Aube - Décembre
Aube - Décembre
Je rampe écaillé sur le béton givré
L'aube est raide et glaciale
Le soleil s’étend peu à peu comme un cobra
Sa langue est fourchue, siffle et noir son estomac
J'ai connu la nuit immense
Rendue plus immense sans toi
J’avale peu à peu la lumière des jours
Comme une mère enceinte, rongée par ce qu’elle aime
Un seul oeuil de cyclope reste sur mon front
Un seul oeuil aveugle pleure sur ma joue
J'ai connu la nuit livide
Rendue plus livide sans toi
J’entends le cliquetis cruel des montres
Le matin dépose une poussière sur le monde
Ma gorge est encore sèche et assassine
Ma bouche encore violette et arc-en-ciel
J'ai connu la nuit terrible
Rendue plus terrible sans toi
Ma tête est encore pleine d'acouphènes
D'une sueur violente et mes pupilles serpentines
Du désir qui s'aiguise au fond des gin tonic
Et des pastilles brillantes aux bonheurs synthétiques
J'ai connu la nuit immense
Rendue plus immense sans toi
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