce contact la force de lutter contre l’incertitude.
— Revan, murmura-t-elle, je sens que cette menace cherche à nous atteindre, toi et notre enfant.
Il hocha la tête, son regard sombre mais résolu.
— Je le sens aussi. Ces visions… elles ne sont pas seulement des avertissements. Elles sont un appel. Une épreuve.
Le silence s’installa, lourd mais nécessaire, alors qu’ils partageaient ce poids invisible.
Le lendemain, Revan rejoignit le Dojo du Temple, un lieu où la lumière filtrée par les vitraux dessinait des motifs mouvants sur le sol poli. Il s’y entraîna, laissant son corps canaliser le tumulte intérieur. Mais même dans l’effort, la peur s’insinuait, fine et tenace, rongeant ses certitudes.
Bastila, quant à elle, prenait soin d’elle avec une détermination nouvelle. Chaque mouvement était mesuré, chaque souffle un rappel de la fragilité de la vie qu’elle portait. Elle passait de longs moments à méditer, espérant trouver la paix dans la Force, mais le voile d’inquiétude ne se dissipait pas.
Le lien puissant qui unissait Revan à Bastila était leur ancre, mais il semblait parfois insuffisant face à la tempête qui s’annonçait. Ils étaient deux âmes liées par l’amour et le destin, mais le futur leur réservait une épreuve dont ils pressentaient déjà l’âpreté.
Partie 2
Les jardins suspendus de Coruscant, baignant dans la lumière crue d’un midi étouffant, offraient un refuge fragile à ceux qui cherchaient un moment de répit. Les fleurs rares, aux couleurs vives et aux parfums entêtants, semblaient danser au rythme d’une brise légère, tandis que les arbres artificiels étiraient leurs branches vers le ciel grisâtre.
C’est là que Bastila trouvait souvent consolation, marchant lentement, sa main caressant distraitement les feuilles douces d’un arbuste luminescent. Son corps changeait, sa silhouette se transformait sous le poids de la maternité, mais son esprit restait agité, hanté par une peur sourde qu’elle refusait d’exprimer pleinement.
Revan la rejoignait parfois, se posant à ses côtés dans un silence complice. Leur lien, ancré dans la Force et leur amour profond, semblait suspendre le temps, une parenthèse dans la tourmente qui les menaçait.
— Je me demande, dit-elle un jour, si nous serons prêts. Prêts à affronter ce qui vient.
Il la regarda, cette femme forte et pourtant si vulnérable, et sentit son cœur se serrer.
— Ensemble, répondit-il, nous serons prêts. Tu portes notre avenir, Bastila. Notre fils.
Un souffle passa entre eux, chargé de promesses et de craintes mêlées.
Cette période fut aussi celle des nuits sans repos, où Revan était réveillé en sursaut, transpirant, hanté par des visions terrifiantes. Il voyait des éclats d’ombre qui se déployaient comme un voile funeste sur la galaxie, des cris étouffés, la chute de mondes entiers.
Parfois, dans ces rêves, une silhouette se détachait, à la fois familière et étrangère, une présence qui semblait l’appeler vers un destin inévitable. La Force elle-même semblait lui murmurer que le temps de l’inaction était révolu.
Pourtant, la fatigue et le doute l’accablaient. Le fardeau d’un passé incomplet, les responsabilités présentes, et la peur pour sa famille rendaient chaque jour plus lourd.
Bastila, consciente de cette lutte intérieure, se montrait une épaule solide, même si son propre cœur vacillait. La grossesse avançait, et avec elle, la promesse d’une vie nouvelle, pure et lumineuse, au milieu des ténèbres qui s’amoncelaient. Il éprouvait pour elle un fort sentiment de fierté et de respect. Il n’avait que ses démons à affronter et ne souffrait pas physiquement à chacun de ses pas tout en gardant une façade douce et tendre et en restant un point fixe de bienveillance dans l’univers.
Un soir, alors que la ville s’éteignait peu à peu sous un ciel noir constellé d’étoiles, Bastila posa une main sur le visage de Revan, l’attirant doucement vers elle.
— Je sais que tu portes un fardeau immense, dit-elle avec tendresse. Mais souviens-toi que tu n’es pas seul. Nous sommes unis. Rien ne pourra nous briser.
Leur regard s’ancra l’un dans l’autre, et dans cet échange silencieux, ils puisèrent la force nécessaire pour affronter les ombres du passé et les dangers à venir.
