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Le whisky et les anciens rituels

Le whisky et les anciens rituels

Publicado el 5, jul, 2025 Actualizado 5, jul, 2025 Society
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Le whisky et les anciens rituels

Le réveil n'avait pas sonné. Ce qui était normal, je ne l'avais pas mis. De toute façon, à cette heure-là, entre quatre et cinq du matin, les bêtes de la nuit avaient déjà fait leurs affaires, ou étaient sur le chemin du retour. La bouteille de whisky, sur la table basse, semblait me regarder avec cet air de reproche familier. À moitié pleine, à moitié vide… honnêtement, j'en avais rien à foutre. Seule la lumière blafarde du frigo osait briser le silence, un silence si lourd qu'il aurait pu couper le souffle. Ce silence, c'était la bande-son de ma gueule de bois numérique.

Avant, on se rencontrait. Pour de vrai. Dans le fracas d'un bar mal éclairé, l'odeur du tabac froid et des bières éventées, ou le long d'un trottoir mouillé sous une averse inattendue. Un regard appuyé, un sourire un peu trop franc, et la boule au ventre de l'incertitude. Pas de biographie léchée pour savoir si elle aimait la randonnée ou le yoga. Juste une conversation, maladroite, sincère. Puis le numéro, gribouillé à la va-vite sur un sous-bock, l'encre bavant un peu. Pas de forfait illimité, non. Chaque SMS était une monnaie rare, chaque appel une déclaration. "Rendez-vous à 20h. Au coin de la rue." Un simple "j'arrive" envoyait des décharges électriques. Pas de GPS pour te guider, juste le doute et l'attente. Cette putain d'attente, elle forgeait le désir. L'excitation était palpable, parce que l'incertitude était réelle. Elle serait là, ou pas. Et chaque fois qu'elle était là, c'était une petite victoire sur le vide.

Quand on finissait au pieu, c'était sans chichis. Pas de scénario préétabli tiré d'une vidéo YouTube. Juste deux corps, leurs imperfections, leurs silences bruyants et leurs murmures rauques. Pas de pression pour la performance, juste pour la sensation. C'était cru, parfois maladroit, toujours authentique. La découverte était lente, au rythme des draps froissés et des souffles coupés, et elle laissait un goût de vécu, pas de données stockées.

Et le manque, putain, le manque ! C'était le vrai moteur. Une absence physique, un vide tangible. Tu ne savais pas ce qu'elle faisait, où elle était, si elle pensait à toi. Pas de photos de sa nouvelle vie sous les tropiques, pas de statuts cryptiques pour te torturer. Cette ignorance forçait le souvenir à s'étirer, à se tordre, ou à s'effacer. Et de ce manque, parfois, naissait un désir brûlant de retrouver l'autre, une envie pure et simple, non souillée par la jalousie ou l'esprit de compétition. Un simple coup de fil après plusieurs jours pouvait secouer le monde. Un contact physique, même furtif, était une explosion d'émotions. La rareté créait la valeur. L'absence forgeait le désir.

Mais aujourd'hui ? Tout ça, c'est mort. Assassiné par la surabondance, par le trop-plein de tout, tout le temps. Le manque ? Une putain de relique archaïque. On est constamment branchés, gavés d'images, de statuts, de récits de vies parfaites et aseptisées. On ne manque plus personne, parce que personne ne nous quitte jamais vraiment. Ils traînent sur nos fils d'actualité comme des mouches agaçantes dans une cuisine mal rangée. La rareté, l'effort, la spontanéité, la vulnérabilité... toutes ces vieilles valeurs, celles qui donnaient du poids à un regard, à une poignée de main, à un simple "j'arrive", tout ça a été laminé.

Aujourd'hui, tout est en vitrine, tout est calculé, tout est filtré. La spontanéité est morte, remplacée par l'optimisation. L'attente est une anomalie. Le manque est une faiblesse à cacher à tout prix. Et les ex ? Ils ne disparaissent jamais vraiment, ils sont juste relégués dans une catégorie "amis" "vous connaissez peut-être" où ils continuent de te hanter avec leur nouvelle vie "fabuleuse" sous des cocotiers.

Franchement, voir ce que sont devenues les relations, la façon dont on se connecte – ou plutôt dont on ne se connecte plus vraiment –, ça me donne la nausée. Ça me fout les jetons. Ça me donne envie de vomir toutes ces "valeurs" modernes. C'est à gerber. On a troqué l'authenticité crue des rencontres et la puissance du manque pour une connexion stérile et une gueule de bois sans fin. Et on fait comme si c'était le progrès. C'est ça le vrai putain de problème.


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