Lentement
Lentement
Doucement.
Prends ton temps.
Rien ne sert de courir il faut partir à point.
Ce sont là des conseils de bon sens, bien vite oubliés par notre époque où le "tout vite fait" a remplacé le temps. Celui d’apprécier, de comprendre, de mémoriser. Celui de lancer une action, pas à pas, en détruisant et reconstruisant. Celui qui fait qu’un roman prend naissance dans nos émotions. Celui qui fait que tout mature quand c’est le moment, la saison, et pas avant !
Ah oui ! J’avais oublié que nous avons l’IA maintenant ! Alors, pourquoi prendre le temps de réfléchir ? Elle fait tout tellement bien et plus vite que les humains. Et puis, charmante idée que voici : elle nous libère du temps. Mais du temps pour faire quoi ? Scroller sur les écrans ? Dépenser (oui, je sais on ne dit pas ça en français et je m’en fous, c’est mon choix) du temps à regarder les images générées par l’IA ? Les textes produits par l’IA ? Lire des fake news ? Regarder des réels sans queue ni tête ? Parce que bon Damien qui filme son fils en train de se prendre une gamelle du tonnerre et qui rit, y a mieux pour le cerveau, non ?
Je dois sûrement oublier les chatons. Ben oui, les chatons, ceux que l’on regarde pour se sentir câlinés, exister, etc. (c’est pas bien ça non plus), ben ces chatons... (ça aussi "..." c’est pas bien) ils vivent LENTEMENT.
Et vous, vous ralentissez quand ?
Je vais vous choquer (tant pis pour vous), mais moi, je prends le temps : celui de vivre, écouter, respirer, me poser là où j’en ai envie quand le besoin se fait ressentir. Lentement, à mon rythme, sans me demander si c’est bien ou pas. Tant que je respecte mes délais, tant que je fais mon travail, tant que je me sens bien, ou est le problème ?
La lenteur est pour moi un gage de qualité (bon pas tout le temps, y a les tire-au-flanc dans l’équation), car elle va laisser nos idées éclore, se recentrer, se canaliser, se remettre en question, prendre une autre direction : plus efficace, plus posée. Bref, c’est tout bénéf !
Depuis que je suis enfant, je réfléchis vite, très vite (mon cerveau est une machine), cependant, malgré ce défaut de conception, je vais lentement. Je remets en doute mes réflexions, les examine à la loupe, les découpe, les remodèle, les transforme : en prenant le temps. J’adore avoir ces fulgurances qui m’envahissent l’esprit, mais adore encore plus fort (oui, ça ne se dit pas non plus, mais je m’en fous aussi) le moment où je vais, lentement, tout détricoter...
Aujourd’hui, je vais laisser mon cerveau courir, tandis que moi je vais lentement le regarder s’épuiser, afin que ce soir, il me laisse dormir...

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