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MORS AU CON

MORS AU CON

Veröffentlicht am 20, Sept., 2025 Aktualisiert am 20, Sept., 2025 Drama
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MORS AU CON

Préambule

Je suis triste. J’en ai assez de cette vie. Je passe mon temps à travailler. J’aime ça les bêtes, même si j’en ai un peu peur. Et prendre soin de mes terres. Je sais toujours où je vais aller et quelle tâche m’attend, dès le réveil. Certes, mes journées ne sont pas toutes identiques. Elles sont marquées par les saisons, les conditions météo. Mais je suis rarement surpris. Sinon par un arbre tombé qui obstrue un chemin.


Je vis dans une belle région, vallonnée, où la lumière change chaque jour sur les cimes des châtaigniers et des pins Douglas. Les nuages courent dans un ciel pur, dans le silence à peine dérangé par le cri des chouettes, des coucous ou de la buse. C’est vrai il y en a de moins en moins des oiseaux. Je n’utilise pratiquement aucun produit, enfin très rarement.


Pour produire de belles pommes de terre, je nourris la terre avec le fumier des brebis. Elles paissent une bonne partie de l’année dans les prés. Au plus fort de l’hiver, je les rentre en bergerie, et elles mangent le foin que j’ai fauché et mis en bottes à la fin du printemps. Je donne en plus aux vaches un peu de pois et de la luzerne que j’ai cultivée dans la combe.


Ca fait trente cinq ans que je suis ici, à Cailhol, que j’ai rejoint la ferme que possédait la famille de Bertille, et que je m’attelle au travail chaque jour. Je coupe du bois, je nettoie l’étable, je fauche, je graisse les outils, je laboure, je remonte des clôtures. Précisons, ce ne sont pas MES terres.


Quelques semaines avant nos épousailles, le père de Bertille avait organisé un rendez-vous chez leur notaire pour parler contrat de mariage. Je trouvais ça normal, et je n’ai contesté aucun des articles que contenait le document.

En réalité, je suis l’ouvrier agricole de ma femme, seule propriétaire de la ferme. J’ai bien acquis quelques biens en mon nom propre au fil du temps, mais ça ne pèse pas lourd : une bergerie en contrebas de la route du col, des pâtures et deux parcelles de bois de chênes.


Pour les habitants de la commune et des alentours, je suis le patron, car c’est moi qui suis dans les champs et traite avec les négociants, sauf que la signature de Bertille est toujours nécessaire. Je défends avec véhémence les intérêts de la ferme contre les prédateurs, les profiteurs. Je suis précis et on ne peut pas m’entourlouper. Je connais les lois et les règlements. Pour l’agriculture, et pour la chasse aussi. Il a fallu que je m’y mette, car ça prend beaucoup de place ici. Les chasseurs se croient tout permis. Je suis chasseur moi-même, occasionnellement. Mais au fonds je n’aime pas tellement ça. Je veux dire, tuer.

Je ne vois pas grand monde. Depuis des années, les seules personnes avec qui je discute ce sont mes partenaires de travail : fournisseurs de matériel, grossistes en viande, les gens de la mairie, les gendarmes et parfois les voisins du hameau où se trouve la ferme. Ils n’ont pas de manières, boivent de l’alcool et se comportent comme des imbéciles.


Mon épouse Bertille et moi ne nous parlons plus beaucoup. Nous nous limitons à des échanges utilitaires. Nous ne nous regardons plus. Mais c’est ainsi. Ca s’est fait petit à petit.


J’aimerais bien voyager. Découvrir des lieux différents. Quand j’étais jeune, avant de travailler à l’hôpital, j’ai fait un service militaire long. Je me suis engagé, et j’ai vu l’Afrique du Nord, le Tchad et le Mali. J’ai bien aimé. Quand j’étais petit garçon, dans la cour de l’école communale, lorsque je fuyais les quolibets sur mon nom de famille à la consonance étrangère, je rêvais d’être aventurier.


Je n’ai pas vraiment réalisé mes rêves d’enfant, car depuis mes jeunes années de militaire, je n’ai plus voyagé. J’aurais voulu explorer la jungle, voir les forêts tropicales et écouter le tintamarre des cris d’animaux.

Je suis pris par la ferme depuis si longtemps, englué dans le train-train de la campagne. Et même si je voulais, je serais empêché car je n’ai pas beaucoup de moyens. Alors parfois j’imagine mettre la main sur le trésor du brigand. Il y a longtemps, des siècles, un brigand aurait caché son butin, ici, à Cailhol. Mais personne n’a jamais rien trouvé. A part une fois, à la chasse, Augustin est tombé par hasard sur une pièce d’or. On l’a su, mais l’évènement n’a jamais dépassé le panneau du hameau de Cailhol. Qu’est ce que vous voulez faire avec une seule pièce ? Il a peut être donné des pistes à l’époque de sa découverte, mais pas à moi. Nous n’étions pas spécialement amis.


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