Partie 3
Les nuits de Revan devenaient de plus en plus tourmentées. Dans l’obscurité de leur chambre, alors que Bastila dormait aussi paisiblement que son état le permettait à ses côtés, il restait éveillé, prisonnier des images obsédantes qui se succédaient sans répit. Il voyait des mondes engloutis par la guerre, des cris silencieux, des flammes noires léchant des horizons déchirés.
Ces visions n’étaient pas de simples cauchemars. Elles étaient autant d’appels, de signes de la Force, témoignant d’une menace qui grandissait dans l’ombre. Une présence ancienne, sournoise, qui tissait sa toile de destruction loin, très loin, des confins du territoire républicain. Il avait la vague impression qu’il connaissait ce masque encapuchonné qui semblait l’appeler. Il l’avait rencontré, il a longtemps, alors que lui et son apprenti Alek étaient parti chercher des réponses après la défaite de Mandalore l’Ultime.
Un soir, après une de ces nuits sans sommeil, Revan se leva et se rendit sur le balcon qui surplombait la ville étincelante. Le vent nocturne effleurait son visage, mais ne calmait pas la tempête qui rugissait en lui.
Bastila, réveillée par ce silence inhabituel, le rejoignit, glissant une main rassurante sur son bras.
— Ces visions te consument, murmura-t-elle avec une inquiétude contenue.
Il la regarda, reconnaissant cette force qui le soutenait.
— Elles m’assaillent, mais je ne peux les ignorer. Je sens que notre paix est fragile, que le danger est proche. Je crois que c’est celui, qui, autrefois, me fit basculer et trahir la République.
Elle baissa les yeux, serrant son ventre rond, comme pour protéger la vie qu’elle portait.
— Je crains pour notre enfant, pour nous tous. Ce que tu vois… cela ne concerne pas que toi.
Dans ce moment suspendu, la peur et l’amour s’entrelacèrent, tissant un lien plus fort entre eux. Bastila, malgré son inquiétude croissante, s’efforçait de rester la gardienne de leur espoir.
Le lendemain, malgré sa méfiance envers l’Ordre, Revan se rendit au Temple Jedi, afin de chercher refuge dans la méditation. Assis en tailleur dans la salle silencieuse, baignée d’une lumière tamisée, il plongea au plus profond de la Force, tentant de percer le voile qui obscurcissait son avenir. Il espérait que l’aura de lumière qui enveloppait les lieux allait l’aider et le guider dans les méandres de ses visions.
Mais même la Force lui semblait voilée, impénétrable, comme si une barrière invisible s’élevait entre lui et la vérité.
Pourtant, il savait qu’il devait agir. La menace grandissait, et bientôt, il devrait faire un choix : rester auprès de Bastila et de leur enfant, ou partir pour affronter l’ombre qui approchait.
Partie 4
Les jours qui suivirent furent teintés d’une douce mélancolie, comme si l’air lui-même retenait son souffle devant l’inéluctable. Bastila, malgré sa grossesse avancée, s’efforçait de paraître sereine, mais son regard trahissait l’angoisse qui la rongeait.
Leurs promenades dans les jardins suspendus de Coruscant se faisaient plus rares, remplacées par des instants de silence et de complicité dans l’intimité de leur appartement. Chaque échange était une lutte entre l’espoir et la peur, un équilibre fragile suspendu à un fil.
Un soir, alors que la ville s’illuminait sous les feux d’artifice d’une célébration républicaine, Bastila confia à Revan ses doutes les plus profonds.
— Et si cette menace nous séparait ? Et si je devais élever seul notre fils, loin de toi ?
Revan prit sa main, ses doigts se serrant autour des siens avec une force contenue.
— Je ne te laisserai jamais seule. Même si je dois partir, mon esprit, mon cœur, resteront toujours avec toi. Ce lien qui nous unit est plus fort que la distance.
Un silence chargé d’émotion s’installa, et Bastila sentit les larmes lui monter aux yeux, mêlant douleur et amour.
— J’ai peur… peur de te perdre.
— Je pars parce que je t’aime, répondit-il doucement. Parce que je veux te protéger. Toi, notre enfant, et la République toute entière.
Cette nuit-là, dans l’obscurité, ils s’abandonnèrent à leur amour avec une intensité renouvelée, comme pour graver dans leur mémoire chaque instant de bonheur avant la tempête.
Les ombres du passé s’épaississaient, mais leur lien brillait encore, éclat fragile et puissant au cœur de l’incertitude.
Chapitre 3
Partie 1
Le soleil déclinait lentement sur Coruscant, enveloppant la métropole d’une lumière orangée tamisée. Dans l’immense temple Jedi, les ombres s’allongeaient sur les murs sculptés, tandis que le silence se faisait plus dense, presque solennel.
