Comment une coiffeuse a vendu 20 exemplaires de mon roman en un jour (et m’a donné une leçon de marketing littéraire)
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Comment une coiffeuse a vendu 20 exemplaires de mon roman en un jour (et m’a donné une leçon de marketing littéraire)
Vous êtes auteur indépendant ou publié en maison d’édition ? Ou simplement lecteur passionné, curieux de découvrir les coulisses du monde du livre et le véritable secret pour vendre plus grâce au bouche-à-oreille ? Cette histoire vraie va vous étonner.
Imaginez : une coiffeuse de village, un salon de quartier, et 20 romans écoulés en une journée sans pub, sans réseau social, ni promo. Découvrez la stratégie aussi inattendue qu’efficace qui a transformé mon roman Le livre qui parle de toi en petit phénomène local. Une leçon de marketing terrain que tout écrivain (et tout lecteur curieux) devrait connaître.
Le premier 5 étoiles ne venait pas d’Amazon…
Quand Le livre qui parle de toi est sorti, j’ai eu de nombreux retours enthousiastes. Mais le tout premier, spontané, enthousiaste, lumineux… n’est pas arrivé par mail ni sous forme de commentaire sur Amazon ou Babelio.
Il est arrivé entre deux coupes, dans un salon de coiffure.
Ma coiffeuse avait lu mon roman. Et elle l’a adoré :
— C’est l’un des meilleurs bouquins que j’ai lus, c’est vif, drôle, ça fait réfléchir. Y’a tout quoi, qu’elle m’a dit !
Et comme vous le savez : une coiffeuse, ça parle. Beaucoup. Mais surtout : ça fait parler.
En particulier quand elle tchatche avec ses clientes tout ça en enlevant la serviette de leurs têtes, au bac à shampoing, avec une brosse dans une main et un peigne dans l’autre.

Super coiffeuse ou super libraire ? Les deux mon capitaine ! - Illustration : Dall-E
Brushing + storytelling = communication de choc !
Très vite, le roman est devenu un sujet de conversation au bac comme au miroir.
Pendant la pose du balayage aussi.
Sous le casque chauffant surtout.
Bref : partout où on pose des bigoudis, on posait aussi les bases d’un bouche-à-oreille, du genre puissant.
Ma coiffeuse devenait mon attachée de presse… option brushing impeccable.
— C’est un roman qui te parle direct à toi, qu’elle disait à ses clientes. Il est drôle, profond, et ça se lit tout seul. Ça commence un soir, une nana un peu comme toi rentre chez elle et découvre sur sa table de cuisine un mystérieux bouquin qui…
Et là, ses clientes écoutaient grave. Réaction quasi systématique :
— Oh ça a l’air génial ! Je le prendrai à l’Espace culturel la prochaine fois…
Alors, ça sent bon le succès de librairie, non ?
Sauf que… non.
Elles ne l’ont pas pris. Aucune d’entre elles. Zéro ventes au bout de six mois.
Pas parce qu’elles n’en avaient pas envie. Mais parce que l’envie est une bête sauvage. Si tu ne l’attrapes pas tout de suite, elle s’échappe.
Car une fois leur brushing fini, ces dames sortaient, allaient chercher Kevin au foot, Marina à la danse, passaient en coup de vent chez Leclerc… mais avaient depuis longtemps oublié ce roman dont ma coiffeuse leur avait pourtant si bien parlé, entre deux coups de ciseaux et une projection de laque.
Bref, là où le feu brûlait, la vie leur jetait un seau d’eau. Ravageur…
Et puis un jour…
Ma coiffeuse m’appelle :
— Tu peux me filer quelques exemplaires ? Je les mets en dépôt-vente…
Pourquoi pas me suis-je alors dit. Le roman n’était plus vraiment en rayon en librairie.
Je lui dépose alors 20 exemplaires qui trainaient encore chez moi, juste pour voir, entre deux coups de ciseaux.
— Je repasserai dans deux mois pour les invendus, que je lui dis.
Elle me rappelle… le jour même !
Dring. Ça sonne. Je décroche. C’est elle :
— T’en as d’autres ?
— D’autres quoi ?
— Ben des livres ! J’ai tout vendu avant même de finir ma journée !
Halluciné, je retourne au salon avec une quinzaine d’exemplaires supplémentaires supplémentaires. Et là, scène surréaliste : des dames sous leur casque à vapeur, en train de lire mon roman. Certaines le commentent même :
— T’es pas encore au moment où la jupe d’Aurélie disparaît ? Attends, tu vas voir quand…
Elles lisaient déjà.
Elles adoraient déjà.
Elles allaient repartir avec.

