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2.Le merle et le corbeau

2.Le merle et le corbeau

Pubblicato 28 ago 2025 Aggiornato 28 ago 2025 Science fiction
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2.Le merle et le corbeau

Le jour où les oiseaux se sont tus

Chapitre 2: Le merle et le corbeau

Il faisait très chaud ce jour là. Le soleil – à son zénith – irradiait la Terre de ses rayons ardents. L'air était lourd et nulle brise ne venait le renouveler. Comme de coutume, les rues de la ville sans visage étaient désertes et un silence funeste s'en était emparé.

Ulrich, assis sur un trottoir s'éventait avec ce qu’il restait d'une casquette, maudissant l'astre solaire qui l'accablait de sa chaleur étouffante. Tous les habitants étaient à l'abri dans les établissements alentours, mais les portes lui étaient irrémédiablement closes. Ils avaient tous tourné le dos à ce vagabond qu'ils considéraient fou, lui, le paria, l'ivrogne, l'oiseau de mauvais augure.

Crow restait alors seul toute la journée, ruminant, maudissant et jurant à tout va. Vêtu simplement, il avait pour seuls biens une vielle casquette rapiécée dont il se servait seulement pour s'éventer et une bouteille en verre qu'il remplissait d'eau-de-vie à l'occasion. Il allait nu-pieds sur l'asphalte brûlant, nu-tête sous le soleil ardent et nu-coeur du lever au couchant.

Même s'il adoptait une démarcha titubante et un balbutiement altéré, il était toujours lucide et maître de ses moyens. Il avait appris à jouer l'ivrogne et ses beuveries feintes lui permettaient de dégoûter les autres afin de rester tranquille, loin de cette société de consommation qu'il haïssait. En effet, dans cette bouteille vide qu'il tenait délibérément par le goulot, il n'y avait que de l'eau et quand il s'aventurait dans les tavernes ou les bars, il ne prenait que les pires boissons qui ressemblaient plus à du vinaigre qu'à de l'alcool. Ainsi il pouvait toujours s'assurer de jouer son rôle et pouvait par la même occasion dire ce qu'il voulait sur le monde sans que personne ne lui en tienne rigueur. Ce stratagème lui coûtait son intégration, mais il savait que c'était le prix à payer pour garder les yeux ouverts.

Alors qu'il vidait les dernière gouttes de son éternelle compagne, Ulrich vit du coin de l'œil une ombre fluette se cacher derrière le tronc synthétique d'un faux arbre. Il n'avait pas besoin de tourner la tête pour savoir de qui il s'agissait et haussant les épaules, il continua de s'éventer. Cela faisait plusieurs jours que Merle lui tournait autour, brisant la monotonie de son quotidien, mais ce petit manège l'avait rapidement agacé. Il en avait assez de voir la fillette voleter ainsi autour de lui et à chaque fois qu'elle s'approchait un peu trop à son goût, il lui croassait méchamment de le laisser tranquille. À chaque fois, prise de peur elle s'enfuyait à tire d'ailes, mais sa curiosité reprenait le dessus et elle revenait toujours à la charge pour piailler dans ses oreilles.

Elle n'avait pas oublié ce qu'elle lu avait demandé la première fois qu'ils s'étaient parlés et sa ténacité exaspérait le quadragénaire autant qu'elle l'effrayait. Au fur et à mesure que le temps s'envolait, il avait fini par prendre en horreur ces deux yeux intelligents qui le scrutaient à longueur de journée sans le lâcher. Sa voix fluette avait fini par l'horripiler et il ne supportait plus de la voir constamment vivoter dans son champs de vision.

Tandis que la chaleur s'intensifiait, Merle finit par trouver le courage de s'approcher de nouveau de l'homme excédé et vint résolument se planter devant lui.

- Quel bon vent t'amène petit oiseau ? dit-il sarcastiquement.

- D'abord il n'y en a même pas de vent et en plus je ne sais même pas ce que c'est qu'un "petitouaso".

- C'est une expression, soupira Crow en levant les yeux aux cieux, et si tu ne sais pas ce qu'est un oiseau, je ne peux rien faire pour toi.

- Tu n'as cas m'apprendre ! rouspéta la petite fille qui fit la moue, visiblement vexée.

- Non merci, je n'ai pas envie de m'occuper d'une orpheline sans foi ni loi qui passe ses journées à me harceler de questions idiotes.

- Je ne suis pas une orpheline !! s'écria Merle dont les yeux s'embuèrent soudainement de larmes. Ce n'est pas parce que je n'ai pas de papa et que maman ne s'occupe pas de moi que tu peux dire ça ! Ça se fait pas. Ils avaient raison, tu n'es qu'un vieux méchant, pauvre et sans ami !

Puis, lui tirant la langue, la petite fille lui tourna le dos et s'enfuit en retenant des sanglots qui lui comprimaient la poitrine. Ulrich la vit disparaître derrière un bâtiment et il se retrouva de nouveau seul dans les rues silencieuses de la ville sans visage.