Revan errait dans les vastes galeries du Temple, où les murs ornés d’artéfacts racontaient les exploits millénaires des Jedi. Chaque pas résonnait dans le silence sacré, écho d’un passé chargé d’honneur et de conflits. Mais aujourd’hui, cette grandeur lui paraissait lointaine, presque étrangère. Son esprit, tourmenté par les visions, peinait à trouver le repos ou la certitude.
Il avait longtemps délaissé l’Ordre, préférant la vie simple et paisible qu’il partageait avec Bastila. Mais les visions ne laissaient aucun répit, et aujourd’hui, une urgence nouvelle l’animait.Il venait parfois pour méditer dans l’espoir vain d’apaiser ses visions mais évitait soigneusement toutes interactions. Il savait toutefois que s’il voulait trouver un jour un début de réponse aux questions qui le hantaient, il devrait retrouver les Jedi qui l’avaient suivi dans sa croisade contre les néo croisés mandaloriens.
Alek, étant mort, il ne restait plus qu’un Maître Jedi qui suivit avec distinction durant ce conflit, jouant un rôle essentiel dans la victoire. Alors que ceux qui l’avaient suivi basculaient, l’un après l’autre, dans le côté obscur de la Force, elle, après la bataille finale sur Malachor V, coupa son lien avec la Force avant de retourner au Conseil Jedi pour y être jugée pour ses crimes et exilée. Elle était donc la dernière à être en mesure de lui apporter une clarté dans l’épais brouillard qui enveloppait ses souvenirs.
Son but était clair : retrouver Meetra Surik, cette figure énigmatique liée à son passé et à ces sombres présages qui le hantaient. Il espérait qu’elle détienne une clef, une vérité cachée dans les méandres de leur histoire commune.
Dans la grande salle d’audience du Temple, baignée d’une lumière douce, Revan croisa la Maître Jedi Atris. Son visage austère et ses yeux perçants trahissaient une fermeté inébranlable, mais aussi une défiance palpable.
— Revan, dit-elle d’une voix grave, ta présence ici est surprenante. L’Ordre a longtemps souffert de tes choix… et l’exil de Meetra Surik fut une décision difficile mais nécessaire.
Le Jedi sentit une brûlure sourde en lui, une douleur mêlée à la colère.
— Maître Atris, je viens chercher des réponses. Meetra et moi avons un passé commun. Nous sommes liés. Je pense que ce que je ressens, elle doit le ressentir elle aussi. je dois la retrouver..
Elle haussa un sourcil, son regard dur ne cédant rien.
— Le Conseil a choisi la voie de la prudence. Nous ne pouvons accueillir ceux qui mettent en péril l’équilibre que nous avons juré de protéger.
Revan sentit un pincement au cœur, mais il savait qu’il devait continuer.
— Son absence alourdit l’ombre qui plane sur nous.
Bastila, qui avait accompagné son époux afin de profiter du service médical du Temple pour effectuer un suivi de sa grossesse, restait présente dans l’ombre du couloir, observant cet échange avec une inquiétude grandissante. Maître Atris, fidèle au Code en avait toujours voulu à Revan pour avoir entraîné son mentor dans sa croisade contre l’avis du Conseil et Bastila en avait parfaitement conscience. Elle connaissait la détermination de son époux, mais redoutait ce que cette quête pouvait lui coûter et ce que ce passé représentait aux yeux de Maître Atris. La conversion, à son grand soulagement, prit rapidement fin.
Plus tard, dans leur appartement, leur dialogue fut empreint d’une émotion profonde.
— Ils te rejettent, murmura Bastila, mais tu ne peux abandonner.
Revan la regarda, son regard empreint de fatigue et de résolution.
— Je ne le ferai pas. Pour toi, pour Vaner, pour la République.
Le poids du passé s’amoncelait, mais la flamme de l’espoir brillait encore, fragile et tenace.
Partie 2
Le crépuscule avait cédé la place à une nuit étoilée lorsque Revan, toujours habité par l’urgence de sa quête, se retira dans sa bibliothèque privée, un sanctuaire feutré tapissé de reliques anciennes et d’ouvrages rares sur la Force et de chroniques de la République. La lumière vacillante d’un holocron projetait des ombres dansantes sur les murs, rappelant que chaque secret recelait aussi une part d’ombre.
À ses côtés, T3-M4 émettait de petits bips d’encouragement, tandis que HK-47, fidèle mais sinistre, veillait dans un coin, son regard rougeoyant perçant l’obscurité.
