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Nue, et souveraine.

Nue, et souveraine.

Pubblicato 1 lug 2025 Aggiornato 1 lug 2025 Poetry and Songs
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Nue, et souveraine.

Je n’attends pas qu’on me prenne. Je suis déjà ouverte.

Je suis sortie.

Sortie de moi.

Sortie de ce moi trop plein de noms, trop prêt à servir des rôles déjà joués.

Je suis sortie comme on se défait d’une peau qui colle,

comme on glisse hors d’un rêve qui ne nous berce plus.


Il n’y a eu ni drame, ni cri.

Il y a eu l’abandon.

Un abandon sans détresse.

Lâcher les amarres du vouloir,

du faire,

du lien forcé,

de la pensée tendue vers ses objectifs.


Et là, dans cet entre-deux,

quelque chose a surgi.


Pas un nouveau but.

Pas une nouvelle histoire.

Mais une écoute.

Une écoute d’un monde si vaste, si étranger, si proche.


Mon corps a parlé.

Pas comme on parle avec la langue.

Il a parlé avec ses frissons,

ses tensions soudaines,

ses fatigues inexplicables,

ses douleurs dans les plis secrets.


Un langage de craquelures, de silences, de frémissements.

Une langue ancienne.

Une langue oubliée.

Une langue de vérité nue.


Je l’ai écouté, un peu démunie, curieuse,

presque honteuse de ne jamais l’avoir entendu aussi clairement.

Il avait tout dit, tout le temps.

Mais mes pensées parlaient plus fort.

Elles avaient dressé un théâtre, un monde, un décor.

Elles m’avaient donné la première place sur scène, mais j’étais seule à jouer,

dans une pièce sans regard, sans souffle, sans dehors.


Et puis le dehors est entré.


Il a traversé les murs par une brèche inconnue.

Il est venu avec un chant d’oiseau

que je n’entendais plus depuis l’enfance,

avec une lumière sur une joue aimée,

avec le vent dans mes cheveux,

avec la sensation de la pluie sur mon front.


Le monde est devenu immense.

Non pas parce qu’il m’échappait,

mais parce qu’il me contenait.


Je n’étais plus au centre.

Je n’étais plus le sujet.

Je devenais paysage.

Je devenais traverse.

Je devenais pont entre deux mystères.


Le lien n’était plus dialogue,

il était espace.

Espace entre moi et toi.

Entre moi et ce qui ne parle pas.

Ce qui respire sans langage.

Ce qui aime sans intention.


Je ne t’ai plus regardé pour être regardée.

Je ne t’ai plus aimée pour être aimée.

Je ne t’ai plus tenue pour me sentir exister.


Je t’ai laissée venir,

puis repartir.

Sans drame.

Sans récit.

Avec cette stupeur douce

de découvrir que je n’avais rien à retenir.


Et pourtant,

tout me traversait.


Le manque n’était plus vide.

Il était ouverture.

La solitude n’était plus absence.

Elle était seuil.

Le désir n’était plus tension.

Il devenait offrande.


Rien ne m’était dû.

Rien ne m’était pris.


J’avais cessé de m’accrocher.

J’avais cessé de nommer.

J’avais cessé de contracter mon monde autour de moi.


Et alors,

j’ai perçu une autre danse.


Une danse sans musique.

Ou peut-être une musique sans oreille.

Quelque chose de si fin,

de si glissant,

que seul le silence pouvait la contenir.


Il ne s’agissait plus d’aimer.

Il s’agissait de laisser l’amour passer,

comme un souffle traverse une pièce vide,

comme une main touche sans prendre,

comme une présence effleure sans peser.


C’est là,

dans ce rien fait d’attente abandonnée,

que je suis née à nouveau.


Mais cette naissance n’a pas crié.

Elle n’a pas saigné.

Elle n’a pas cherché un nom.


Elle a été un souffle,

posé sur le rebord du monde.


Un soupir d’étoile tombée,

oubliée par les cieux,

adoptée par la terre.


Je ne me suis pas éveillée.

Je me suis dissoute.

Dissoute dans l’instant.

Dans l’ici.

Dans le pas-encore.

Dans le toujours.


Et mon corps a cessé de lutter.

Il a cessé de porter.

Il a cessé d’alerter.Il s’est mis à chanter,

à murmurer,

à inventer des poèmes dans les creux de mes os.


Chaque sensation est devenue un mot sacré.

Chaque battement, une prière sans objet.

Chaque regard, un fragment de monde.


Je n’étais plus l’autrice.

Je n’étais plus le projet.

Je n’étais plus l’histoire.


J’étais le réceptacle.

J’étais l’écoute.

J’étais le vide fécond.


Et là, dans cette danse immobile,

j’ai compris le miroir.


Pas celui qui reflète.

Celui qui inverse.

Celui qui te montre ce que tu ne peux pas saisir autrement.

Celui qui fait de l’autre un mystère,

et de toi, un mythe.


Ce miroir, je ne l’ai pas traversé.

Je suis tombée dedans.


Mais en tombant,

j’ai perdu le haut et le bas,

le vrai et le faux,

le pour et le contre.


Et c’est là, dans cette chute douce,

que j’ai découvert la gravité du cœur.

C'est dans le plein de cette espace vacant

que je suis née encore une fois.


Une gravité sans poids,

une attirance,

qui relie,

qui crée.


Chaque fois que j’ai renoncé,

le nouveau s'est créé en moi

Chaque fois que j’ai cessé d’attendre,

l'autre est venu à moi.


Non pour me combler.

Mais pour me rappeler

que je suis faite de passage.

De seuils.

De souffle.


Que je suis une demeure de l’instant,

et non des certitudes.


Et si tu m’aimes un jour,

ne me prends pas.

Ne me garde pas.

Danse autour de moi.

Chante à mes silences.

Touche mes absences.

Sois la lumière qui traverse,

sans s’arrêter.


Alors peut-être

naîtrons-nous ensemble,

sans projet,

sans serment,

sans poids.


Juste

dans le mouvement nu de la vie

sans savoir,

sans regret.


Anne Yvonne Racine


coeur-a-corps.org


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