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De la Lettre d'Amour au Gonzo Relationnel : Le Grand Bâillement de la Drague

De la Lettre d'Amour au Gonzo Relationnel : Le Grand Bâillement de la Drague

Pubblicato 11 lug 2025 Aggiornato 11 lug 2025 Society
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De la Lettre d'Amour au Gonzo Relationnel : Le Grand Bâillement de la Drague

Bordel, comment on en est arrivés là ? La drague. Ce jeu ancestral, cette danse subtile, cette putain de cour où chaque pas comptait. Avant, c'était un art. Un putain de métier, même. On commençait par des lettres d'amour. Tu te souviens ? Des vraies lettres, sur du papier. L'angoisse de la feuille blanche, la sueur froide sur le front. Tu passais des heures à choisir les mots, à tourner les phrases, à chercher la rime qui ferait mouche, la formule qui toucherait en plein cœur. Et le plus fou, c'est que tu l'écrivais souvent en espérant que l'autre ne la lise pas. Non pas par manque d'envie, non. Mais par pure terreur. La peur du rejet, la peur d'être nu, de te livrer entièrement sur un bout de papier. Cette lettre, c'était un acte de courage et de vulnérabilité. Elle était personnelle, privée, un secret entre deux âmes.


Et puis venait l'ultime question, celle qui te vrillait le ventre : "Je la donne ? Ou je la donne pas ?" Le simple fait qu'elle puisse être lue par d'autres, qu'elle tombe entre de mauvaises mains, ça te faisait flippper. Le risque de l'exposition, du jugement, de la moquerie. Une lettre, c'était une trace indélébile, une preuve concrète de tes sentiments, de ta folie. Et la voir circuler, devenir la risée du village, c'était une humiliation impensable.


Tu t'appliquais, putain. Tu essayais de prendre ta plus belle écriture, celle que tu réservais aux occasions spéciales. Tu traçais chaque lettre avec soin, tu formais tes boucles, tes déliés. Parce que tu savais écrire. Tu savais que la forme était aussi importante que le fond. Chaque virgule, chaque point comptait. Tu te relisais dix fois, tu brûlais des brouillons entiers. C'était un acte d'engagement, une preuve de patience. La lettre voyageait, parfois pendant des jours, elle portait en elle le poids de ton désir, de ton espoir. Et la réponse ? Une attente insoutenable, une torture délicieuse. Quand elle arrivait, l'enveloppe était un trésor, chaque mot une révélation. C'était lent, c'était profond, c'était risqué. Mais ça avait de la gueule. Ça avait du sens.


Cette époque, c'était celle où la drague demandait du sacrifice. Du temps, de la réflexion, de l'effort. Tu devais te déplacer, trouver l'occasion, t'habiller, sentir bon, trouver les bons mots. Chaque rendez-vous était une petite victoire. Tu ne pouvais pas te permettre de gaspiller les occasions. Si tu la faisais chier, si tu étais un connard, c'était fini. Pas de seconde chance, pas de "swipe" à droite pour trouver la prochaine. La rareté rendait chaque interaction précieuse.

Les conversations ? Elles se faisaient en face à face, ou au téléphone. Au téléphone fixe, putain ! Quand tu appelais, tu risquais de tomber sur les parents, d'avoir vingt paires d'oreilles qui écoutaient. Ça te forçait à être direct, concis, ou inventif pour parler de trucs bidons qui cachaient des messages plus profonds. Et les premiers baisers ? Des putains d'événements. Des moments gravés dans ta mémoire, avec l'odeur, le goût, le frisson. Pas un truc que tu partageais en story ou que tu filmais pour le poster avec une musique entraînante.


Et aujourd'hui ? On est passés aux Snapchat. Des messages éphémères, des images qui disparaissent en dix secondes. Des vidéos floues, des filtres à chien qui te transforment en débile. La drague, c'est devenue une putain de course à la consommation. On ne construit plus, on consomme. On ne s'écrit plus des lettres, on s'envoie des photos de notre bouffe ou de nos tronches déformées. L'éphémère, c'est aussi pour que l'autre, avec qui tu es, ne le voie pas. Contrairement aux lettres d'amour qui étaient des preuves tangibles, les snaps sont faits pour laisser le moins de traces possible, pour permettre les doubles vies, les flirtages clandestins sans laisser de papier compromettant. C'est la culture de la discrétion forcée, de la connexion rapide qu'on peut effacer d'un clic.


L'éphémère. C'est le maître-mot. Les discussions s'évaporent, les messages s'autodétruisent. Plus de traces, plus de preuves d'engagement. Tout est conçu pour être rapide, instantané, sans conséquence. On ne prend plus le temps de se connaître en profondeur, de laisser les sentiments s'installer. On "match", on "snappe", on "date", et si ça ne va pas, on passe au suivant. Sans remords, sans même un putain de "au revoir" décent.


Le pire, c'est que si tu as du vocabulaire aujourd'hui, tu n'intéresses plus personne. Tu fais perdre du temps. On est dans le Gonzo de la relation humaine. On ne veut plus découvrir, on veut voir. On veut le zoom, le gros plan, l'image crue et immédiate. Pas de mystère, pas de lenteur. Tu balances tout, tout de suite, sans filtre. Le langage est brut, direct, sans fioritures. Pas de belles phrases, pas de subtilités. On ne cherche plus la poésie ou la nuance. Le "je t'aime" se lance comme un pavé dans la mare, sans le poids de la réflexion ou le frisson de l'attente. La conversation est réduite à des mots-clés, des abréviations, des emojis. Le message doit être court, percutant, facile à digérer. Si tu commences à développer une idée, à utiliser des mots que le commun des mortels ne comprend pas en une fraction de seconde, tu es largué. Tu es relégué au rayon des "intellectuels chiants" qui font perdre du temps précieux au "scroll" incessant.


Ce que tu ressens, tu le vomis. Ce que tu penses, tu le balances. Sans recul, sans politesse, sans le moindre égard pour la subtilité. On est en direct, sans filet, dans une téléréalité permanente de nos émotions. La drague 2.0, c'est le spectacle de l'immédiateté brute, sans scénario, sans censure, sans ce filtre de dignité qu'on appelait autrefois "retenue". Et aujourd'hui, on fait des captures d'écran par fierté de ce qu'on écrit, ou, pire, pour coincer l'autre. Pour avoir une preuve, une munition, une assurance, pas pour se souvenir d'un moment intime.


Mais ce qui nous reste de tout ça ? Une putain de gueule de bois chronique. Une fatigue de l'âme. On a tellement consommé, tellement zappé, qu'on est devenus blasés. Les émotions sont fades, les rencontres sans saveur. La rareté a disparu, et avec elle, la valeur. On a accès à des millions de profils, mais on est plus seuls que jamais. Parce qu'on ne sait plus comment construire, comment s'engager, comment laisser le temps faire son œuvre. On a remplacé la patience par l'impatience, la profondeur par la superficialité, le risque par la sécurité d'un écran. Et le résultat, c'est un grand bâillement. Une lassitude infinie. La drague est morte, assassinée par l'éphémère et le Gonzo, et on est là, à ramasser les miettes de ce qui fut un art. Et on boit, pour oublier le vide, pour remplir le silence, pour se convaincre que ça vaut encore le coup.

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