Revan ouvrit un manuscrit relatant la guerre contre Malak, scrutant les passages évoquant des échos d’une puissance maléfique plus vaste. Son esprit se déchirait entre souvenirs enfouis et pressentiments. Une vague d’images faisait alors brutalement surface frappant ses pensées comme des vagues s’écrasant sur un récif rocheux. Cette menace, ce masque encapuchonné qui semblait l’appeler à lui, ces visions de flammes noires, de planètes ravagées et de cités détruites étaient des fragments de son passé que la Force lui montrait afin qu’il puisse se souvenir. Il se souvenait alors que c’était l’Empire SIth, prétendument disparu depuis un millénaire qui avait manipulé les mandaloriens. Il se rappelait enfin la raison pour laquelle il avait basculé du côté obscur et avait mené une guerre contre la République. Son but, à cette époque, n'était pas de la détruire mais de la renforcer afin de la préparer à faire face à l’empereur et ses armées.
Bastila entra doucement, son pas léger trahissant la fatigue. Son ventre arrondi témoignait du miracle qu’elle portait, mais aussi du fardeau invisible qu’elle endurait.
— Tu cherches des réponses que le Temple refuse de te donner, murmura-t-elle en s’approchant.
— Oui, répondit-il, et chaque piste m’éloigne davantage de la paix que je souhaite pour nous, ajouta-t-il préférant garder pour lui les révélations qu’il venait d’avoir, cherchant à la protéger.
Elle posa une main sur son épaule, un geste tendre et rassurant.
— Je ressens cette lutte en toi. Mais prends garde à ne pas te perdre à nouveau dans l’ombre.
Le silence s’étira, chargé de non-dits. Le poids du passé et de l’avenir les liait inexorablement.
Revan détourna les yeux vers la fenêtre, où la ville vivait son incessante agitation. Il repensait à tout ce qui lui était revenu en mémoire.
— Je ne peux ignorer ce que je vois dans la Force. Une menace grandit, invisible mais imminente.
— Alors, nous devrons l’affronter ensemble, murmura Bastila avec une détermination fragile.
Dans cet instant suspendu, l’amour se mêlait à la peur, forgeant leur résolution face aux ténèbres à venir. Il ne pouvait pas en parler à Bastila, le choc émotionnel pourrait lui être dommageable ainsi qu’à leur enfant à naître et il ne pouvait certainement pas en parler aux Conseil Jedi qui ne voudrait jamais l’écouter ni le croire. Cette quête, il devait l’accomplir seul mais pour cela, il était nécessaire qu’il sache par où commencer ses investigations pour confronter l’Empire Sith. Retrouver Meetra Surik devenait indispensable, elle était la seule à pouvoir lui indiquer
Partie 3
Les jours suivants, Revan tenta par tous les moyens de retrouver la trace de Meetra Surik. Ses recherches le menèrent dans les archives obscures du Temple Jedi, des lieux rarement fréquentés, où la poussière du passé semblait peser sur chaque relique. Pourtant, aucune trace tangible ne vint éclairer ses doutes.
Un après-midi, alors qu’il déambulait dans un couloir aux vastes baies vitrées donnant sur la cité infinie, il croisa de nouveau Maître Atris. Cette dernière, immobile et froide, l’interpella sans détour.
— Revan, dit-elle, il serait préférable que tu cesses ces recherches. Tu ravives de vieilles blessures que le Conseil préfère voir refermées.
Un éclair de frustration traversa les yeux de Revan.
— Je ne cherche pas à rouvrir des plaies, mais à comprendre. Si nous ne faisons pas face à ce qui vient, la République périra.
Atris secoua la tête avec mépris.
— Ton passé est un fardeau, et ta quête ne fait que semer la discorde. Meetra Surik a été exilée par ta faute et pour préserver l’Ordre, pas pour être retrouvée.
Revan sentit la lourdeur d’un verdict silencieux, un rejet qui le blessait profondément. Il savait que cette rupture avec le Conseil ravivait en lui des douleurs anciennes, mais il ne pouvait pas abandonner.
De retour dans son appartement, Bastila l’attendait, anxieuse. Elle comprenait l’importance de sa mission, mais redoutait les conséquences.
— Ils ne te comprennent pas, murmura-t-elle en prenant ses mains dans les siennes.
— Leur peur est la même que la mienne. Mais je ne reculerai pas.
Ils restèrent enlacés l’un contre l’autre, une aura de Force les enveloppant.
