Moi, je veux bien qu’on se lance dans la compassion,

Même s'il te manque la moitié de l’équation.

Car si la douleur, par sa violence, pousse aux cris,

La souffrance, par son insolence, mène aux écrits.

Je ne suis pas du genre à juger les forces de caractère,

Quant au fond de moi, je pense que la peine nous rend tous frères.

Mais si tu veux vraiment te lancer dans des comparaisons,

Je peux te donner des exemples à en perdre la raison.

Car si la blessure est visible, béante, et réparable,

Les affres, elles, sont cachées, profondes, et indomptables.

Tu vois qu’à ce stade, déjà par la douleur, tu existes,

Alors que moi, au travers de la souffrance, je résiste.

[REFRAIN]

On dit que l'on crie de douleur, mais qu'on souffre en silence.

Ne laisse ni l’un ni l’autre sombrer dans l’ignorance.

Car si les hurlements attirent la compassion,

Le mutisme, lui, ne déchaîne pas les passions.

Ce n’est pas un concours, mais un terrifiant constat :

De la douleur, la souffrance n’est pas qu’un plagiat.

Sur ta peau, la démangeaison de la brûlure,

Dans mon âme, chaque émotion une torture.

À ta surface : une lésion,

Dans mes abysses : une affliction.

Alors que tu peux prendre un antalgique pour aller mieux,

Moi, seule la logique ne jette pas d’huile sur le feu.

Et si aux confins de la peine, tu peux perdre connaissance,

Moi, je dois endurer avec l’acuité de mes neuf sens.

Bien entendu, on peut toujours mourir de douleur,

Mais c’est dans l’agonie que la souffrance se meurt.

Et si au bout de ton chemin reste l’euthanasie,

Au bout du mien ne réside qu'une hérésie.

[REFRAIN]

On dit que l'on crie de douleur, mais qu'on souffre en silence.

Ne laisse ni l’un ni l’autre sombrer dans l’ignorance.

Car si les hurlements attirent la compassion,

Le mutisme, lui, ne déchaîne pas les passions.

Ce n’est pas un concours, mais un terrifiant constat :

De la douleur, la souffrance n’est pas qu’un plagiat.