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CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#35)

CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#35)

Veröffentlicht am 22, Mai, 2020 Aktualisiert am 29, Sept., 2020 Unternehmertum
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CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#35)

Norman, comédien

« Je suis également metteur en scène et je dirige une compagnie de théâtre.

Avant même le confinement, le gouvernement a annoncé de manière progressive qu’on ne pouvait plus se réunir à 5000 personnes, à 1000, à 500… En pratique, pour nous comédiens, c’est comme si l’étau se resserrait au fur et à mesure.

Une semaine avant le confinement, on donnait un spectacle dans une salle de 300 places. Tout le monde appelait pour annuler et se faire rembourser. Les gens avaient peur. On leur disait qu’on avait encore le droit de jouer. Au final, il n’y a eu que 80 spectateurs.

La semaine suivante, on a joué dans une plus petite salle. Entre temps, la jauge autorisée avait été réduite à 100. On entrait juste dans les clous. Cette fois, le théâtre était plein. Après la représentation, une dame m’a pris la main et m’a dit : « Vous nous offrez une parenthèse ». Deux jours plus tard, tout rassemblement était interdit.

En tant que comédien, j’ai beaucoup de dates qui ont été annulées. Je dois renouveler mon statut d’intermittent dans un mois : normalement je devais dépasser les 507 heures annuelles nécessaires. Mais avec toutes ces annulations ce n’est pas sûr (quand on valorise 12 heures pour une date, avec le chômage technique, on n’en comptabilise que 7, soit presque moitié moins). Emmanuel Macron a indiqué qu’il y aurait une « année blanche » pour les intermittents. En pratique, je ne sais pas ce que cela veut dire.

Assez vite, avec le confinement, on a vu les artistes faire des propositions à distance (lectures, chansons, etc.). C’est super. Mais ça a créé un blocage chez certains, notamment chez moi. Je me suis demandé si je devais également proposer quelque chose, entrer dans cette course à l’échalote. Certains expliquaient que notre rôle, c’est se rassembler, pas ce palliatif virtuel.

Finalement je suis entré dans le jeu, mais sans me mettre en scène, avec du contenu dans les oreilles et pas pour les yeux : j’ai mis en ligne le journal sonore de Jacotte Perrier, écrit pendant la 2ème guerre mondiale. Cela faisait longtemps que je voulais faire écouter ces archives à partir desquelles je travaille pour un de mes spectacles, mais je n’avais pas le temps. J’ai collaboré à distance avec une comédienne. On n’a pas travaillé par Skype, ni vraiment pas téléphone, mais plutôt par mail. Normalement quand je dirige un comédien, on est dans la même pièce ; il y a une intimité physique. Avant le confinement, je l’aurais peut-être reprise toutes les trois minutes. Là, je lui donnais juste les grandes lignes et j’acceptais davantage les accidents. Au montage sonore, je jouais avec ce qui ne me plaisais moins. J’ai aimé ce ping-pong virtuel.

Je me suis arrêté le vendredi 8 mai, juste avant le déconfinement, en publiant ce que Jacotte avait écrit 75 ans plus tôt, jour pour jour. Cette coïncidence, je ne peux pas dire que je l’ai cherchée, mais je l’ai trouvée. »

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