Chapitre 4
Partie 1
Le hangar spatial du spatioport de Coruscant baignait dans une lumière artificielle, froide et métallique, contrastant vivement avec la chaleur humaine qui animait les derniers préparatifs. L’Ebon Hawk, fidèle compagnon, trônait là, imposant et silencieux, prêt à s’élancer dans l’immensité des étoiles.
Le vrombissement des moteurs de l’appareil résonnait comme un écho sourd des cœurs qui se serraient. Bastila, debout sur la passerelle d’embarquement à l’extérieurl, sentait un poids immense s’abattre sur sa poitrine. Chaque seconde qui les séparait était un coup porté à son âme.
Revan, vêtu d’une tunique sombre aux reflets argentés, parcourait les lieux, ses pas résonnant doucement sur le métal poli. T3-M4 et HK-47 s’affairaient à des vérifications techniques, leurs bips et cliquetis se mêlant au murmure lointain des autres équipages.
L’atmosphère était lourde, chargée d’une émotion palpable. Bastila, vêtue d’une robe simple mais élégante, serrait contre elle son ventre arrondi, refuge fragile de leur amour. Son regard trahissait la tempête intérieure qui la déchirait : la peur, la douleur, mais aussi la fierté de voir Revan partir affronter ce qui menaçait leur avenir.
Ils s’approchèrent l’un de l’autre, et dans un silence chargé de promesses et d’incertitudes, leurs mains se cherchèrent et se trouvèrent, tissant un dernier lien tangible avant la séparation.
— Je pars pour protéger ce que nous avons construit, dit Revan d’une voix ferme mais douce. Pour toi, pour Vaner, pour la République. Bastila laissa échapper un souffle tremblant.
— Je sais… mais je ne peux m’empêcher d’avoir peur. Peur de ne plus jamais te revoir. Surtout quand je ne sais pas ce que tu vas devoir affronter et que j’aie le sentiment que tu me caches une part de vérité.
Un éclat de tristesse passa dans les yeux de Revan, mêlé à une détermination farouche.
— Ce lien qui nous unit est plus fort que la distance, Bastila. Même si les étoiles nous séparent, je serai toujours là, en toi.
Dans un dernier geste, il posa ses lèvres sur son front, puis sur son ventre, comme pour sceller leur amour et leur destinée. Pour finir, ils s’embrassèrent avec passion, gravant ainsi un souvenir dans leur mémoire.
Bastila se détourna, luttant contre les larmes qui menaçaient de couler. Elle se tourna vers T3-M4, à qui elle confia une mission cruciale.
— Si Revan ne revient pas, trouve-moi. Et si tu ne me trouves pas, cherche un autre Jedi. La République devra savoir ce qui se sera passé.
Le petit droïde émit une série de bips affirmatifs, conscient de la gravité de sa tâche.
Revan monta à bord, ses compagnons d’aventure à ses côtés. Il jeta un dernier regard à Bastila, silhouette fragile mais résolue, puis les rampes de l’appareil se rétractèrent aussitôt que l droïde astromech disparu dans les coursives de l’Ebon Hawk qui s’éleva lentement dans le ciel de Coruscant quelques secondes plus tard, séparant physiquement les deux âmes. Bastila recula, les yeux embués de larmes, emportant avec lui l’espoir, la peur, et la promesse d’un retour.
Alors que le vaisseau restait en position stationnaire, le cockpit faisant face à elle, Bastila ferma les yeux, invoquant leur lien dans la Force, ce lien si profond qui avait transcendé tant d’épreuves. Une chaleur familière irradiait entre eux, douce mais fragile, comme un fil d’or tendu au-dessus du vide.
— Ne m’oublie pas, murmura Bastila, la voix brisée à travers la Force.
Revan, de l’autre côté du sas, répondait à ce contact immatériel, ses pensées se mêlant aux siennes dans une danse silencieuse. Il sentait sa douleur, sa peur, mais aussi son courage. Ils étaient unis, malgré la distance.
— Jamais, répondit-il avec une détermination empreinte de tendresse. Notre amour est un phare dans l’obscurité.
Les derniers mots prononcés, elle observait l’Ebon Hawk s’élever plus haut dans le ciel nocturne, disparaissant peu à peu dans l’immensité étoilée.
Dans le silence qui suivit, elle posa une main sur son ventre, caressant doucement la vie qui grandissait en elle.
— Pour toi, Vaner, je serai forte, se promit-elle.
Les échos de cette promesse résonnèrent longtemps dans la nuit coruscanti, témoignant d’un amour indéfectible, même face à l’ombre de l’angoisse et de l’incertitude de voir se terminer cette paix si fragile.
La suite dans le roman “Revan” de Drew Karpyshyn
FIN

