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La Plume

La Plume

Publicado el 1, nov, 2025 Actualizado 1, nov, 2025 Horror
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La Plume

« La porte du placard s’ouvrit toute seule, doucement, avec retenue.

Je la fixais des yeux un moment dans le noir avant de me décider à la repousser.

La porte du placard s’ouvrit à nouveau toute seule.

Pas de mouvement dans la pénombre.

Je déglutis, me retournais. Mais la sensation de tourner le dos à une porte qui s’ouvre toute seule ne me plaisait pas. Je me retournais à nouveau pour lui faire face.

Finalement, je décidais que l’action ferait taire la petite voix qui m’empêchait de fermer les yeux pour me rendormir.

Je me levais et fermais la porte le plus concrètement que je le pouvais. Ainsi, il n’y aurait aucun doute dans mon esprit. »


Quand il eut finit de coucher ces mots à la lueur d’une chandelle, Armand retourna se coucher.

La porte du placard semblait vouloir se tenir tranquille. Il se rendormit paisiblement.

Dans le silence à peine troublé par la respiration de l’automne, la porte s’ouvrit toute seule, doucement, avec retenue.

Les secondes s’écoulèrent. Puis les minutes.

Il ouvrit brutalement les yeux pour apercevoir la porte fermée, comme il l’avait laissée. Puis elle s’ouvrit toute seule…

Armand alluma la lumière de son chevet et se dirigea énergiquement vers le placard pour l’inspecter. Il n’y avait personne, hormis le squelette.

Squelette !

Il ouvrit la porte en grand avec violence, alluma brutalement la lumière.

Personne.

Seule une plume virevolta d’un coin du placard à l’autre.


Armand se versa un cognac avant de se recoucher.

La porte s’ouvrit toute seule.

Tandis qu’il inspectait le placard à nouveau, la plume glissa au dessus de son épaule, lui laissant un frisson. Il se retourna pour suivre son mouvement, mais fut attiré par celui du tiroir de la commode qui avait pensé être plus discret que ça en se refermant.

Un bruit de papillotes venait de là. Mais il n’y avait pas de papillotes dans le tiroir. Juste des chaussettes.

La plume repassa près de lui. Une fois. Deux fois.

Avant de faire le tour de la chambre. D’insister autour du bouton rond du tiroir.

Quelque chose mâchait dans ce tiroir.

Quelque chose mâchait !

Armand se précipita et l’ouvrit sans ménagement.

Vide.

Même pas les chaussettes.

Alors qu’il y passait la main incrédule. Quelque chose la lui serra. Une autre main. Décharnée. Froide.

Son geste de recul fut si vif qu’Armand se fit mal à l’épaule.

Le tiroir était vide.

La plume regardait ce tiroir absolument vide par-dessus l’épaule de cet homme meurtri et effrayé.


Symphorien se réveilla en sueur.

Il n’avait jamais connu un tel malaise de sa vie.

Pourquoi s’appelait-il Armand dans son rêve ?

Il avisa la plume, dérangée par son mouvement qui retombait doucement comme une feuille morte. La feuille d’un arbre volant.

Symphorien se leva. Inspecta le placard. Le tiroir. Toute la chambre. Rien à signaler.


Dans la cuisine. Rien à signaler.

Il se fit couler un café. Alluma une bougie et se plaça à son bureau où des feuilles vierges attendaient patiemment qu’une pointe d’inspiration se fasse impérieuse en pleine nuit.

Mais la première feuille n’était pas vierge.

Une phrase à six que y ondulait de façon obscène.

La créature aux vilains petits yeux jaunes, agitait ses six appendices…

Des « que » pas des queues !

Une phrase à six…


« Quel espèce de connard a souillé ma page blanche de cette abomination ? »


Symphorien, tu habites seul.


« Mais je ne m’appelle pas Symphorien ! »


La plume passa entre la bougie et le mur, y agitant une ombre démesurée. Difforme.

Quelque part, une porte de placard s’ouvrait sans bruit, avec retenue.

Mais cette fois, elle s’ouvrit plus grand.


Armand ? Symphorien ? Enfin, lui… quel que soit son nom… se tourna pour observer le squelette qui se dirigeait vers l’entrée.


— Tu fais quoi ?

— Je vais prendre l’air. Il est pas passionnant, ton cauchemar.

— Il est pas…


Colère ! Rage !

