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Jour numéro 27 : Oignon

Jour numéro 27 : Oignon

Pubblicato 28 ott 2025 Aggiornato 28 ott 2025 Poetry and Songs
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Jour numéro 27 : Oignon

Le dépliant publicitaire et la réalité

Aux petits oignons,

voilà comment ils s'attendaient à être traités,


Le sourire du majordome,

son costume impeccable

et l'hospitalité de sa voix profonde,


Celui du bagagiste

et du garçon d'ascenseur,


Aucun poids à porter,

escortés jusque leur chambre

par des souhaits de bienvenue,


Leur chambre, luxueuse,

une vaste suite,

des fauteuils, une table,

un lit confortable,

des draps propres et frais,

une salle de bain avec douche et baignoire,

vaste comme une salle de réunion,

des tentures épaisses,

des lumières tamisées,


Le restaurant, intime et raffiné,

des bougies aux tables,

des nappes immaculées,

des serviettes épaisses,

de la vaisselle précieuse,

des couverts en argent

et des verres en cristal.


Aux murs, aux sols,

d'épais tapis qui absorbaient le bruit

et la rumeur des conversations,


Un personnel compétent,

empressé mais discret,


Un piano doux pour créer l'ambiance,


Mets raffinés, vins rares,


Clientèle élégante aux belles manières


Un moment unique de retrouvailles à deux.


Mais le dépliant est une chose,

la vie en est une autre...


Point d'hôtel de luxe

mais un vulgaire boui-boui,


Un réceptionniste grincheux,

mal vêtu et malpoli

à la voix grinçante comme une vieille porte,


Ni bagagiste ni garçon d'ascenseur,

des poids à colporter

jusques en haut des escaliers,


Une chambre ordinaire,

lits jumeaux accolés,

salle de bain ridicule,

à peine de quoi se retourner,

douche évier et toilette

l'un contre l'autre serrés,

heureux encore de ne pas y trouver

de punaises de lit.


Un restaurant, vaste et bruyant,

tables sans nappes,

vaisselle ordinaire,

lumières criardes,

personnel fatigué

et peu empressé,

mets ordinaires et juste passables,

musique à la mode dans les haut-parleurs.


Aux murs, aux sols,

des revêtements froids,

papier peint, stuc, fibre de verre,

carrelages et parquets,

tous résonnant du bruit des allées et venues

et de la rumeur des conversations


Une clientèle qui consomme,

s'interpelle bruyamment,

des enfants trop jeunes

qui crient, courent et se poursuivent,


Au total, l'impression

d'être perdus à deux,

totalement décalés

dans un environnement déplacé.


L'envie de se reprocher, de se disputer,

et puis de pleurer

comme s'ils venaient juste de peler

de très gros oignons...


Crédit image : © Tripadvisor - Restaurant Espadon, Ritz

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