Si au début la soudaine disparition de la fillette l'avait soulagé, il s'était vite rendu compte qu'il ne pouvait rester de marbre face à ses pleurs. La douleur qu'il avait vu dans ses yeux lui faisait comme un pincement au cœur et pour la première fois depuis des années, il se mit à ressentir autre chose que de l'amertume. Ces larmes avaient réveillé en lui quelque chose et il se sentait étrangement mal. Il pensait que cette sensation désagréable allait s'envoler avec le temps, mais plus la journée avançait, plus elle s'aggravait au point d’en devenir insoutenable. Peu à peu, la nuit commençait à tomber et les lampadaires s’allumaient tandis que les rues se peuplaient d'habitants, qui, attirés par la relative fraîcheur du soir, sortaient pour rentrer chez eux en discutant.

La soudaine vie crépusculaire sortit Crow de ses ruminations et, dérangé par le brouhaha des conversations, il finit par se lever et arpenter les allées isolées de la ville à la recherche de sérénité. Mais, tandis qu'il déambulait deçà-delà au grès du vent sous les néons, il entendit des sanglots entrecoupés qui s'échappaient d'une ruelle adjacente. Sans vraiment savoir pourquoi et le cœur inexplicablement lourd, l'homme remonta la source du son et finit par tomber sur une impasse à peine éclairée où était recroquevillée une petite ombre.

Cette ombre, c'était Merle qui – la tête enfouie dans ses bras posés sur des genoux crasseux – n'avait pas remarqué la présence de Crow. Ce dernier, interdit, resta comme pétrifié face à cette vision, incapable de se détacher de cette petite fille esseulée qui pleurait en silence. Ce fut alors qu'il ouvrit les yeux.

Il ne la voyait plus comme une petite harceleuse agaçante qui venait constamment jacasser dans ses oreilles, mais comme une simple fillette abandonnée à elle-même, sans père ni même presque mère, qui re cherchait qu'un repère, qu'une figure qui puisse la guider dans les ténèbres de cette société. Ce n'était qu'un petit cœur battant qui ne rêvait que d'être aimé... un peu comme lui tout compte fait.

Si pendant plusieurs années il avait pensé pouvoir rester seul et se contenter de la solitude, il se rendait désormais compte que ce n'était pas le cas. Depuis qu'il avait tourné le dos à son passé, il ne s'était pas passé un seul instant sans qu'il ne porte le deuil de son ancienne vie, sans qu'il ne souffre du poids de cette même solitude qu'il s'était donné pour seule compagne. Elle qui ne jugeait pas et qui murait les secrets dans son éternel silence.

Mais même s'il avait d'abord refusé de l'admettre, Merle avait chassé les ténèbres de cette existence d'amertume et depuis qu'il la connaissait, il avait moins de mal à se réveiller le matin. Même s'il n'avait jamais voulu se l'avouer, il aimait entendre la mélodie de cette voix fluette et il avait enfin compris que la fillette avait attisé les cendres de son vieux cœur consumé par la culpabilité.

Alors, trouvant en lui la force d'affronter ces larmes, il s'approcha lentement de la fillette qui releva la tête à son approche.

- Laisse-moi tranquille ! sanglota-t-elle quand ses yeux l'eurent reconnu après s'être habitués à l'obscurité. Tu n'es qu'un vieux corbeau méchant et... et...

- Égoïste ?

- Oui c'est ça, "égoniste" !!

S'asseyant lentement à côté d'elle, le quadragénaire étendit ses jambes ankylosées et contempla ses pieds poussiéreux.

- Tu sais petite, je suis sincèrement désolé pour tout à l'heure. débuta-t-il doucement. Je ne voulais pas te vexer.

- Tu mens ! Tu mens tout le temps, maman avait raison !

- Oui c'est vrai, dit-il pensivement, je ne suis qu'un vieux menteur. J'ai menti une fois, et depuis je le regrette amèrement. Mais aujourd'hui je suis sincère, et tu sais pourquoi ?

- Pourquoi ? demanda Merle qui – ayant arrêté de sangloter – tentait de dissimuler sa curiosité.

- Parce que tu es une petite fille gentille avec un grand cœur qui n'a pas eu peur de parler à un vieux paria comme moi malgré tout ce que les autres disaient. Alors je voulais te remercier d'avoir bien voulu prendre le temps de briser la solitude de mes longues journées ennuyeuses.

Même si la fillette ne semblait pas avoir tout compris à ce que venait de lui dire Ulrich, elle sécha ses larmes et renifla bruyamment.

- Alors tu n'es pas un menteur ?

- Non petite, enfin, plus maintenant en tout cas. murmura-t-il tendrement.

- Et tu vas me parler de ce que je veux ?

- Oui petite. Il y a tant de choses que tu dois savoir et je veux bien prendre le rôle de celui qui doit te les apprendre. Je veux bien être celui qui te prendra sous son aile.

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