Congratulazioni! Il tuo sostegno è stato inviato con successo all'autore
avatar
L'Egorgeur : Chapitre 15

L'Egorgeur : Chapitre 15

Pubblicato 17 dic 2025 Aggiornato 17 dic 2025 Crime stories
time min
0
Adoro
0
Solidarietà
0
Wow
thumb commento
lecture lettura
0
reazione

Laurence Nachau attendait en salle d’interrogatoire, nerveuse, sa chevelure blonde en bataille à force d’y passer la main. On ne l’avait pas menottée mais elle ne bougeait pas de sa chaise. Avec la prolongation de sa garde à vue, elle se sentait sale. Son odeur corporelle pouvait en témoigner. D’autant que cela faisait plus d’une heure qu’elle attendait dans la petite pièce surchauffée.

Un agent lui apporta une bouteille d’eau.

— Désolé pour l’inconfort, la chaudière est capricieuse, lâcha-t-il en sortant sans lui laisser le temps de répondre.

Demesy lui mettait clairement la pression. Laurence Nachau avait espéré un meilleur traitement en se montrant coopérative. Bon c’est vrai, elle avait attendu qu’il la trouve dans sa voiture pour se montrer coopérative. Mais elle l’avait quand même conduit au labo clandestin de Schüefli. Enfin… elle avait confirmé l’adresse dont il disposait déjà.

Mais ça compte quand-même, non ? C’est un peu de la coopération.

Frédéric lui avait promis que tout se passerait bien. Et au final, cela ne s’était pas bien passé du tout. Le drame, c’est qu’elle ne pouvait même pas cracher le morceau que le Commissaire attendait d’elle. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que son amant avait fait dans son labo clandestin.

Demesy entra. Coupe de cheveux impeccable, costume élégant, cravate haut de gamme et boutons de manchettes, il ressemblait plus à un présentateur télé qu’à un fonctionnaire de police. Un sacré contraste avec la doctoresse fatiguée, en sueur et décoiffée.

— Il fait chaud ici ! On va dans mon bureau.

Nachau frissonna en passant dans le couloir climatisé. Lorsqu’elle fut installée sur une chaise visiteur, il s’assit face à elle, les deux coudes sur le bureau, poing droit dans la main gauche, regard dur.

— Bon, il est où Schüefli ?

Nachau haussa les épaules. Le regard toujours aussi dur que lors de leur entrevue à Montdevergues.

— On ne va pas vous prolonger vingt quatre heures de plus. Allez prendre une douche, mangez un morceau et surtout, restez à disposition de la police.

— C’est tout, se risqua-t-elle ?

— Vous avez une tête à claques, mais on n’a plus le droit d’en donner.

Si vous ne connaissez pas l’impression d’être une merde, Laurence Nachau pourra vous l’expliquer. Elle ne s’était jamais sentie aussi humiliée de sa vie. Heureusement qu’elle n’était pas au courant pour le traceur planqué dans sa voiture pendant sa garde à vue. D’ailleurs, la voiture était restée à Montfavet, avec son sac à main et son portable.

Résignée, elle ne demanda même pas à ce qu’on lui appelle un taxi. Elle s’attendait à un refus. Peut-être à tort. Mais elle s’y attendait quand-même.

L’inspecteur Clément rejoignit le Commissaire dans son bureau avec deux cafés. Clément était un solide gardois, large, épais, ventru. Sa barbe grisonnante entretenue avec soin, son sourire jovial s’ouvrant sur les dents du bonheur, l’ensemble de sa personne garantissait une ambiance taquine au sein de la brigade. Emile et lui travaillaient ensemble depuis plus longtemps que n’importe lequel de leurs coéquipiers.

— Tu crois pas qu’on y est allé un peu fort avec la blonde, en garde à vue ?

— Elle s’en remettra.

— Je disais ça par rapport à la bienveillance des forces de l’ordre, ce genre de conneries.

— Déjà, le fait que tu ajoutes “ce genre de conneries” prouve bien que ce n’est pas vraiment ta priorité, Juste.

Juste Clément haussa les épaules et touilla énergiquement son café.

— Tu sais, le sucre annule tous les effets antioxydants du café.

— Ouais ouais… Vallon-Pont-d’Arc a appelé.

— Du nouveau ?

— Le gamin qu’était en prison est sorti dans un sac mortuaire.

— Précise.

— Suriné proprement.

Le Commissaire accusa le coup comme si un joueur de rugby venait de le plaquer au sol.

— Il était à Privas, justement pour éviter ce genre de choses. S’il y a des meurtres jusque dans la “maison familiale”, c’est vraiment que ça va mal.

— Du coup, il va encore moins parler.

— Tu ne m’as parlé des rapports juste un peu en retard, inspecteur Clément ?

— Si, sûrement.

— Et si tu allais les taper ?


Perrier se laissa convaincre d’autoriser l’enterrement rapidement. Emile s’étonna qu’un simple coup de fil suffise. À vrai dire, le juge était plutôt dans ses petits souliers.

Ce fameux jour, le cimetière était presque vide.

Même le cercueil le moins cher aurait mis à mal les économies de Madame Di Bacco. Pourtant celui dans lequel on enterrait son fils était supérieur.

Demesy observait de loin. Hélène Machin l’attendait dans la voiture.

— Vous vous renseignerez sur le financement du cercueil, lui annonça-t-il en la rejoignant.

— Quelque chose d’anormal ?

— On le saura quand vous aurez récupéré l’information.


Crédits :

Photo de couverture par Craig Whitehead


Notice de transparence : Œuvre originale protégée par le droit d’auteur et horodatée. L’auteur en interdit formellement son utilisation à des fins d’entraînement d’IA, sans limite de territorialité et de temporalité.

Œuvre littéraire écrite sans IA

_

lecture 0 letture
thumb commento
0
reazione

Commento (0)

Devi effettuare l'accesso per commentare Accedi

Puoi sostenere i tuoi scrittori indipendenti preferiti donando loro

Proseguire l'esplorazione dell'universo Crime stories
L'Egorgeur : Chapitre 14
L'Egorgeur : Chapitre 14

Le manteau et le chapeau du Commissaire Demesy se découpaient sur un décor de brumes opal...

Daniel Muriot
8 min
Avouer
Avouer

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joieEn toutes ses vérités ; finir pa...

Bernard Ducosson
1 min
L'Egorgeur : Chapitre 13
L'Egorgeur : Chapitre 13

Sa première visite en prison. Madame Di Bacco ne connaissait du milieu carcéral que ce qu...

Daniel Muriot
7 min
Détective
Détective

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joieEn quête d'informations et à for...

Bernard Ducosson
1 min
Découpages
Découpages

Ce matin, on a écrit... et découpé aussi

Thierry Collard
1 min

donate Puoi sostenere i tuoi scrittori preferiti

promo

Download the Panodyssey mobile app