Robert froissa la feuille qui portait la phrase immonde, l’œuvre à six que d’un suppôt de Satan et jeta la boule de papier assassine sur… personne.

La boule de papier froissée rebondit contre la porte d’entrée.

Dans la chambre, une voix de femme empâtée de sommeil appela :

— Mais qu’est-ce tu fais encore, mon petit Robert ?


Une femme ?

Dans son… lit ?

Robert avisa l’anneau d’or à son doigt.


Ah, oui… C’est vrai.


Il la laissa se rendormir et se servi une généreuse ration de cognac avant de se remettre à l’ouvrage. Enfin, de se remettre devant la page blanche qui le narguait depuis deux heures du matin.


« Ah b’en non ! »


Et non. Ou oui. Peut-être.

Enfin, la page blanche… elle gisait en boule dans le couloir.

Enfin pas tout à fait.

Si on part du principe que quelqu’un y a écrit une phrase à six que, ce n’est plus une page blanche.


« Mais qu’est-ce quelle fout cette plume à passer et repasser comme ça ? On va lui donner le linge si elle aime repasser ! »


La plume s’en alla gentiment vers une porte qui s’ouvrait avec retenue un peu plus loi, certainement dans la chambre, sans attirer l’attention de Robert.

Il n’y avait plus que son cognac et une page blanche.

Enfin pas tout à fait.

Les feuilles de Robert son jaunes. Un truc pour éviter la page blanche. Certains disent que c’est efficace.

Mais bon… La feuille jaune censée faire office de page blanche… La nouvelle, pas celle transformée en boule à cause de cette abominable prose chimérique. Bref la magnifique feuille censée accueillir son trait de génie nocturne…

Robert arrêta son geste, la pointe de son stylo plume en suspend. La porte du placard retint son souffle aussi.

La feuille n’était pas vierge…

« La porte du placard s’ouvrit toute seule, doucement, avec retenue.

Je la fixais des yeux un moment dans le noir avant de me décider à la repousser.

La porte du placard s’ouvrit à nouveau toute seule… »


Robert. (C’est sûr que ce n’est pas Armand ? Ni Symphorien ? Ni Kevin ? Non, c’est bien Robert !)

Robert, ferma les yeux. Inspira profondément. Avala son cognac d’un trait. Toussota.

Robert ouvrit les yeux.

Les mots étaient toujours là.

Il écarta délicatement la feuille, prit un petit paquet dont il s’assura de la virginité primordiale, s’habilla et sorti avec de quoi écrire.

Marcher dans la fraîcheur de la nuit ne pourrait que lui rafraîchir les idées. Lui faire du bien.

Dans la rue, il croisa un autre marcheur nocturne, visage rond, l’air aimable, les cheveux bien coupés, légèrement grisonnants.

« Des mots ou un sort ! »

— Pardon ?

— Je n’ai rien dit, chère plume, répondit l’inconnu.

— Plume ?

— Quelqu’un qui se promène la nuit avec du matériel d’écriture sous le bras est certainement une plume.

— Ah oui… Je fais de phrases avec des mots. Quand j’y arrive.

— Vous écrivez des histoire de frousse ?

— Oui.

— Cette nuit s’y prête bien.


Cette nuit s’y prête bien…


Peut-être, se dit Robert qui marcha jusqu’au square.

Ici, il y avait quelques tables qui servaient autant aux joueurs d’échecs qu’aux buveurs de café. D’ailleurs, la poubelle voisine était pleine de gobelets en carton. Mais l’échoppe qui les vendait était fermée à cette heure de la nuit.

Malgré quelques nuages, le ciel était clair et on y voyait suffisamment pour noircir quelques feuillets.

Robert s’installa, posa les feuilles vierges devant lui, déboucha son stylo-plume et se lissa la moustache. Il commença à tracer les lettres de son prochain best-seller, de sa belle écriture affirmée.

« La porte du placard s’ouvrit toute seule, doucement, avec retenue… »



Crédit Photo :

Photo de couverture par Wallace Henry


Nouvelle écrite pour le concours “La Nuit des Plumes Hantées“.


Notice de transparence : Œuvre originale protégée par le droit d’auteur et horodatée. L’auteur en interdit formellement son utilisation à des fins d’entraînement d’IA, sans limite de territorialité et de temporalité.

Œuvre littéraire écrite sans IA

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