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Lettre à ceux qui parlent trop fort

Lettre à ceux qui parlent trop fort

Publicado el 7, dic, 2025 Actualizado 7, dic, 2025 Salud
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Lettre à ceux qui parlent trop fort

Il y a des jours où le monde semble rempli d’échos. Pas des échos de rires, non… plutôt ces murmures qui viennent se coller à la peau comme une étiquette qu’on n’a jamais choisie. Des mots chuchotés dans un couloir, un regard en coin, une phrase lâchée avec l’air innocent de quelqu’un qui « rapporte juste ce qu’il a entendu ». On croit que ça glisse, mais ça s’infiltre. Et ça pèse.


Je me suis longtemps demandé pourquoi les rumeurs prennent autant de place. Peut-être parce qu’elles donnent à ceux qui les répandent une illusion de contrôle, une impression d’exister un peu plus fort. Peut-être parce que juger est tellement plus facile que comprendre, et critiquer tellement plus simple que tendre la main.

Et pourtant, chaque mot lancé à la légère est une pierre dans le sac déjà lourd de quelqu’un.


On ne voit rarement que la surface du mal-être. On remarque la fatigue, la distance, la façon de détourner le regard… mais pas les nuits blanches, ni les pensées qui tournent en rond comme un animal en cage. On ne voit pas la lutte silencieuse contre ces petites flèches plantées par les autres : “On a dit que…”, “Tu as vu comment…”, “Il paraît que…”.


C’est étrange comme la rumeur peut transformer une personne en caricature d’elle-même. Elle agit comme un miroir déformant : tu finis par douter de ce que tu es vraiment, simplement parce que trop de gens te renvoient une image qui n’est pas la tienne. On commence à se demander : Et si c’était vrai ? Et c’est là que le mal-être s’installe, doucement, méthodiquement, comme une ombre qui attendait juste qu’on ouvre la porte.


Les critiques, elles, viennent ensuite. Parfois directes, parfois enveloppées d’un sourire poli. Elles jugent la façon d’être, de parler, de marcher, de respirer presque. Le moindre faux pas devient une preuve, une confirmation, une excuse pour alimenter le feu. C’est fou comme certains adorent analyser les autres alors qu’ils ne savent même pas écouter leur propre voix intérieure.

Mais il y a quelque chose que j’ai fini par comprendre :

Le mal-être ne vient pas seulement de ce que les autres disent.

Il vient aussi de ce qu’on se raconte à soi-même après.

Parce qu’à force d’entendre les voix extérieures, on finit par baisser la nôtre. On laisse les jugements se superposer à nos pensées jusqu’à ne plus reconnaître la frontière entre ce qu’on subit et ce qu’on croit être. Et ça, c’est peut-être la blessure la plus profonde : quand on commence à se regarder avec les yeux des autres.


Alors voilà. Cette lettre, je l’écris autant pour moi que pour tous ceux qui ont déjà marché le dos un peu courbé sous le poids des mots d’autrui. Pour ceux qui se sont sentis déformés, réduits, mal interprétés. Pour ceux qui continuent d’avancer malgré le bruit ambiant.


Un jour, on apprend — pas d’un coup, mais petit à petit — que le silence intérieur vaut mieux que toutes les voix extérieures. On apprend à choisir ce qu’on laisse entrer. À remettre les mots à leur place : dehors. On réapprend à se définir soi-même, à se tenir droit, à respirer sans chercher à plaire, à marcher sans s’excuser de prendre de la place.


Les rumeurs finiront par s’essouffler. Les critiques changeront de cible. Les jugements, eux, s’effriteront face au temps et à l’indifférence choisie.

Et toi, tu resteras.

Plus solide.

Plus vrai.

Moins fragile aux échos.

Parce qu’il y a une force tranquille dans le simple fait d’être soi, malgré tout ce qui pousse dans l’autre sens. Et cette force-là vaut plus que n’importe quelle rumeur qui court.


— Fin de la lettre, mais pas de la route.

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Comentario (1)

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Jackie H verif

Jackie H hace 3 horas

"Et si les autres voyaient quelque chose en moi que moi-même je ne vois pas ?"

"Et si les autres me connaissaient mieux que je ne me connais moi-même ?"

C'est là que la descente commence. Quand on commence soi-même à valider les rumeurs et le regard des autres.

Et c'est là qu'on est soi-même responsable, ou tout au moins co-responsable, de sa propre dévalorisation. Parce qu'on valide cette médisance dont la forme ressemble à s'y méprendre à du harcèlement.

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