

Rêve ou cauchemar ?
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Rêve ou cauchemar ?
Un rêve de petite fille devenu réalité. Pas le mien, mais celui de tant d'autres. Ce fantasme délirant d'être, le temps d'une nuit, une véritable princesse, choyée et désirée. Enveloppée de mes plus atours, coiffée et maquillée avec le plus grand soin, je remontais l'allée doucement. Fébrilement. La poitrine lourde, les poings fermés, les mâchoires serrées, j'avançais alors que mon âme me hurlait de fuir. De ne pas franchir cette porte et de quitter cette ville folle.
— N'y pense pas, me souffla ma mère alors que je ralentissais.
Elle avait espéré ce jour toute sa vie et m'y avait préparée. Elle avait tout fait pour faire de moi une épouse docile et gracieuse, en vain. Et je savais que cela la rongeait. L'anéantissait. Je me détestais pour la peine que je lui infligeais, mais je ne pouvais me résoudre à accepter cette vie. Une vie sans respect ni réel amour. Une vie d'illusions et de servitude aveugle et consentie. Si je n'avais pas craint pour son sort et celui de ma sœur, je me serais déjà enfuie.
— Je n'ai jamais eu cette chance, murmura-t-elle. Mais toi, oui. Tu as tout ce qu'un homme désire, ma chérie. Tu dois juste être douce et souriante...
Une chance... je n'en étais pas certaine. Je ne comprenais pas en quoi être choisie pour mon physique par un inconnu, même riche et cultivé, faisait de moi une chanceuse. Lorsque les Maires avaient annoncé que toutes les jeunes filles, sans aucune exception, ayant atteint leur majorité cette année devaient se présenter aux portes du palais, ma mère était aux anges. Elle souriait et dansait, répétant que c'était un véritable honneur. Moi, j'ai cru défaillir. Cette tradition était des plus archaïques et dévalorisante, et j'étais plus qu'heureuse que ma condition de "souillon" m'en dispense. Je refusais de me marier dans ces conditions. Vendre mon utérus en échange d'un espoir de protection.
Je ne me faisais aucune illusion. Ce soir ne serait pas distinct d'autres jours. Aucun homme ne poserait les yeux sur moi. Et pas seulement à cause de mes origines plus que modestes. Je n'étais pas une beauté conventionnelle et ne ressemblais à aucune autre femme de la région. Ma peau était si pâle que même le soleil ne pouvait la colorer. Mes cheveux étaient plus sombres qu'une nuit sans étoiles. Mon corps était tout en courbes avec mes seins pleins, mes hanches larges et mes fesses rebondies. Mais mes yeux étaient les plus surprenants... ils décontenançaient généralement les plus audacieux. L'un d'un bleu profond et l'autre d'un vert éclatant.
La peur et l'indifférence ne me touchaient plus. Je m'y étais habituée au fil des années. J'avais appris à apprécier le calme et la solitude, accomplissant mes tâches quotidiennes avant de me retirer dans mes lectures. J'avais accepté mon avenir de recluse et m'en accommodais, mais pas ma mère. Cela la désolait. Elle voulait un mari et des enfants pour moi. Pensant que seule une famille pouvait me rendre heureuse. Elle ne pouvait pas avoir plus tort.
— Merci, Maman.
Je m'arrêtai devant les portes, me retournai vers elle et la pris dans mes bras. Pendant quelques instants, je profitai de son étreinte chaleureuse, respirant son parfum de lavande si réconfortant. Puis je la lâchai et lissai ma longue robe de soie noire. Elle replaça tendrement une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de m'embrasser sur la joue.
Dans un soupir, je fis un pas et entrai enfin dans l'immense salle de bal. Le luxe des lieux m'époustouflait. Le sol de marbre, les dorures sur les murs, les lustres de cristal au plafond, les opulentes tentures autour des immenses portes-fenêtres. C'était d'une envoûtante démesure.
— Vous aimez ?
Un souffle chaud caressa la peau exposée de mon cou et des doigts effleurèrent ma taille. Une proximité qui me mettait mal à l'aise. Je songeai à m'éloigner, mais un grognement digne d'une bête me fit sursauter. J'avais été choisie. Malgré mes origines. Malgré mon apparence. Et pas par n'importe qui. Par le monstre qui hantait mes cauchemars. Par le métamorphe aux yeux verts qui apparaissait dans mes songes chaque nuit depuis cet accident au lac. Depuis que je lui avait échappée.
Il m'avait enfin retrouvée et jamais ne me laisserait partir.
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
Image par Tom de Pixabay : Palais-Royal L'Architecture Paris - Photo gratuite sur Pixabay


Marie Bulsa hace 2 días
C'est un très beau texte. Bravo
L. S. Martins hace 2 días
Merci pour votre lecture et votre retour 😊.