Et si aller chez le coiffeur, c’était s’assurer d’être à la page ? (illustration Dall-E)
La leçon marketing : timing + présence physique = vente.
Pourquoi cette fois ça a pris, après six mois d’échec ?
Ce n’est pas que le livre ne les intéressait pas.
C’est que le monde va trop vite.
- Ont-elles aimé le pitch ? → Oui.
- Avaient-elles envie de le lire ? → Oui.
- L’ont-elles acheté plus tard ? → Non.
Mais une fois posé juste sous leurs yeux au moment où l’envie était à son comble ? Vente immédiate !
C’est là qu’entre en jeu… le tunnel de vente
Pas de panique, je ne vous fais pas un cours magistral, mais bon… vendre un roman, c’est comme draguer un cerveau. Il faut :
- Attirer l’attention (merci ma coiffeuse).
- Convaincre que ça vaut le coup (franchement, son pitch marchait mieux que mon résumé.)
- Faciliter le passage à l’acte
Et là, tout se joue :
- Quand elle disait “va au Leclerc” : trop tard.
- Quand à présent elle pouvait dire “tiens, il est là” → vente assurée.

Le tunnel de vente… chez ma coiffeuse ! (illustration Dall-E)
Et maintenant ?
Maintenant, j’en ai la certitude : les gens ne sont pas contre acheter un roman, lais leur cerveau est saturé. Si tu ne bats pas le fer tant qu’il est chaud, si tu penses qu’un post insta sera retenu après 45 minutes de scroll, tu te trompes.
Il n’y a qu’une seule chose qui marche : il faut être présent pile au bon moment. Il n’y a pas de place pour les : “tu verras plus tard”. C’est quand l’intérêt est éveillé que le client / la cliente potentiel(le) doit pouvoir acheter. L’objet doit être à portée de main ou de clic, sinon c’est raté.
Voilà pourquoi il est dramatique qu’on ne puisse plus publier de liens sur les réseaux sociaux modernes. Si on pouvait mettre des liens vers les pages de nos romans sur Insta / Tiktok, on les vendrait bien mieux. Voilà pourquoi ces réseaux sont de la poudre aux yeux, du moins pour nous autres romanciers.
On n’aurait jamais dû quitter nos bons vieux blogs, où on pouvait publier des liens propres. Pas étonnant que l’âge d’or de l’autoédition littéraire coïncide avec l’âge d’or de la blogosphère.
Par chance, là, on n'est pas sur ces réseaux. Et c’est pour ça que je vous mets ces liens ici :
- Découvrir Le livre qui parle de toi sur Amazon (dispo dans Kindle Unlimited)
- Ou voir mes autres romans ici.
(Pas de brushing offert. Mais la lecture vaut bien un shampoing… non mais allô !)
PS : Ma coiffeuse, meilleure libraire de France ?
Depuis ce jour, ma coiffeuse est devenue l’un de mes meilleurs points de vente.
Je lui ai dit qu’elle avait raté sa vocation de libraire.
Elle m’a répondu, en rigolant :
— Et toi t’as raté celle de coiffeur. Mais bon, t’écris bien.
(Article initialement publié sur mon blog)
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