

Le Tribunal des Relations : Comment les "Likes" ont tuer l'Amour Véritable et l'Hypocrisie en Ligne
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Le Tribunal des Relations : Comment les "Likes" ont tuer l'Amour Véritable et l'Hypocrisie en Ligne
On ne l'a pas explicitement abordé, mais c'est une composante tellement insidieuse qu'elle mérite son propre chapitre dans ce merdier. La pression du regard extérieur, bordel. Avant, quand tu étais avec quelqu'un, ta relation t'appartenait. Elle se construisait à deux, dans l'intimité, loin des jugements et des commentaires incessants. Les avis des "intervenants extérieurs" existaient, bien sûr, mais ils restaient confinés à quelques amis proches ou à la famille, et leurs critiques, si elles arrivaient, étaient souvent des murmures discrets, pas des jugements publics postés sur un fil d'actualité. Si tata Simone n'aimait pas ton mec, elle te le disait peut-être en privé, autour d'un café, mais ça s'arrêtait là. On s'en fichait de ce que pouvaient penser les gens, parce que, justement, on ne les avait pas dans notre poche 24/24. Leurs opinions, bonnes ou mauvaises, ne nous inondaient pas, ne nous étouffaient pas.
Aujourd'hui ? C'est le tribunal permanent des réseaux sociaux. Chaque couple, chaque relation, est devenue une photo Instagram sur laquelle on attend désespérément des likes. Un "like" pour valider, un commentaire pour conforter, une avalanche d'émojis pour dire que tout va bien, même quand tout est en train de partir en couille. On ne cherche plus la validation dans le regard de l'autre, celui qui partage notre vie, mais dans le nombre de pouces levés d'inconnus ou de connaissances plus ou moins bienveillantes.
Le pire, ce sont ces critiques extérieures qui se glissent en douce, en messages privés, ou sous des posts. "Ce type n'est pas fait pour toi", "Elle ne te mérite pas", "Tu vaux mieux que ça", "Regarde son ex, il était mieux". Des phrases assassines, distillées par des gens qui, souvent, ne connaissent rien de la relation, de ses joies, de ses combats, de ses compromis. Mais on les écoute, putain. On les laisse insidieusement saper la confiance, instiller le doute, faire gonfler la paranoïa. Ces voix, amplifiées par la caisse de résonance des réseaux, deviennent un bruit de fond constant, un murmure collectif qui te dit si ta relation est "valide" ou non.
Et puis, il y a l'hypocrisie, cette couche supplémentaire de merde. Les gens qui te lâchent un "Quel beau couple !" sous une photo qui est clairement "à chier". Une photo floue, mal cadrée, où l'un fait la gueule et l'autre regarde son téléphone. Mais peu importe, ils commentent. Pas parce qu'ils le pensent, non. Juste "pour faire genre j'ai participé, on est ami". Mon cul oui ! C'est ça, la monnaie d'échange aujourd'hui : l'apparence de la connexion, le vernis de l'amitié. On se flatte mutuellement avec des compliments vides de sens, on se donne des "likes" et des commentaires de façade, non pas par sincérité, mais par un calcul social pervers. Pour maintenir la façade, pour ne pas passer pour un asocial, pour faire partie du jeu. C'est un cercle vicieux où tout le monde feint, tout le monde surjoue le bonheur, l'amitié, la réussite, parce que la norme est de "liker" et de "commenter" pour exister.
Pourquoi est-ce qu'on se laisse influencer à ce point ? Parce qu'on est devenus addicts à l'approbation. On mesure notre bonheur, notre succès, notre valeur, à l'aune de ce que les autres en pensent, ou du moins, de ce qu'ils affichent. Le rêve de l'autre n'est plus seulement la vie soi-disant parfaite de notre voisin, mais la "relation parfaite" exposée sur les fils d'actualité. On compare, on se sent insuffisant, on doute. Et ces intervenants extérieurs, avec leurs critiques insidieuses et leur hypocrisie flagrante, ne font que renforcer cette insécurité.
Avant, si quelqu'un critiquait ta relation, tu pouvais hausser les épaules, lui dire d'aller se faire foutre, et la vie continuait. Leur avis restait à la porte de ton intimité. Mais maintenant, ces avis sont dans ta poche, sur ton écran, à portée de pouce. Ils t'accompagnent partout, ils s'immiscent dans tes moments les plus intimes. Ils sont comme ces parasites numériques qui se nourrissent de tes doutes et des fissures dans ton couple.
Et le résultat ? Les relations deviennent des représentations. On ne vit plus pour soi, on vit pour le regard des autres. On filtre nos photos, on scénarise nos moments de bonheur, on invente une réalité parfaite pour obtenir ces putains de "likes". Et quand la critique arrive, même en privé, elle pèse lourd, beaucoup trop lourd. Elle nous pousse à jeter l'éponge plus vite, à douter de nos choix, à quitter l'autre non pas parce qu'on ne l'aime plus, mais parce que le "public" ne l'approuve pas, ou parce que la photo n'a pas récolté assez de "j'aime" hypocrites.
Et ça, c'est autre vraie tragédie de cette ère numérique. On a transformé nos relations en des produits consommables, évalués par des "reviewers" anonymes ou jaloux. L'amour, la complexité des sentiments, les hauts et les bas d'une relation humaine, tout ça est réduit à une note, un commentaire, un pouce levé ou baissé. Et c'est cette quête insatiable de l'approbation extérieure, cette hypocrisie généralisée, qui nous rend si fragiles, si influençables, et qui, au final, nous laisse avec cette putain de gueule de bois, ce sentiment de vide, parce qu'on a sacrifié l'authenticité de nos cœurs sur l'autel de l'opinion publique numérique. On ne s'aime plus pour qui on est, mais pour le reflet qu'on renvoie aux autres. C'est la pire des addictions.


Jackie H 14 ore fa
Voilà une publi qui mérite bien un commentaire, mais 1000 caractères n'y suffiront pas 🙂
Elle mérite bien un article dont je posterai le lien ici dès qu'il sera publié 🙂